La mondialisation a encore frappé : CrowdStrike plante aéroports, bourses et autres industries stratégiques
Hier matin en arrivant au travail, je regarde comme souvent rapidement Twitter pour me tenir au courant des actualités politiques désolantes de ce pays, et aussi un peu les actualités technologiques, puisque c'est mon travail.
J'apprends alors qu'une tripotée de boîtes françaises, américaines, indiennes, etc., sont complètement à l'arrêt à la suite d'un bug informatique.
L'ensemble des ordinateurs et serveurs Windows ont planté, et refusent de redémarrer, affichant le très connu mais non moins redouté BSOD (En Français, l'écran bleu de la mort).
Au-delà du côté ironique de la situation, ce bug révèle en réalité un bien plus gros problème : la mondialisation de nos systèmes d'information se fait au détriment des entreprises françaises (auxquelles on préfère souvent les géants américains), et surtout au détriment de notre indépendance stratégique. L'armée française utilise les services de Microsoft dont Windows. Bien qu'ils n'aient pas déclaré avoir été également victimes de la panne de CrowdStrike, il faut soulever la question d'éventuelles autres pannes, ou d'espionnage.
Ce qui s'apparente de plus en plus à une erreur humaine a donc perturbé le fonctionnement, voire mis complètement à l'arrêt, les aéroports d'Espagne (tous), de Berlin, Amsterdam, Zurich, Heathrow et de Londres, ainsi que Sky News et le réseau ferré anglais, et plusieurs grosses entreprises et compagnies aériennes indiennes, américaines, françaises et anglaises.
Politiquement, si la plupart des réponses reprochent un manque de sérieux à CrowdStrike et s'inquiètent des retombées économiques d'un tel événement, ils sont peu nombreux à parler de souveraineté (Mélenchon l'a fait dans un tweet). C'est d'ailleurs ce que reprochent plusieurs grands noms français du monde de la technologie : le manque de formation à gauche sur les sujets technologiques et stratégiques.
Bref, mon entreprise n'est pas touchée, je n'en ai rien à foutre de la bourse de Londres ou de l'aéroport de Berlin, j'ai donc pris mon café et suis passé à autre chose.

À propos de l'auteur(e) :
Lucien Puget
J'ai toujours été intéressé par la politique et le fonctionnement de notre société. Au cœur des luttes sociales à mes heures perdues, je me fatigue à chercher des solutions à un monde qui n'en a probablement pas. Souvent en colère, mais c'est une colère saine comme disait Ségolène.