Et c’est reparti pour un tour !

Ce samedi 27 février, Libération nous a gratifiés d’une belle une sur le front républicain qui a fait tousser du côté du parti présidentiel. Elle (cette une) a le mérite de nous montrer à quel point les macronistes ont littéralement deux stratégies électorales incompatibles l’une avec l’autre pour 2022. En effet, Macron s’est largement rapproché de l’extrême-droite depuis 2017 avec la loi asile immigration notamment, ou plus récemment la loi sécurité globale, mais également la reprise de concepts fascistes comme l’islamo-gauchisme par des ministres (carrément ouais!), Macron cherche à se mettre les électeurs du RN (anciennement FN) dans la poche. Et en même temps, il essaye de nous refaire le coup du barrage au RN ! Personnellement, j’en rigole tellement c’est gros, mais comme on dit, plus c’est gros plus ça passe. J’ai toujours détesté cette expression à la con, et tout ce que j’espère, c’est qu’elle soit fausse… Quand G. Darmanin explique en direct sur le service public à Mme Le Pen qu’elle est trop molle, et que le problème n’est pas l’islamisme mais bien l’islam (au passage ça n'a pas choqué grand monde qu’un ministre tienne des propos ouvertement discriminatoires sur un plateau télé), ça craint sévère de venir pleurer sur la montée des extrêmes après, et de donner des leçons de républicanisme à la société civile comme le fait si bien Nathalie Loiseau (qui par ailleurs a la tête de son nom de famille) sur la capture d’écran que j’ai mise en début d’article, mais également Christophe Castaner (il existe encore je vous jure) et bien d’autres.

Ce qui me surprendra toujours, c’est cette déconnexion totale de ces partisans du macronisme avec la réalité des faits, celle-là même de la politique d’extrême-droite qu’applique Macron. Comment peut-on en tant que politique, expliquer, sans s’étouffer, qu’il faut se préparer à faire barrage au RN en 2022, quant son propre parti alimente à grands coups de bûches bien sèches le fourneau de l’intolérance et du racisme qu’ils dénoncent chez l’adversaire…?

De mon côté, je n’y croyais déjà pas en 2017, et me souviens malgré tout des paroles de certains copains et copines de gauche m’expliquant que ne pas voter Macron c’était ouvrir les portes à Le Pen. En réalité, voter Macron contre Le Pen, c’était donner une fausse légitimité à un Macron sévèrement problématique quant à la notion qu’il a de la démocratie pour faire ce qu’il voulait pendant 5 ans. Alors s’il-vous-plaît les gens, ne refaites pas cette connerie en 2022. En cas de second tour Macron-Le Pen, ne votez pas. Laissez-les se démerder...