Mode sombre

Le maire de Dole a endossé "son costume d'oublieux" avec un  discours où manquent les couleurs de notre démocratie. Un réaction de Françoise Barthoulot.

J'ai suivi avec un intérêt particulier les propos du maire de Dole lors des voeux vendredi soir (NDLR: le 13 janvier, c’était pas bon signe) à la Commanderie. Certes des avancées ont été annoncées pour la ville, c'est tant mieux ! Mais certains propos m'ont heurtée. 

Attachée à notre démocratie, j'ai été particulièrement étonnée quand Jean-Baptiste Gagnoux a salué  les anciens maires de Dole, MM Barbier et Sermier en oubliant sciemment Jean-Claude Wambst ! Même s'il est vrai qu'il n'a pas la même vision politique que le maire actuel, j'ose espérer que ce n'est pas la raison de cette omission, ce serait mesquin. (NDLR: le maire actuel a indiqué à la Voix du Jura qui relayait notre alerte à la bourde que… bon… ben, voilà, c’est des choses qui arrivent.)

Jean-Baptiste Gagnoux sous-entend également que les formations universitaires sur Dole s'ouvrent grâce à lui. La ville n'a pourtant aucune compétence dans ce domaine. Les lycées eux-mêmes prennent l'initiative et   demandent l'ouverture de nouvelles formations, et le ministère de l'Éducation nationale ou de l’Enseignement supérieur, voire la Région     donne leur accord ou pas. Deux formations universitaires existent déjà  à Dole : DNMADE Design de produits et prospective sociale du Lycée Duhamel et Métiers des Arts & du Design du groupe Mont Roland. Ne devrait-il pas le savoir lui qui enseignait en lycée il n'y a pas si longtemps ? Un autre oubli...

 Quand il parle du plan seniors, c'est aussi sous son mandat que la résidence du Val d'Amour fut fermée, avec pour conséquence pour certains pensionnaires la douleur de perdre leur espace de vie, la réduction de la capacité d'accueil des deux structures. Trente logements de moins financés par la ville de Dole, c'est trente personnes âgées obligées de chercher ailleurs. C'est aussi moins d'entretien, moins de repas, moins de personnel : on assiste bien à un désengagement de la ville vis à vis de ses seniors. Quand il affirme qu'il s'est appuyé sur les besoins des personnes âgées pour organiser l'habitat des seniors, qui a en main l'enquête qui permettrait de se faire une idée ? Ne serait-ce pas un vaste projet immobilier pour les personnes âgées les plus aisées de notre territoire qui se profile ?

Que dire de la solidarité du maire de Dole avec ses collègues maires des villes jurassiennes puisqu'il n'est même pas allé manifester à Lons avec les autres élus de notre territoire pour soutenir une offre de santé correcte sur l'ensemble du Jura. M. Pernot, Mme Dalloz, M. Ravier et même M. Millet étaient présents, mais pas lui. Pourtant son hôpital est bel est bien touché avec la fermeture de la chirurgie conventionnelle sur Dole. Oubli, aveu d'impuissance ou encore cautionnement?

La cerise sur le gâteau, c'est l'annonce de la  réduction des dépenses d'investissement, de la diminution de 10 % des aides aux associations. Il ne peut faire autrement ? Pas de bouclier tarifaire pour les associations caritatives : « C'est là que les besoins se font le plus sentir en cette période compliquée. » La loi NOME (Nouvelle Organisation du Marché de l'Électricité)  votée par Jean-Marie Sermier alors député LR de la circonscription sous la présidence de Nicolas Sarkozy en 2010 nous a plongés dans cette situation. Cette loi a transformé la production  d'électricité en marché de l'électricité imposé aux collectivités territoriales les rejetant de ce fait des tarifs régulés. Tout ça, au nom de la concurrence ! Dans les faits, les vendeurs d’énergie font des profits fabuleux plongeant  ainsi les finances publiques dans une situation catastrophique. Les usagers particuliers sont encore au tarif réglementé qui est appelé à disparaître dans les prochaines années et dès avril, même topo pour le gaz. Merci à cette idéologie du tout libéral. Encore un oubli ! Les collectivités territoriales, le BTP, les associations en subissent les conséquences de plein fouet. 

Le  maire de Dole sait que la majorité des Dolois et de Doloises ne sont pas au courant de tous les dossiers, mais de là à les abuser en s'éloignant de la vérité, il y a un pas que la déontologie politique devrait interdire de faire. Le maire de Dole est un homme de droite et par opportunisme, il cache son étiquette au moment des élections pour se faire élire. 

Finalement, je ne lui demande que d'être au plus proche de la vérité, pour redonner du crédit à la politique. 

Françoise Barthoulot, doloise. 


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