JO de Paris : Déjà les premières médailles
Les quatre millions d’élèves scolarisés en écoles primaires recevront un livret à la gloire des jeux de Paris. A l’intérieur, se trouvera une pièce de 2 euros frappée pour l’occasion. Selon le Figaro (le rédacteur en chef des Commères m’oblige à tout lire…), l’opération coûte 16 millions d’euros. Seize millions pour distribuer huit millions en petite monnaie ? Ne vous moquez pas si vite. La Monnaie de Paris qui fabrique et diffuse ces pièces les propose à la vente au prix de 11 euros chacune et des officines comme la Société française des monnaies la revendent déjà au prix de 16 euros. Les petits malins pourront partir en vacances sans leurs parents s’ils savent spéculer ou payer le chauffage de leur école s’ils sont prévoyants. La médaille d’or de science éco-comique revient donc au comité d’organisation des jeux de Paris lui-même !
La médaille en béton revient au même comité pour avoir enfoncé dans le corail les plots des fondations de la tour destinée aux juges chargés de noter les épreuves de surf qui se dérouleront à Teahupoo en Polynésie. Il existe une tour en bois démontable qui respecte la fragilité du récif mais, malheureusement, elle n’est pas conforme aux exigences du CIO. Les habitants de l’archipel s’étaient élevés contre cette atteinte à leur fragile corail et le gouvernement de Polynésie pour prouver que le récif ne craignait rien a fait mettre à l’eau une barge qui sitôt sur place s’est échouée et a laissé de profondes traces dans les coraux. Personnellement je n’ai pas compris le rapport entre la barge et la tour mais le fait est que le gouvernement a dû s’excuser et entamer des négociations avec les écolosquifontchiertoutlemonde. Finalement une version allégée a fait l’objet d’un compromis qui permettra à la colonie, pardon au territoire autonome de Polynésie française de bénéficier de la gloire et de la joie olympiques !
Enfin, plusieurs médailles en papier monnaie sont prêtes pour les propriétaires d’appartements parisiens qui commencent à donner congés à leurs locataires sous des prétextes les plus fantaisistes à quelques mois des grandes réjouissances sportives et financières. Se faire en deux semaines un loyer équivalent à 6 mois en temps normal, c’est en effet bien tentant et au pays de Macron et les 40 voleurs, ça vaut bien une médaille.
En attendant les prochaines médailles en chocolat, vive les dieux du stade et gloire à Pharaon.
Jean-Luc Becquaert.
À propos de l'auteur(e) :
Jean-Luc Becquaert
Né dans une famille aimante et néanmoins de droite, j'étais destiné à une (brillante) carrière de DRH ou de responsable qualité dans la grande distribution. Ma rencontre à 18 ans avec l’éducation populaire dans une cave du XVIIIème (siècle) transformée en théâtre m’a définitivement détourné du libéralisme. Aujourd’hui, mon seul point commun avec Jacques Chirac, c’est le goût de la bière et de la tête de veau.
Anarchiste touche à tout et promeneur solidaire.
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