Écologie

Les Paysâneries

Publié le 27/06/2021 à 13:25 | Écrit par La Rédac' | Temps de lecture : 02m34s

Oui, oui ! C'est ça ! Vous avez deviné ! Il sera bien question ici de parler d'ânes (non, pas ceux contre lesquels je peste d'habitude, quoique...) et de la vie paysanne. C'est un peu la rubrique rurale du jour.

Comme beaucoup, la crise du Covid, le(s) confinement(s), l'ambiance générale et la débâcle du monde m'ont fait ressentir le besoin URGENT de retrouver du lien à la terre et au monde du vivant.

Alors ça n'est pas tout à fait nouveau non plus car je ne suis pas vraiment une citadine, je m'informe peu, j'avoue, pour ne pas dire que je suis carrément déconnectée des médias (sauf quelques journaux indépendants), la consommation de masse me plonge dans une profonde incompréhension (mais que cherchent les gens???!) et je ressens le besoin viscéral de ne pas me sentir coincée entre quatre murs.

Pour ce qui est de la sensation d'enfermement, je suis servie... Par les temps qui courent vers toujours plus de privation de liberté et mon travail en hôpital psychiatrique dans un service fermé, j'ai terriblement besoin d'ouvrir mes horizons.

Pour moi, le moyen de repousser les murs, les limites, le cadre, aura été cette envie qui m'habite depuis très longtemps, de pouvoir exercer mon métier grâce au support de la ferme. Mais pas juste une ferme pédagogique construite pour exposer les animaux mignons qu'on peut nourrir et caresser. Non. Une ferme vivrière qui porte les valeurs de l'agriculture paysanne (maintenir la fertilité des sols, privilégier la biodiversité, la mixité des productions, préserver les ressources naturelles...) et qui permet d'éveiller les visiteurs autant sur l'urgence climatique que sur la question de l'alimentation, donc de nos consommations, nos modes de vie, d’éducation... Pour moi un lieu de retour aux sources qui permet de se (re)poser des questions fondamentales et remettre en perspective le sens de notre existence.

A cela s'ajoute la rencontre avec Jour et Nuit. Les deux ânes de la ferme (les voilà!!). Comme je n'ai pas de chien à promener, je me promène avec les ânes. Depuis plusieurs mois maintenant nous avons tissé des liens et appris à nous connaître. C'est devenu un besoin d'être auprès d'eux pour partager ce moment, loin du tumulte quotidien...

De tout cela sont nées Les Paysâneries, projet d'accueil à la ferme porté par l'association paysanne et culturelle Contre-Courant à Moissey. Depuis quelques mois, des adolescents venant d'institutions médico-sociales viennent expérimenter sur le lieu une autre manière de se confronter à leurs difficultés pour les voir évoluer. Des créneaux sont ouverts aux particuliers pour découvrir la ferme et comprendre les enjeux du choix fait de l'agriculture paysanne. Des promenades en compagnie des ânes sont proposées dans les chemins entre le massif de la Serre et le Mont Guérin. Cet été auront lieu des balades gourmandes, toujours en compagnie asine, avec à l'arrivée une dégustation de produits bio et locaux ainsi qu'une présentation des savoirs-faire des artisans/créateurs du coin.

Et les idées d'actions au sein des Paysâneries ne s'arrêtent pas là mais il va falloir un peu de temps pour qu'elles se concrétisent... Du temps... et des gens !!! Parce que derrière tout ce que j'ai déjà évoqué plus tôt, c'est bien l'humain qui est le moteur (et la force) de cette initiative. Même quand les motivations sont personnelles, c'est le collectif, quel qu'il soit, qui donne vie à nos élans dans la rencontre, le partage ou la confrontation.

A la campagne ou ailleurs, c'est ensemble qu'on refera le monde.

Sophie Audureau




À propos de l'auteur(e) :

La Rédac'

Donner la parole à ceux qui ne l'ont pas, voilà une noble cause ! Les articles de la Rédac' donnent le plus souvent la parole à des gens que l'on croise, des amis, des personnalités locales, des gens qui n'ont pas l'habitude d'écrire, mais que l'on veut entendre...


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