Mode sombre

J'ai eu vent, sans mauvais jeu de mots, via les réseaux d'informations que vous pratiquez, et qui vous relaient et courtisent sans faille aucune, de vos propos de ce jour (mercredi 24 août)... et on pourrait dire que ça ne gaze pas fort...

Il semblerait que vous soyez sorti, a priori, de la léthargie politique et sociale à laquelle, en bons manants, nous nous étions accoutumés depuis... bien trop longtemps... de votre part. A moins qu'il ne s'agisse, encore une fois de communication, celle-la même qui a bel et bien pris le pouvoir dans notre démocratie, sans légitimité aucune, si ce n'est qu'elle est contrôlée par vos amis puissants et financée par la plèbe, les pauvres, via l’impôt...

Vous osez annoncer aujourd'hui, que c'est la fin de l'abondance et de l'insouciance, vous semblez vous réveiller sur une réalité que vous devriez connaître depuis bientôt 10 ans aux affaires publiques, et pudiquement, je n'évoque pas le reste... mais on se comprend...

« La fin de l'abondance et de l'insouciance », mais enfin à qui, ou pour qui, parlez-vous, Mr le président (de tous les français)?

Aux millions de précaires qui ne cessent de se multiplier, juste parce que, selon votre fine analyse de la situation, ils n'ont pas le courage «de traverser la rue pour trouver un travail» ?

A tous les agents de la fonction publique, santé, éducation, police, armée, qui voient depuis bientôt 15 ans leurs conditions de travail se dégrader, et leur niveau de vie gravement amputé (c'est vrai, que pour l'instant, il ne sont pas encore privatisés, mais c'est dans les tablettes) ?

Aux derniers de cordées, qui se sont révélés essentiels lors de la crise Covid, et qui n'ont eu, en terme de reconnaissance, que des palabres inappropriées? Comme les soignants, que l'on se devait d'applaudir dans ce même temps, et qui furent tabassés peu de temps après, car ils ont osé revendiquer?

Aux gilets jaunes, qui alertent depuis 2018 sur leurs conditions de survie, et qui, après avoir été traité de « factieux », ont été réprimé dans une rare violence par décision de l’État ?

A cette jeunesse, qui crève la faim, et doit pour survivre multiplier les jobs merdiques pendant sa formation, quand elle a la chance d'en avoir une, et faire la queue aux banques alimentaires ?

Ou à votre électorat, que l'on connaît bien, qui vous est si précieux... « mon précieux »...

Le temps de l'abondance et de l’insouciance n'a toujours existé que pour quelques privilégiés, prenez en réellement conscience, Mr le président, la grande, l'immense majorité des gens souffrent des politiques que vous avez choisies, et le raz de marée de démission actuel dans l'ensemble de l'occident devrait vous questionner sur la maltraitance mise en place depuis des années, de même que les mouvements sociaux très déterminés à obtenir justice dans les pays anglo-saxons et traditionnellement libéraux.

ON STRIKE TOGETHER (en grève ensemble), voilà le mot d'ordre des masses laborieuses aux States et en Grande-Bretagne, mais ensemble contre qui, ou quoi ? Contre un système, à bout de souffle, qui exploite de manière outrancière sa force de travail... Les gens d'ordinaire soumis, s'organisent et se révoltent, car ils n'en peuvent plus, ils ne peuvent tout simplement plus vivre... dignement, quand, dans le même temps, pour reprendre votre fameuse formule, une minorité, oui, vit dans l'abondance et l'insouciance, en pourrissant la vie des gens et de la planète, et depuis des décennies.... et avec votre bénédiction.

Et, concordance des temps ou hasard, auquel je ne crois pas, arrive un conflit dont les travailleurs et les masses populaires ne sont ni la cause, ni à l'origine, mais à qui ont demandent encore des efforts... de faire bloc... encore se serrer la ceinture... ? « t'as plus de ceinture, baisse ton pantalon » !!!

Les marchands d'armes rigolent... pendant que les enfants pleurent et les pauvres souffrent.

Un repas par jour, c'est encore trop ? On vit au dessus de nos moyens ?

Non, vous les possédants, vous vivez au-dessus de nos moyens, ça doit radicalement changer, et si l’été a été chaud, gare à l’automne, il pourrait être socialement explosif. Revenez à la raison, qui n'est pas celle du plus fort, mais du plus juste.

Et redistribuez, partagez, plutôt que d'accumuler de manière astronomique des bénéfices sur toutes les misères de ce bas monde dont vous ne pourrez pas éternellement vous échapper par l'intermédiaire affligeant d'un tourisme spatial écœurant.

On l'attend le ruissellement, comme on attend la pluie, alors faites en sorte que les digues ne viennent pas à rompre sous le coup de la colère du peuple.

Hasta... Siempre...

NB: en illustration, notre couverture de février 2022


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À propos de l'auteur(e) :

Miguel Staplinkrust

Révolté de nature et pirate indépendant, le rock et le blues m'ont toujours aidé à cheminer. Passionné d'Histoire, de préhistoire aussi, d'humanité en fait, dans un monde qui en manque cruellement, la pratique du rugby m'a convaincu de l'importance de la solidarité, du combat, et par conséquent de l'espoir... Aujourd'hui, à travers Libres Commères, j'essaye de partager ma vision d'un monde que je continuerai de rêver plus juste, malgré tout... Hasta... Siempre


Révolutionnaire en retraite

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