« Ces dolois qui ne feront pas 2024 »

Le titre pourrait annoncer la version annuelle de l’hotroscope de Chris Prolls, mais c’est bien un article du Progrès qui l’affichait le 1er janvier. Un « Flop 5 » annoncé sans tarot divinatoire et « en toute subjectivité », ce que l’on traduira malicieusement à Libres Commères par « ni encarté, ni objectif ». Je pense que ces cinq personnes méritent d’être défendues, elles ne devraient pas rester seules sur le banc des accusés.

- Jean-Claude Tupin, n’est pas dolois, mais il devait « faire » l’année 2019 en lançant les travaux du multiplex rive gauche. Rien en 2019, puis le Covid... Les Dolois s’impatientent et n’y croient plus. Le dossier devient encombrant et lors du conseil municipal de décembre 2022, le maire de Dole exige d’avoir des garanties avant la fin de l’année. L’ultimatum était une posture, car Majestic a une autorisation préfectorale et aucun autre opérateur ne pouvait construire de cinéma à Dole avant 2024. Après les longues négociations qui ont conduit à la promesse que l’entrepreneur serait subventionné à hauteur d’1 million d’euro d’argent public, on n’imagine pas que l’édile ne connaissait pas ce détail préfectoral. Toujours est-il que la vente des terrains par la mairie est désormais inscrite au budget prévisionnel. (NDLR: bon, y eu du nouveau depuis et JB Gagnoux fait le cake!)

- Justine Gruet a organisé des débats biaisés sur la fin de vie (https://librescommeres.fr/read/801), et si même la presse s’en est rendue compte, c’est effectivement un flop. Surtout qu’on n’est plus très sûr que la loi soit votée en 2024. La députée serait-elle en mesure de suivre l’avis de la convention citoyenne qui, elle, est plutôt favorable à l’euthanasie ? Ce serait donner du crédit à démocratie participative, et renoncer symboliquement au moins, mais ce n’est pas dans ses gênes.

- Anne-Sophie Pelletier, « passionaria du rond-point des Foucherans » (il s’agissait de la grève des soignantes de l’ehpad des Opalines, pas de gilets jaunes, c’était en 2017) a été recrutée comme tête d’affiche locale de la France Insoumise pour les Européennes de 2019, et élue. Ce sont des accusations de harcèlement de la part de ses collaborateurs parlementaires et l’exclusion de son groupe politique qui lui vaut une place dans le Flop 5. Après les purges récentes, elle prétend que c’est son insoumission aux fidèles de Mélenchon qui lui vaut cette mise à l’écart. Une raison n’exclut pas l’autre, des plaintes sont déposées des deux côtés, mais pas sûr que la justice pourra démêler ce sac de nœuds. 

- Mohamed Mbitel, président d club de Jura Dolois Football. Dans le palmarès car les objectifs sportifs ne devraient pas être atteints cette année. Il est rappelé aussi l’opacité de la gestion du club. Son poste de conseiller communautaire n’est qu’évoqué. Pourtant, c’est peut-être plus embêtant que de ne pas arriver en Nationale 1. Pour éviter tout conflit d’intérêt, il n’est pas supposé prendre part au débat quand le Grand Dole prend une décision relative à son club, ses copains de la majorité auraient pu le lui rappeler.

- Louis Pasteur (là, il fallait vraiment oser!). L’année Pasteur, c’était 2022 (bicentenaire de sa naissance), ça ne sera donc pas 2024. Dole s’enorgueillit de l’avoir vu naître, il n’y a fait qu’user ses couches. Le musée de sa maison natale est sympathique mais daté, et ça, on le sait depuis bien avant 2022. C’est pourquoi une étude pour le rénover a été annoncée… à la fin de l’année Pasteur, c’est à dire une fois la caravane du tour de France et les hordes de touristes passées. Belle exemple d’anticipation venant d’élus « expérimentés ». Il faut dire que ce n’est pas la seule chose qui n’avait pas été anticipée pour cet exceptionnel été 2022 : une rallonge de 90.000€ a dû être votée après coup (et après coûts) à Dole Tourisme pour combler les besoins en main d’œuvre, en particulier pour le tour de France. Une gestion qui est plus proche de la chimiothérapie que de la vaccination, Pasteur est bien mort.