Santé Culture

“Once upon a time, life” « Il était une fois, la vie » ; la suite … ; 5ème partie ; Construction psychique ; les Blessures, la 2ème : l’abandon.

Publié le 13 déc. 2025 à 18:36 | Écrit par
Christophe Martin ,
Bernard Mourey
| Temps de lecture : 05m00s

Cette blessure dans les « blessures principales » est considérée comme la plus forte.

Dans les définitions qui sont données et dans leurs interprétations, il est nécessaire d’avoir un certain recul et de ne pas chercher à s’identifier à une blessure en particulier car bien que nous en soyons porteurs, elles s’expriment dans chaque individu avec plus ou moins de combinaisons entre elles.

La deuxième qui va se mettre en place sera celle de « L’ABANDON ».

Quand nous parlons et abordons cette deuxième blessure, nous allons nous rendre compte que souvent elle deviendra celle qui sera dominante.

Cette blessure va se mettre en place à la suite de la blessure du rejet, entre la 1ère et la 3e année. Cette blessure va être celle que l'on considère souvent comme la principale. Et de ce fait, elle aura tendance à nous influencer dans nos comportements, dans certaines de nos réactions et dans nos prises de décision qui peuvent sembler irrationnelles en rapport avec ce que nous allons vivre à l'adolescence et à l'âge adulte. Comme je l'ai précisé précédemment par rapport à la blessure du rejet, les âges qui sont mentionnés pour cette blessure ne sont pas des bornes strictes, elle peut commencer un peu avant et se prolonger un peu après dans la mise en place.

Tout comme pour la blessure du rejet, nous allons devoir vivre avec, et ainsi nous serons influencés par rapport à cette blessure sans en avoir conscience.

Pour être concret, quelques exemples :  l’enfant qui se sent délaissé après la naissance d’un autre enfant même si l’on s’occupe de lui toujours de la même façon, l’enfant qui souvent est confié aux grands parents, confié à une nourrice, à la crèche, à la maternelle…

Bien sûr au sein de notre société dans son évolution actuelle et avec la manière dont est mis en place le système de fonctionnement parental ou monoparental, avec les obligations de la fonction travail et la recherche de liberté individuelle pour s’épanouir, tout cela nous fait négliger les équilibres indispensables aux développements de la petite enfance. La société avec son fonctionnement éducatif imposé depuis le plus jeune âge et l’obligation pour la plupart des parents de « travailler » pour arriver à faire face aux charges financières devenues si importantes qu’il n’y a plus la possibilité de s’occuper des petits enfants aussi longtemps qu’il faudrait, le temps que les connexions neuronales aient eu le temps de se mettre en place et de maturer. Nous avons tendance à oublier ou à occulter ce qui se passe dans la plasticité de l’organe cerveau qui est en développement et qui abrite les fondations de la personnalité et de la confiance en soi et au monde dans lequel il sera appelé à évoluer. Donc même si nous agissons pour ce qui semble le meilleur pour l’enfant et pour nous mêmes par rapport à ce que nous sommes et ce que la société nous demande, cette blessure sera là ! On ne peut y échapper car à ce stade du développement, l’enfant n’a pas encore la capacité d’analyse et de compréhension dans ce qui se joue, de la réalité que doivent vivre ses parents. Maman et Papa font du mieux qu’ils peuvent avec lui et avec la réalité « économique ». Ces besoins fondamentaux lui sont totalement inconnus à ce stade.

Tout comme je l'ai développé pour la blessure du rejet, la blessure de l'abandon nous fera porter un masque. Quand nous sommes tout particulièrement sous l’influence de cette blessure ce sera le masque du ″DÉPENDANT″. Nous allons devenir dépendant dans nos relations avec les autres, que ce soit familiales, amicales ou encore amoureuses. Nous serons en recherche d’affection qui risque de nous masquer ce qu’est une relation équilibrée ou chacun a sa place. Ce sera notre blessure qui nous fait réagir et agir. Il se trouve que nous allons attendre des autres ce que nous n'avons pas reçu dans notre petite enfance et qui aurait créé un équilibre en nous, nous permettant de vivre pleinement notre vie d'adolescent et d'adulte sans dépendre des sentiments que l'on attend des autres envers nous-mêmes.

Donc avec cette blessure nous allons comme pour toutes les autres blessures fonctionner avec les trois possibilités qui seront évoquées tout au long des articles à savoir : « rejouer » la blessure, « refouler », ce qui s’exprime par le déni de cette blessure ou bien alors la « sublimer ».

 Si nous rejouons, nous vivrons avec cette blessure ou alors nous aurons énormément de mal à être aptes à rester dans des relations durables. Quand cette blessure est dominante, nous sommes dans la peur d'être abandonnés et de ce fait nous préférerons abandonner une relation plutôt que de vivre une belle histoire puisque la peur de l’abandon et la souffrance qui en découle seront privilégiées pour nous. Nous aurons énormément de mal aller au bout de ce que nous entreprenons, à rester dans un groupe, dans un travail, dans des relations. Donc nous préférerons abandonner une relation harmonieuse, une relation qui nous plaît à cause de cette peur d'être abandonnés et nous préférerons abandonner que de prendre le risque d’être abandonnés à cause de la racine de cette blessure. Nous abandonnerons en chemin les projets que nous avons en tête quels qu’ils soient et que nous avons envie de réaliser.

Si nous sommes dans le refoulement (le déni) et de cette blessure à ce moment-là nous vivrons dans le contraire du rejeu. Nous ferons tout pour ne pas être abandonnés ce qui fera que nous resterons dans un travail, un groupe, une relation qui ne nous convient pas avec un émotionnel qui pourra se développer et se révéler dans ce que l’on appelle le rôle de victime.  

Pour ce qui est de la sublimation, nous allons avoir cette tendance à rechercher l’équilibre entre le rejeu et le refoulement car nous avons compris que c’est cette blessure qui gouverne certaines de nos émotions et réactions. Nous allons mettre des filtres appropriés sur la peur de l’abandon puisque nous avons compris que c’était seulement au cours de notre développement dans notre petite enfance dans les manques « affectifs » involontaires de la part de notre entourage. Nous aurons cette tendance à vouloir nous investir dans des fonctions de conciliateur ou de médiateur. Nous pensons pouvoir être le trait d'union entre différentes tendances. Apporter un éclairage dans les conflits et dans les relations les uns avec les autres. Nous souhaiterons que les gens n'abandonnent pas et nous voudrons que les relations soient belles et harmonieuses.

À suivre.

Bernus Romanus PLS. 

L’inconscient travaille pour obtenir une récompense, je reviendrai ultérieurement sur cette notion.



À propos de l'auteur(e) :

Christophe Martin

Passionné de sciences humaines mais d'origine bretonne, je mets mes études en anthropologie et mon humour situationniste au service de mon action politique et sociale.

Formateur dans l'industrie et pigiste au Progrès
À propos du ou de la co-auteur(e) :

Bernard Mourey

Gaucher contrarié, ingénieur et autodidacte, globetrotteur chercheur, passionné par les sciences humaines et les comportements mais pas seulement. Observateur des individus et des faits de société ; accompagnant ceux qui le désirent dans une autre vision du monde et de la perception d’eux-mêmes.

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