UNE LECTURE ÉCLAIRANTE.- Mercredi 5 février dernier, j’ai assisté à un colloque, sur une journée, intitulé « Voyages de l’âme et itinéraires en esprit, une approche ethnologique et interculturelle », dans l’amphithéâtre de la Société de Géographie, boulevard Saint Germain à Paris. L’une des intervenantes, Giulia Bogliolo Bruna, ethno historienne et anthropologue de l’art, avait placé dans son Power Point une citation de Boris Vildé, ethnologue, extraite du livre « Journal et lettres de prison 1941 – 1942 », publié aux éditions Allia, que je suis en train de lire. La citation se trouve le 26 septembre 1941 dans le Journal, et j’en suis à ce point du livre – page 94. Illustration jointe. Emprisonné à 32 ans pour acte de résistance, cet homme tient un journal qui nous est parvenu, ainsi que quelques lettres. Il mène une réflexion sur la vie, le monde et sa condition, ayant la prescience qu’il sera fusillé et non déporté. Il souffre de la faim, il lit beaucoup et il écrit. Ce témoignage est d’une qualité qu’on ne le lâche pas. J’apprends avec lui un mot que je ne connaissais pas, ‘numineux’. Le texte est accompagné de nombreuses notes très éclairantes. Il aurait inspiré des anthropologues et sociologues et notamment l’anthropo-géographe Jean Malaurie. J’en conseille la lecture, car toute découverte vit dans la mesure où elle est partagée. Bruno Lonchampt.

LA FOI DE TRUMP POUR LE DIEU DES RICHES QUI EXCLUT LES PAUVRES, LES MIGRANTS ET LES MINORITÉS.- Il prête serment sur la Bible et demande à Dieu de l’aider dans sa mission. Mais quelle foi pratique-t-il ? Celle de l’exclusion de ses propres citoyens, celle de l’expulsion des migrants qui travaillent durement sur son territoire, celle d’une prostituée qui lui a valu un procès, celle de l’argent roi, celle de la compétition violente et sans pitié, celle de la pollution sans respect pour la création, celle de la loi du plus fort, celle de l’insulte envers ses adversaires, celle de la dérégulation du commerce et des réseaux sociaux ? Avouons qu’il est difficile de comprendre ce que sa propre Bible, qu’il ne touche même pas, fait dans son investiture. Sa pratique de façade est une mise en scène indécente, cet affichage sent le mensonge et le double langage. Il n’y a rien à espérer de ce prédateur sans foi ni loi. BL. 22 janvier 2025

LE CULTE DE LA VIOLENCE.- Les débuts tonitruants de Trump sonnent comme un coup d’Etat permanent. Son associé, Musk, sans mandat électif, tranche, a le pouvoir de vie et de mort, sans limite. Cette façon d’effrayer autour de soi est une technique éprouvée, la proie est tétanisée par la peur, elle n’arrive plus à penser, elle reste isolée, ce qui sonne sa propre fin. Ceux qui ont mis au pouvoir un tel président savent ce qu’ils en attendent, de la haine, des murs, l’exclusion des autres, un monde où tous se ressemblent, un club fermé qui se sent précaire et voit le monde extérieur comme une menace. Le culte de la violence mentale, psychologique, symbolique, parachève le phénomène grégaire d’une population qui veut dominer seule. La foi des électeurs devient un anathème qui condamne les errements d’un monde perdu, l’Amérique devient une île et un mirador, avec un syndrome de folie furieuse légale et arrogante, sous la bannière, la loi et l’ordre. BL. – 04 février 2025