Le principe du crocodile amoureux
Il est admis par les plus grands spécialistes que les crocodiles, lorsqu'ils sont amoureux, ont tendance à relâcher leurs proies, à choyer même celles-ci et à s'allonger sur le dos les yeux au ciel et le sourire aux lèvres...
C'est ce qu'on appelle le principe du crocodile amoureux.
Vous ne me croyez pas? C'est normal, c'est n'importe quoi.
Mais vu que Zemmour, Le Pen, Pécresse, Macron, Darmanin, Montebourg, Castaner, Blanquer, Veran etc. (la liste est malheureusement trop longue) disent n'importe quoi à longueur d'interviews, je me suis dit que j'avais peut-être moi aussi la possibilité de vous raconter n'importe quoi en faisant comme si c'était vrai histoire de susciter l'adhésion.
Bien sûr, je devrais avoir a minima une armée de copains pour reprendre mes propos, bien sûr il me faudrait aussi avoir intérêt à vous mentir.
Mon crocodile ne fait pas le poids sur le ring de l'élection présidentielle.
Dire n'importe quoi est un art, ce qui compte est l'apparence de celui qui parle.
Darmanin se montre sévère d'extérieur. Macron se montre tel le père de la nation guidant un peuple perdu. Zemmour a le vocable de l'historien et les inflexions de voix d'un érudit. Jusque dans la bave aux commissures des lèvres. Pécresse imagine être une alternative au laxisme ambiant, alors qu'elle sait pertinemment que l'ambiance n'est pas vraiment au laxisme...
Tous ces gens-là ont une attitude. Où est la sincérité ?
Dans des héros perdus, auxquels j'aime à rêver quand je désespère de la situation.
Alexandre Marius Jacob par exemple.
Un vrai et grand Robin des Bois, un vrai humain qui a fait des choix engageants, qui a agi et ne s'est pas caché. Pas un consommateur qui doit une fois de plus départager tel et tel produit marketing communicationnel dans une élection qui a perdu toute sa sève.
On a délégué à ces abrutis tant de choses... jusqu'à ce qu'on doit ressentir.
On a tous lu des unes de journaux du genre « faut-il avoir peur de (insérez un nom de variant ou une organisation terroriste ou une crise économique quelconque) ».
Alors oui, mon exemple du crocodile était un peu naïf. Mais il avait au moins la volonté de faire sourire ou à défaut, de faire rêvasser.
En ces moments où les mots ont été vidés de leur sens par des robots encravatés, est-ce que ce ne serait pas un luxe ?
Benjamin Alison
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