On n’était pas très nombreux au dernier rendez-vous des Coquelicots pour ce premier vendredi de février. Il faut dire que depuis décembre 2019, « Nous voulons des Coquelicots » est placé sous la surveillance de la gendarmerie. Sans blaaaaaague! Véronique Besançon, la militante au poncho coqueli-zapatiste, n’entre pas pour autant dans la clandestinité et elle a lu un message du collectif national que je vous retranscris: « La cellule de gendarmerie Demeter (est) aux ordres d’une FNSEA à qui l’État ne refuse rien, depuis trop longtemps! Son objectif? Réprimer « des actions de nature idéologique », ce qui vise jusqu’aux « simples actions symboliques de dénigrement du milieu agricole ». Sachez, de source sûre, que les Coquelicots sont explicitement visés. Attention, la maréchaussée vous surveille…! Ce serait cocasse s’il ne s’agissait pas ici de notre liberté d’expression, de nos libertés publiques et de l’avenir alimentaire de notre pays! La police de la pensée critique est en route, mais nous ne nous laisserons pas intimider. » Ceux qui désirent se coltiner la prose du nègre de Castaner peuvent toujours cliquer sur le lien.
La Cellule Demeter, déesse grecque de l’agriculture, aura donc à la fois la compétence de prévenir et de suivre « des actes crapuleux, qu’il s’agisse d’une délinquance de proximité et d’opportunité (ex : vol isolé de gasoil ou d’outillage,etc.) ou d’une criminalité organisée voire internationale (ex : filière de vol de GPS agricole, etc.) » et « des actions de nature idéologique, qu’il s’agisse de simples actions symboliques de dénigrement du milieu agricole ou d’actions dures ayant des répercussions matérielles ou physiques. » Le droit commun d’un côté, la liberté d’expression de l’autre. Deux poids mais une seule mesure. Vive l’amalgame!
Pas rancunière, Véronique Besançon a tenu à dire que les Coquelicots dolois organiseront prochainement une rencontre entre des agriculteurs conventionnels et des producteurs bio. Les premiers vivraient mal le fait d’avoir l’impression d’être montrés du doigt (le soi-disant agribashing). Pour les rassurer, je leur dirai qu’ils peuvent compter sur l’appui inconditionnel de leur député directement branché sur l’Anses qui est à l’alimentation ce que l’ARS est à l’hôpital, c’est vous dire! Et pour ceux qui ont vraiment le moral dans les bottes, je vous conseille la lecture du Progrès du 7 février qui soutient les agriculteurs via le Crédit Mutuel qui s'est fait agricole pour l'occasion. Haut les coeurs!
Les Coquelicots sont donc ouverts au dialogue et on en saura peut-être un peu plus après le week-end prochain. Véronique Besançon se rend à Paris pour un rassemblement national. On espère bien qu’elle nous racontera ça. Pour ceux qui n’ont pas encore signé ou qui voudraient en savoir un peu plus sur les SDHi…
https://nousvoulonsdescoquelicots.org/
En creusant un peu, je me dis que la "source sûre" des Coquelicots pourrait bien être Charlie Hebdo.
https://charliehebdo.fr/2019/12/ecologie/cellule-demeter-fliquer-opposants-lagriculture-intensive/
Après du Castaner, ça peut pas faire de mal.
Pour finir, j’espère pouvoir vous annoncer dans quelques semaines la création d’une cellule de gendarmerie en charge de surveiller:
- les actes crapuleux (attouchements sur la statue, selfies, bouche à oreille, vente à la criée, attroupement) qui pourraient se dérouler autour des Commères de la place aux Fleurs
- des actions de nature critique, qu’il s’agisse de simples articles de dénigrement des institutions en place, de foutage de gueule en règle ou d’appels à se bouger le cul pour ne pas se faire entuber plus profond
Je propose même un nom pour cette cellule qui surveillerait Libres Commères: Franche-Cancan. C’est pourri! Et ça montre le niveau!
Article mis à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification 4.0 International.
À propos de l'auteur(e) :
Christophe Martin
Passionné de sciences humaines mais d'origine bretonne, je mets mes études en anthropologie et mon humour situationniste au service de mon action politique et sociale.
Formateur dans l'industrie et pigiste au Progrès