Mode vestimentaire
Quand j’étais chez les sœurs, dans le Jura, il y a quelques décennies, le port du pantalon était interdit, même en hiver. Pourtant nous n’étions plus au temps de Jeanne d’Arc, condamnées pour avoir porté un vêtement d’homme. Nos jupes étaient toujours trop courtes ou trop voyantes.
Laïcité, vous dîtes ?
Non mais à cette époque, il n’y avait pas de problème, les cornettes étaient du bon côté de la barricade.
Maintenant les robes sont parfois trop longues ou trop moines.
Il y a quarante ans, une députée a failli se voir refuser l’entrée de l’Assemblée parce qu’elle portait un pantalon. Ce à quoi elle a répondu : « Si mon pantalon pose problème, je l’enlève. »
Plus récemment, à la tribune de l’Assemblée Nationale, une autre députée s’est faite huée parce qu’elle était en jupe.
Mais alors, « comment faut-il donc qu’on s’habille, nous les femmes, pour ne pas faire de vagues ? »
Mais de quoi sont constituées ces vagues ?
Des mâles qui s’affolent ?
Oh là ! Calmez-vous les mecs !
Ça va bien se passer !
Eh ben non, pas toujours. Vous avez raison d’être sur vos gardes, les femmes sont dangereuses.
Voyez en Iran : un pays à feu et à sang pour une mèche qui dépasse !
Bon ! Je m’égare. Revenons en France.
Où est codifiée cette fameuse « longueur républicaine » ? Dans la Constitution ? La Suède et la Belgique, sous régime monarchique, ont-elles également des « longueurs républicaines » ?
Et pour ces messieurs le costume-cravate obligatoire à l’Assemblée Nationale, ça cache quoi ?
Pour certains, ça ne change pas grand-chose, ils sont nés avec.
Pour d’autres, on veut leur faire croire que c’est pour respecter ceux qu’ils représentent. Balivernes et langue de bois. C’est au contraire pour leur signifier qu’ils ne font plus partie du monde d’où ils viennent, mais que, maintenant qu’ils sont élus, costumés et cravatés, ils sont, EUX, des personnes respectables et importantes et qu’ils sont là pour discuter de choses sérieuses : « stabilité du pays », « équilibre budgétaire » et non pour proposer des lois farfelues, coûteuses et déstabilisatrices comme : « la retraite à 60 ans », un service public répondant aux besoins de la population (santé, éducation, transport, etc.)
Puisque la tenue vestimentaire semble être un pilier de société, pourquoi ne pas revenir à la toge (l’himation grec) ?
Au berceau de notre culture occidentale, quand la Grèce, emblème de la Démocratie, était dirigée par une assemblée uniquement d’hommes, bien sûr ! Libres, bien-sûr ! Ayant tout le loisir de bla-bla-ter, heu ! Pardon, de philosopher, pendant que les « Uber » non ! Il faut respecter le sens de l’Histoire, les esclaves faisaient tourner le pays. Belles références ! Quel beau modèle !
Maryse
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La Rédac'
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