Une simple ballade en période de confinement.
Nous étions en train de donner à manger aux vaches. Une personne avec de longs bras et de longues jambes s’est dirigée vers nous en marchant à quatre pattes. Il y avait de la bave qui sortait de sa bouche. Alors on s’est enfuis. Plus tard, nous nous sommes retrouvés face à plusieurs de ces personnes contaminées par le coronavirus. On s’est servi de bâtons qu’on a taillé en pointe pour les éliminer avec. Ce n’est pas le début d’un remake de la guerre des mondes, c’est juste le cauchemar que ma belle fille ma raconté ce matin. Merci de ne pas faire de même avec les personnes infectées par le COvid-19, pour guérir elles ont surtout besoin.. d’humanité.
Après la lecture de cet article http://jdmichel.blog.tdg.ch/archive/2020/03/18/covid-19-fin-de-partie-305096.html je dirais qu’il y a deux facteurs concomitants qui ont tendance à se mélanger.
Les petites choses avec le temps entraînent certaines conséquences, exemple : quand on laisse des politiciens s’emparer des services public pour les passer à la moulinette du profit. Ou comment tout convertir en chiffre pour le livrer aux actionnaires ne se fait pas sans de terribles préjudices. Dans le foyer de vie où j’ai passé la plus grande partie de ma vie de travailleur, j’ai été choqué par l’arrivée des normes ISO. Fin des années 2000, les résidents ce sont vu attribuer le même nombre de tartines par repas, quelque soit leur activité physique, leur corpulence, la météo, etc. Degré zéro de Q.I du tout profit, qui ne pense même pas à établir une fourchette de valeurs. Les dirigeants ne pensent pas avec leur cœur mais avec leurs pieds. Rebelote avec la mise en place de directeurs qui n’avaient aucune expérience du social. Je te passe les détails. Seulement il y a des personnes handicapées qui devaient vivre dans ces lieux. Et le sous effectif ça confine à la maltraitance, ce n’est pas le personnel mais les dirigeants qui sont responsables. Pendant des années on a dit au personnel donnez le maximum ça ira mieux « plus tard » et en faite le « plus tard » n’est jamais venu. Ensuite on a changé de directrice et la nouvelle a fait comme s’il n’y avait pas d’avant : effacées les années de dévouement, le personnel s’il se rebellait pour défendre ses conditions de travail ou pour défendre les personnes accueillies finissait juste par se faire éjecter comme des moins que rien. Je te rajoute une dernière couche de tranche de vie ? La chef de service est tombée malade, elle n’a pas été remplacée pendant des mois, c’est l’éducateur spécialisé qui devait maintenir le service, une jeune collègue s’est suicidée, d’après la direction ce n’était pas lié. Personnellement j’ai préféré partir du médico-social dès que j’en ai eu l’occasion. Car dans ce secteur cette pandémie du capitalisme financier n’a pas le même impact que dans celui de l’industrie, les marchandises ici ce sont des humains. C’est pour consommer tout de suite ou emporter ? Du flux tendu jusqu’à la catastrophe, aucune souplesse, la rigidité à l’image de tout le système.
Et l’autre facteur me diras-tu ? C’est la bêtise humaine ! La pensée à court terme dans toute sa folie, génération junk food, les charognards tellement absorbés par la curée qu’ils finissent par s’entre-dévorer, le chemin le plus court de l’oral à l’anal, c’est un peu raccourci, mais tout est dit.
Seulement le hic, c’est qu’ils détruisent le monde... où l'on vit. Je suis plutôt à pencher du coté « élections = pièges à cons », à Dole par exemple 30 % de votants ce n’est pas un panel sérieux, comme l’a rappelé Christophe le vainqueur c’est surtout l’abstention. Mais quand je cumule le score des deux listes qui se soucient d’écologie le compte n’y est pas : 30 % face à 60 % pour le monsieur qui présente bien de la droite. Alors on va les laissé continuer ou on refuse de laisser le pouvoir à des personnes nuisibles ? Tant bien même elles seraient représentatives d’une sérieuse lobotomisation de la population...
Alors je t’ai ramené des photos de notre ballade nature du week-end du coté de Foucherans. Auparavant quand j’allais me promener je prenais des photos des animaux morts écrasés par les voitures pour laisser une trace des conséquences de nos choix de vie. On écrase plus difficilement un hérisson en vélo...
Mon nouveau passe temps c’est la chasse à l’homme ! Je fais un safari photo des traces que l’homme laisse dans la nature. Là j’ai trouvé une belle collection de pneus.
Et aussi des sacs poubelles encore remplis ou encore une baignoire en plastique. En traversant le petit bois surnommé le « paradis », où ma compagne et sa fille on construit une jolie cabane, à son extrémité j’ai même trouvé une paire de chaussures à talons.
C’est un coin un peu trop difficile d’accès pour les voitures sinon j’aurais sans doute trouvé bien plus de sacs de junk food plus ou moins vides qui documentent très bien les choix d’une partie de la population. Celle qui va toujours voter pour le premier arriviste venu.
Heureusement nous ne sommes pas toutes et tous à ce point semblable à nos innomables dirigeants. Il y a de plus en plus de personnes qui s’intéressent à construire une société sans pouvoir centralisé, le genre de gens qui prennent des initiatives pour les autres, comme cette personne qui a décidé de mettre une annonce dans son jardins à Foucherans, dont la photo illustre l'article. Je précise également qu'à coté du panneau ce ne sont pas des tombes juste des parcelles de potager.
Ou à l’échelle nationale ce réseau de solidarité pour relier les groupes d’entraide dont Libre Commères est signataire de l’appel.
Cet article a été écrit par Robot Meyrat. Dole le 22 Mars 2020.
Article et illustration diffusés sous licence libre https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/3.0/deed.fr
Reproduction encouragée avec source et sans modification.
(Cet article n'est donc pas régi par les règles habituelles de diffusion consultable ici.)
À propos de l'auteur(e) :
Robot Meyrat
Éternel débutant, Chercheur de singularités, Créateur de chimères, Expérimentateur d’inédits. Inscrit dès la naissance à l’école de la Vie. Il m’arrive d’être drôle à mon insu. Je suis mon chemin. Résister au courant principal jusqu’à la Mort et au-delà.
Oracle Non-Apophantique