Contre le travail jusqu’à la mort !
64 ans : C’est la moyenne française de l’espérance de vie en bonne santé en 2023 selon l’OMS.
Après, ce n’est qu’une moyenne, certaines et certains, même à 62 ans, ne connaîtront nulle retraite.
Dans un monde plus humain, on avancerait sa date, pourquoi pas, par exemple, à 50 ans, comme le souhaitent les partisans de Bernard Friot ? Au lieu de cela, le gouvernement, contre l’avis de la grande majorité de la population, voudrait que nous travaillions jusqu’à ce que la santé nous ait quittés. Et l’on devrait les laisser faire ?
Personnellement, je n’ai jamais imaginé que je toucherais une retraite.
Pourtant, ce quinze mars, j’ai pris mon vélo, j’ai été au rond-point d’Innovia à Tavaux, pour m’opposer à cette réforme injuste de la retraite, par solidarité et aussi parce que derrière, c’est le modèle social français qu’il faut défendre. Si on laisse passer cette réforme, après, c’est tout le reste, la sécu, les allocs, etc. qui se fera laminer par Macron et son monde. Pour rappel, d’autres solutions existent, telles, une taxation des plus riches et des pollueurs ou la ponction d’une infime portion du budget de l’armée, voir encore, une pénalité aux industries pharmaceutiques qui épuisent la sécurité sociale. Ce qui serait d’ailleurs très pertinent, car quand on presse le citron du travailleur jusqu’à la pelure, c’est elle qui se prend les pépins...
Quand je suis arrivé, le blocage était déjà en place, j’avais beau être déterminé, j'avais peur d’être inutile. Après un petit temps d’observation, j’ai heureusement réussi à me trouver une utilité. Dès qu’une voie était bloquée, je remontais la file en prévenant que ce n’était que quelques minutes de blocage contre la réforme des retraites, mais qu’il valait mieux couper le moteur en attendant. Bon, il est vrai que je suis un peu timide et c’était surtout une façon d’amorcer le dialogue. Justement, de faire les choses à notre façon, je dis « nous » car quand j’intègre un groupe, même s’il est hétéroclite, il me semble que nous étions des syndicalistes, des gilets jaunes et des simples citoyens, je me considère responsable de l’ensemble des participants. Je suis d’accord pour causer un désagrément, mais comme je l’ai fait remarquer à un conducteur qui se plaignait de la gène, c’est parce que le gouvernement fait la sourde oreille qu’on doit se résoudre à bloquer l’économie. Et j’aurais pu ajouter, que ces quelques minutes ne sont rien en comparaison des années d’attente en fin de vie professionnelle, pour une hypothétique retraite, même si par la suite, je me suis rendu compte que c'étaient en réalité plus des dizaines de minutes, car certains trouvaient l’euphémisme abusé. À l’opposé du style manipulateur du gouvernement, notre façon de faire est un dialogue sincère et spontané, humain et cela porte ses fruits, effectivement une fois le moteur éteint, ayant été écouté, l’attente semblait moins pénible, même pour la minorité qui ne soutenait pas notre cause. Et surtout celles et ceux qui avaient une urgence médicale pouvaient en parler et spontanément, nous les laissions passer. L’organisation intersyndicale avait d’ailleurs prévu un passage pour les véhicules prioritaires.
Ce mélange de bonnes volontés m’a rappelé le début du mouvement des Gilets Jaunes. D’ailleurs leur empreinte était là, avec la cohabitation du drapeau français et de la musique aux paroles engagées contre le RN, ou encore maloya et berbère. De la place pour toutes et tous, quand il s’agit de lutter contre l’injustice et la corruption.
Au final, c’était une belle initiative, beaucoup de personnes nous ont remercié d’agir. Quand on voit Macron chercher à imposer un Service National Universel, afin de transmettre certaines valeurs, on ne peut s’empêcher de penser que ce genre de mobilisation en porte de meilleures. Cela me refait penser à la manifestation de Dole samedi 11 mars, la mairie était fermée aux manifestants, mais à l’intérieur, un buffet avec des coupes de champagne, attendaient les privilégiés. Il y a bien deux mondes, les profiteurs ou prédateurs d’un côté et de l’autre le vivant. Participer au blocage de l’économie est une démarche citoyenne, un peu de bénévolat dans un monde où tout se paye. Cela montre la différence entre la soumission aux lois et l’autonomie, le subit et le choisit, les personnes émancipées seront toujours là pour choisir la solidarité, le partage et la liberté. Et il va y en avoir besoin dans les jours qui viennent, si la loi est votée, pour parvenir à faire faire marche arrière à ce gouvernement, qui nuit, sans pitié, à l’intérêt des citoyens. N’hésite pas à soutenir les caisses de grèves et à te renseigner pour rejoindre les diverses actions et manifestations. Merci d’avance.
À propos de l'auteur(e) :
Robot Meyrat
Éternel débutant, Chercheur de singularités, Créateur de chimères, Expérimentateur d’inédits. Inscrit dès la naissance à l’école de la Vie. Il m’arrive d’être drôle à mon insu. Je suis mon chemin. Résister au courant principal jusqu’à la Mort et au-delà.
Oracle Non-Apophantique