Mode sombre

Les oligarques au pouvoir et les dirigeants libéraux qui leur tiennent la porte font tout pour nous foutre les foies. A coups de pénuries programmées, de coupures annoncées, de cracks boursiers en perspective, de cataclysmes à venir et de sabotage de gazoducs, ce vicieux petit monde du gros capital joue avec nos nerfs, nous fait craindre pour le peu qu’on a pu mettre de côté et flipper pour les vacances de la Toussaint qu’on a quand même pas envie de passer au cimetière.

Mais eux n’ont pas l’air de s’affoler plus que ça. Business as usual et engraissement du capital comme d’habitude. Leur stratégie consiste bien évidemment à nous faire sombrer dans la panique et la sidération pour mieux nous manipuler, produire et acheter leur merde en boite, s’enrichir et dominer. La peur est mauvaise conseillère sauf quand elle est à votre service. La panique a pour l’instant choisi le camp du pouvoir: elle sert ses intérêts, divise le troupeau aux yeux rivés sur les écrans et nous incite à chercher les assistés au sous-sol quand les véritables parasites logent dans le triplex avec terrasse et piscine tout en haut du gratte-ciel. 

Calmons-nous et posons donc un cul pour réfléchir.

D’abord, ce ne sera pas la fin du monde mais la fin de leur monde. Ce paradis d’abondance et d’insouciance dans lequel le freluquet poudré doit jouer au croquet avec Marie-Antoinette et Bernard Arnault, un univers luxueux que la plupart d’entre nous n’ont aperçu que dans les pubs et les reportages.

Nous, on va en chier un peu plus que d’habitude, pas uniquement au niveau du confort minimum (même si ça se profile) mais parce que l’atmosphère devient carrément plombante. Les plus alarmistes parlent de guerre civile, de chaos économique et de black out sans eau ni lumière ni chauffage ni emploi ni flan pâtissier. Je dis ça parce qu’à côté de chez moi, ils sont passés à 3 euros la part, comme si c’étaient les poules ukrainiennes qui pondaient tous les oeufs de la planète. Résultat: je n’irai plus chez un commerçant qui abuse de la situation.

La crise permet de débusquer les profiteurs, les âpres au gain, les enfoirés incompétents, tous les Bruno Le Maire à col roulé de ce monde, les Véran comme ils respirent. On les voit mieux quand le fond s’assombrit.

Mais calmons-nous et essayons de garder la tête froide.

La crise n’est que le résultat d’une gestion catastrophique de la production et de l’exploitation des ressources naturelles, la conséquence de choix géostratégiques pro-américains qui vont contre l’intérêt des Français. Ça, il faut continuer à l’expliquer à qui peut l’entendre. Il n’y a aucune fatalité à la récession qui vient. Des crétins bourrés d’idéologie jusqu’à la gueule continuent d’appliquer des méthodes qui ne marchent pas sinon pour le coffre-fort des gros bonnets et les rouages d’une machine folle. Il faut que nous soyons de plus en plus nombreux à trouver des moyens pour dénoncer les dysfonctionnements du système sans se fâcher avec la terre entière ni lasser tout le monde. C’est plus facile à dire qu’à faire mais à Libres Commères, on ne désespère pas d’éclairer la brèche pour mieux y creuser.

Le capitalisme est notre ennemi. Il bat de l’aile, provoque des guerres pour se refaire une santé et broie les plus précaires pour servir le champagne aux bourgeois. Y a pas mal de choses qu’on peut faire contre lui pour lui couper l’herbe sous le pied. Se manifester par tous les moyens, faire découvrir la voie communiste à ceux qui ne peuvent plus voir le libéralisme en peinture et surtout refuser de céder à la panique que les sbires des multinationales veulent nous imposer à coup de masques baillons, de tickets de rationnement, de propagande otanaise, de diktats allemands et de radiateurs froids.

Y a forcément un bout du tunnel: l’idée, c’est de ne pas y aller à reculons et d’accélérer l’Histoire pour s’en sortir vivants. Réclamons le salaire inconditionnel à la personne, la souveraineté populaire sur la production et la monnaie et une nouvelle constitution. Pas moins. Arrêtons de réclamer les miettes d’un gâteau dont nous devrions pouvoir choisir les ingrédients et découper nous-mêmes les parts.


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À propos de l'auteur(e) :

Christophe Martin

Passionné de sciences humaines mais d'origine bretonne, je mets mes études en anthropologie et mon humour situationniste au service de mon action politique et sociale.


Formateur dans l'industrie et pigiste au Progrès

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