Mode sombre

Cet article est initialement paru dans la version papier d'octobre.

Patrons de bars et de restaurants se rebiffent. Les nouvelles mesures anti-covid sont en train de les tuer. Pour l’instant, leurs syndicats tentent la négociation : assouplir les mesures de fermeture et limiter la casse avec des demandes d’aides financières.

Ils en sont au premier palier de la conscience. Ensuite viendront les désillusions car les réponses gouvernementales ne seront pas au rendez-vous (comme après le confinement : critères d’attribution restrictifs) et le sentiment que la gravité de la crise est politique et bien peu sanitaire.

En effet, ce ne sont pas les plus de 80 ans qui fréquentent leurs établissements et pourtant ce sont eux qui meurent et de moins en moins depuis le mois de juin. Quand ceux du Sud vont finir par savoir que l’ARS PACA a menti sur les chiffres pour mieux punir la région, ils vont l’avoir mauvaise… (voir article de France-Soir du 29/09/2020). Puis que 93% des testés sont négatifs, ça va les énerver.

C’est dans la lutte et les échanges que la conscience s’accélère. Alors, à mesure que la vérité sur cette « épidémie » va émerger, il est à parier que la colère, voire la désobéissance va se faire jour. Ils seront sans doute rejoints par les patrons des salles de sport, du monde de la nuit et ceux du spectacle, tous spoliés de leur travail pour des raisons de moins en moins justifiables.

Ajoutez à cela quelques amendes et interventions policières bien senties et voilà toute une catégorie de français rendus au même point que les Gilets Jaunes : vouloir vivre dignement de son travail.

Pour l’instant, ils croient peu ou prou à cette « pandémie » ravageuse et sont d’accord pour mettre en œuvre des mesures préventives plus drastiques. Mais ne doutons pas de la victoire inéluctable de la vérité et du bon sens.

Pour cela, il faut du temps. Car les relais médiatiques de la propagande du pouvoir sont puissants qui assènent quotidiennement leurs lots de panique et d’angoisse, leurs prédictions alarmistes qui ne se réalisent pas.

En face d’un véritable fléau, nous devrions compter les morts autour de nous, les gravement malades. Il n’y aurait aucune famille ni aucune collectivité épargnée...

Or, 27 morts hier (29/9) pour 67 millions d’habitants. Et nous devrions cesser de vivre ?

Et la situation dans les hôpitaux ? Chaque année, il y a surcharge au moment des grippes et on n’en parle pas. Voilà plusieurs années que le personnel soignant des hôpitaux publics se bat pour avoir des moyens et du personnel. Le gouvernement va encore supprimer 3400 lits et plein de personnel. La farce devient palpable. Ils se moquent de notre santé.

Et nous subissons... Parce que nous sommes des moutons ? NON. 

Les révoltes des soignants, des cheminots, des gilets jaunes, entre autres, l’ont montré.

« Le peuple n’est pas soumis bien qu’il soit le nombre, mais parce qu’il est le nombre » (Simone Weil). Si une bonne partie est silencieuse, c’est surtout parce qu’il lui est difficile de parler d’une seule voix. Nous en sommes là : conscients que nous devons nous souder et cherchant le moyen d’y parvenir.

Mille initiatives fleurissent, de toutes sortes. Ça réfléchit, ça discute, ça invente, ça s’autonomise...

Nous sommes un peuple en germination, germination difficile car nous inventons une révolution inédite : sans sauveur, sans guide suprême et qui veut s’assurer du contrôle véritable du peuple sur son destin, qui refuse qu’on lui confisque sa bataille et sa victoire.

Nous avons très bien compris ce que nous ne voulons plus, nous sommes en train de construire ce que nous voulons.

Et ça se fera pas en quatre samedis...

L’irrévérencieuse


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À propos de l'auteur(e) :

L'irrévérencieuse

Rombière réfractaire et iconoclaste, sage comme un orage et qui puise ses forces dans la fraternité.


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