Un jour sans fin

« Le dimanche, c’est pas plus long que le lundi ». Sarkozy plaisantait du travail le dimanche en minimisant son impact sur la vie de famille et sur le repos des travailleurs. « Travailler plus pour gagner plus », une bonne manière d’expliquer aux salariés que le problème n’est pas leurs bas salaires mais leur temps de travail insuffisant. Les commerces alimentaires peuvent ouvrir (ceux qui apprécient leur baguette fraîche le dimanche matin ou qui avalent leur côte du jura au bistrot du coin le savent), tout comme les pharmacies pour des raisons évidentes, les bureaux de tabac (les addicts aux clopes et aux jeux à gratter se reconnaîtront par leur fréquentation dominicale), les magasins de bricolage (en cas de fuite ou d’ampoule qui claque ?), les jardineries (si des fois vous avez une subite envie de planter alors que l’éclaircie pointe). Les commerces des zones commerciales ont l’autorisation de faire travailler leurs salariés aussi. Des vendeurs de pulls en laine, de sacs en cuir, de bijoux et de parfums. Ce sont les commerces qui étaient ouverts ce dimanche 3 décembre dans la rue des Arènes et de Besançon. La boutique de parfums récemment ouverte semblait faire le plein de visiteurs.

Pour les autres, leurs vitrines étaient un peu léchées mais beaucoup des personnes se contentaient de passer devant pour se rendre aux chalets et à la patinoire. Des dérogations au repos hebdomadaire peuvent être distribuées par le conseil municipal pour des jours bien définis dans l’année. Il y en a eu 7 en 2019, 2020, 2021 (puis après une dérogation pour cause de couvre-feu, 9 en 2021). 8 en 2022 ; 10 en 2023 ! Le maire avait déclaré que c’était trop mais il n’avait fait que suivre la proposition de l’office du commerce. On se demande pourquoi on demande au conseil municipal de voter finalement… Pour 2024, la délibération portaient sur 8 dérogations. Certains élus d’opposition avaient dit qu’ils voteraient pour la délibération si le nombre passait à 6. Une manière de négocier un retour à « ce qui est donné habituellement », aux 7 d’avant le covid ? Toujours est-il que le rouleau compresseur a fait son œuvre. Le maire a déclaré sur ses réseaux qu’il « ne comprend » pas ce rejet des 8 dérogations dominicales qui participent à « la féerie de Noël ». Que les plus consuméristes se rassurent, elle pourra s’accomplir durant les 4 premier dimanches de décembre, et également pour 4 autres dimanches de 2024...