Et si Dieu c'était "le commun" ?

Vous devez vous dire mais qu’est-ce qu’il nous raconte encore lui ? Alors je vous rassure tout de suite, je n’ai pas pris de drogue, ou du moins pas repris. Bref, commençons par le contexte :

L’autre jour, j’étais en cours de philo (spéciale dédicace à M. Roy) et nous parlions du concept de Dieu pour différents philosophes tels que Descartes ou Hegel, et il m’est venu une petite pensée, comme ça, de nulle part, j’ai alors noté en haut de mon cahier sur la page où je prenais mon cours : « Et si Dieu c’était le "commun" ? ».

Avant de commencer, il faut que je précise que je suis athée, et que j’ai même tendance à être anti-religieux quand je vois le mal que les religions ont fait par rapport au bien qu’elles ont pu apporter. Mais l’élément principal qui me fait refuser de croire en un Dieu, c’est quand je vois la misère sociale, financière, intellectuelle, quand je vois la crise climatique qui arrive, quand je vois l’idiotie humaine, je ne peux pas m’empêcher de me dire que si un Dieu quelconque existait, il ferait quelque chose contre ça… Et justement, j’ai pu trouver un début de réponse dans le raisonnement que je vais vous transmettre juste après…

Donc, revenons-en à nos moutons. Déjà, qu’est-ce que le « commun » ? : les grands ouvrages, les grands changements sociétaux, les lois les plus importantes, les progrès en santé, la solidarité, toutes ces choses sont liées par un point : elles ont étés faites/conçues par des humains qui se sont réunis, concertés, qui ont travaillé ensemble pour les faire. Mais me direz-vous : les humains quand ils se réunissent peuvent faire de grandes choses, mais grande chose ne veut pas dire bonne chose ! Vous avez raison Monsieur le lecteur imaginaire que j’ai inventé pour poser les bonnes questions. Et c’est là où justement je voulais en venir : et si nous arrêtions de penser que Dieu est bon, mais plutôt, si on considère que Dieu c’est nous, qu’il est puissant, mais qu’il peut être bon comme mauvais. Si on analyse les stratégies politiques de notre société actuelle, on voit que la tendance est à l’individualisme. Les gouvernements se succèdent pour détruire tous les services publics, l’idée de solidarité avec la réforme des retraites par exemple, et bien d’autres points. Pourrait-on alors faire un lien entre l’état de notre planète qui se dégrade, celui de notre démocratie, de notre société, avec cette tendance de l’individualisme qui croît ? Le plus bel exemple que j’ai à vous donner sur ce point, c’est ce qu’il s’est passé avec les Gilets Jaunes, des cabanes partout, de la bouffe que les gens offraient, des soirées tous ensemble autour d’un feu, autour d’une lutte, et des gens qui se connaissaient à peine prêts à s’aider, que ce soit pour leur combat, mais aussi dans la vie « ordinaire ». Celui qui avait son déménagement et pas beaucoup d’amis se retrouvait avec 15 mecs en jaunes dans sa maison prêts à tout transporter, et ce par pur plaisir d’aider ! Baptiste en parle mieux que moi, notamment dans son article sur la cabane de Parcey, désormais détruite, et sur le rôle qu’elles ont joué pour retisser le lien social. Ensemble nous pouvons faire de grandes choses, et quand une équipe de peigne cul en costard-cravate ne vient pas parler « budget », « économies », « dette », en voulant manager tout ça, en général il en sort de bonnes choses ! Alors Dieu ne viendra pas vous sauver, et si vous attendez un miracle j’ai bien peur que ça soit compliqué. Mais sortons ! réunissons nous ! entreprenons ! Et nous serons notre propre Dieu ! Celui qui viendra en aide au plus faible, qui protège son prochain, celui qui se bat pour l’autre avant lui-même, qui défend la solidarité.

Sortez mes amis !

Votre philosophe en herbe.

Lucien.