En voilà une drôle de façon de rebondir.
(Édit du 25/08/2025 : l'Atelier Kol' est ouvert depuis le 18 Juin et le pico musée hors-norme depuis le 18 Août.)
En ce mois de mai 2025, alors que transpire le macadam et que j’approche dangereusement de la cinquantaine _ un demi-siècle pour quelqu’un qui avait fixé son obsolescence à 20 ans, ça peut sembler le début de l’éternité _ s’est produit un évènement dont peu de personnes sont au courant. J’ai reçu une lettre de licenciement de mon travail d’homme au foyer ! (C’est quasi la même chose que femme au foyer, mais en plus, tu fais les réparations ou autres trucs clichés qu’est censé faire un homme) C’est peu dire que j’aimais beaucoup ma famille recomposée, pourtant il me faut bien avouer qu’avec le recul cette période de ma vie ressemble plus à dix années de woofing... De plus, comme je n’aime pas le confort et trouve que la stratification des habitudes a le goût de la mort, je devrais voir ce changement brutal comme une bénédiction. Hélas, je n’ai absolument aucune raison valable de rester dans un monde, où quasi tout me révulse, principalement _ merci à Myriam de me l’avoir rappelé le 23 mai dans sa passionnante conférence gesticulée à la Bobine _ parce qu’étant enfant, j'ai découvert que tout ici-bas était construit sur le mensonge : le monde des adultes était pourri jusqu’à la moelle. Je ne prétends pas que celui des enfants était mieux, mais les adultes me paraissaient être plus responsables du monde dans lequel j’étais forcé de vivre. De même que mes amis et connaissances qui sont déjà partis, j’aspire à la paix et à l’oubli et tu ne me lirais sans doute pas si j’étais moins douillet. Si j’appuie sur ce point, c’est que c’est l’origine de l’Atelier Kol’ : Mon refus de me conformer, de vivre de façon ordinaire, prisonnier d’une famille nucléaire, je me suis dit que comme je n’avais plus aucune intention de me retrouver dans une relation artificielle, je pouvais bien me poser là, avec la lapine qui vit avec moi et pouvoir aider à l’occasion plus facilement ma mère qui habite à côté (même si dans la relation mère-fils, on peut se poser la question si ce n'est pas plutôt l’inverse). Rester quelques années ici ne me coûterait guère plus de souffrance que ce que j’ai déjà connu dans ma vie, même si par rapport au travailleur lambda, je suis bien loin d’être à plaindre. Et au moins cela permettrait que les personnes qui n’ont plus envie de rester enfermées dans leurs clapiers, collées à leurs écrans, aient un peu d’espace pour se retrouver. Je le présente comme ça, sauf que je pourrais très bien avouer que je n’arrive tout simplement pas à vivre pour moi et qu’il faut d’une façon ou d’une autre que je sois là pour toi. Ou encore, en mode mélodramatique, expliquer qu’au début de ma vie j’ai ouvert le champ du possible à Saint-Nazaire après la séparation avec la mère de ma fille, ensuite pendant 17 ans, c'est devenu peu à peu un tombeau, où j’écrivais mes poèmes sur les portes, affichait mes traumas sur les murs. Aujourd’hui, j’ai ré-ouvert le champ du possible à Dole, après la séparation avec la mère de mes belles filles, pour terminer ma vie ici. Il y a dans ce lieu une certaine symétrie, le jeu du miroir et la mise en abîme qui va de pair. Mais non ! Rien n’est vraiment tracé et je n’ai pas terminé d’être surpris, tout comme toi, c’est l’essence de la vie, seuls les fous s’imaginent qu’elle puisse être écrite dans un roman. C’est juste le point de départ de cette nouvelle aventure, à laquelle je t’invite à participer. Pour te donner une idée de comment cela s’est produit, lors de mon dernier repas à Foucherans, j’ai mangé un fortune cookie dont je reproduis ici le message : « C’est magnifique la manière dont vous vous amusez et impliquez d’autres ».
Il n’y a pas de hasard. Alors, merci à mon ex-compagne de m’avoir délivré pour que je puisse participer à ce projet auquel je réfléchissais depuis plusieurs années : ouvrir un musée hors-norme !
Pour l’instant on n’en est pas là, comme je l’explique sur le site internet https://soloist.ai/atelierkol (où tu peux retrouver une présentation moins foutraque) il y a de nombreuses étapes à réaliser avant de parvenir à ce sommet insolite.
Pour terminer sans utiliser de décodeur :
L’Atelier Kol’ c’est la rencontre improbable entre le fantôme du célèbre atelier d’artisanat Serge Kolesnikoff et l’esprit subversif du non-artiste Alexis Kolesnikoff. Une réplique étrange de la maison Handel-Hendrix qui devrait engendrer un tiers lieu hors-norme associatif avec différentes facettes :
- Le studio du Champ du Possible dédié aux expérimentations musicales et à l’improvisation.
- Le salon écoute et lecture Aramcheck qui fait la part belle à la SF, à la Poésie, à la BD et aux écrits subversifs et mystiques.
- L’accueil et sa micro terrasse, où tu peux relire tous les numéros de Libres Commères archivés dans un classeur, en sirotant une limonade et te dire que tu ne rêves pas, quelles que soient leurs tailles, le monde est fait d’utopies réalisées. Alors surtout ne te fie pas à la publicité, c’est tout au plus un étrange emballage pour te faire saliver de curiosité et t’inciter à venir vérifier dans la vraie vie ce qu’est cet atelier. Ose goûter un peu de rêve possible.
Robot Meyrat, Samedi 21 juin 2025, Dole.

À propos de l'auteur(e) :
Robot Meyrat
Éternel débutant, Chercheur de singularités, Créateur de chimères, Expérimentateur d’inédits. Inscrit dès la naissance à l’école de la Vie. Il m’arrive d’être drôle à mon insu. Je suis mon chemin. Résister au courant principal jusqu’à la Mort et au-delà.