Hier, samedi 24 avril, j’étais à 14h place du théâtre (occupé) à Dijon, au rassemblement de soutien aux jardins de l’engrenage, une sorte de ZAD en plein cœur de la ville, dont les occupants refusent le projet d’éco-quartier nommé « Garden State » qui n’a d’éco que le nom et qui devait s’installer à l’endroit de verdure où est située la ZAD, terrain destiné à une opération immobilière au profit de l’entreprise Ghitti. Les jardins de l’engrenage, j’en avais entendu parler avant, d’ailleurs je m’étais dis : « Il faut que tu passes un de ces 4, voir ce qui se trame là-bas... ». Mais ce mardi 20 avril dernier, ils ont été saccagés par la mairie de Dijon. Pour revenir à la source de ces jardins, il faut remonter au premier confinement où les habitants et quelques militants écologiques ont commencé à faire de la friche à côté de chez eux des jardins et des espaces verts où sortir un peu respirer. Très vite, le choix est fait d’occuper la petite maison au milieu de la friche pour pouvoir protéger les plants et arbustes fraîchement plantés. Depuis, une association a été créée, et des tentatives de dialogue avec la mairie sont restées sans suite. Le contexte désormais posé, j’en reviens à ce mardi 20 avril où les forces de l’ordre ont débarqué massivement suivi par les bulldozers de l’entreprise Pennequin pour raser les arbres fruitiers et les jardins, embarquant 30 tonnes de terres arables transportée par 60 à 80 camions sur plusieurs jours. Pendant ces 4 jours de destruction du vivant, des milliers de palets de lacrymogènes ont arrosé le terrain et surtout les militants, déclenchant même des incendies, et laissant des souvenirs amères dans l’esprit des occupants, dont certains se sont retrouvés enfermés dans la cave de la maison, sans air et gazés à bout portant par les flics, ou encore les 2 pauvres lapins, morts gazés. Le 24 juillet dernier, la police municipale avait déjà tenté d’expulser illégalement les occupants, sans grand succès. Cette fois, l’opération était beaucoup plus violente et « efficace ». Malgré ce sentiment de gâchis terrible chez les habitants du quartier, les occupants, et les personnes présentes à ce rassemblement de soutien, l’espoir n’est pas mort. Une décision de justice empêche les flics d’expulser la maison et il reste un peu de terre arable, alors tout ce petit monde se remet déjà au travail pour réparer, reconstruire, et refaire venir la vie dans ce paysage lunaire.
Si vous êtes intéressés par ce qu'il s'est passé là-bas, vous pouvez suivre les jardins de l'engrenage sur les réseaux sociaux (twitter, Facebook, Instagram) ou aller regarder le reportage vidéo de média 25.
Voici mon reportage photo :
Rassemblement place du Théâtre
Prise de parole
Manif sauvage en ville
Ce qu'il reste des jardins
Les murs posés par la police
Le reste de terres arables...
La maison
Les jardiniers commencent déjà à terraformer le reste de terres arables
Le "défouloir".
All Cats Are Beautiful
Le travail de la terre.
Le travail de la terre, encore.
Toutes les photos ont été prises par Lucien PUGET et sont la propriété de Lucien PUGET, il est interdit de les réutiliser sans mon accord explicite.
À propos de l'auteur(e) :
Lucien Puget
J'ai toujours été intéressé par la politique et le fonctionnement de notre société. Au cœur des luttes sociales à mes heures perdues, j'aime me faire témoin des bribes de vie de vous autres les humains, et j'en tire mes doctrines de vie et quelques anecdotes amusantes...
Étudiant en informatique