Brèves issues de la surproduction

(NDLR : Voici quelques brèves qui n’ont pas trouvé leur place dans l’édition papier du mois de septembre.)

CONNERIE PROVERBIALE.- Manu Ier dit le Fol, le 12 août de l’an de grâce 2024, au lendemain de la clôture des Jeux olympiques parisiens : « Alors ce matin, on a tous un peu de nostalgie. Il y a une forme d’atmosphère étrange qui s’est installée dans le pays, parce qu’il n’y a plus d’épreuves à suivre, parce qu’il n’y a plus d’enthousiasme de chaque matin, et nous qui avons vécu pendant plus de deux semaines dans un pays où on a eu le sentiment que l’air était plus léger, que quelque chose avait changé […], on n’a pas envie que la vie reprenne ses droits. Parce qu’au fond, la vie, c’est ce qu’on a vécu ces dernières semaines. C’est ça la vraie vie. […] Et donc ça doit continuer. » Il semble inutile de développer sur le côté totalement déconnecté, hors-sol, lunaire, de ce genre de propos : on ne connaît que trop le personnage depuis le temps. Plus inquiétant est le fait que les médias soi-disant sérieux restent aussi complaisants vis-à-vis d’un bouffon fait roi qui jongle avec les boules de papier chiffonnées qu’il fait de la Constitution, eux qui n’ont de cesse de marteler des éléments de langage comme « valeurs de la République », « respect des Institutions » ou encore « légitimité démocratique ». Un proverbe (d’origine turque apparemment) dit que mettre un âne sur un trône n’en fait pas un roi, mais ne fait que transformer le royaume en grange. Variantes : un clown couronné transforme le pays en cirque ; un fou, en asile ; etc. Proverbe validé par l’effrayante et consternante expérience du Macronistan. Et un gros caillou dans la chaussure de tous ceux qui veulent légaliser les drogues. Un Radis Noir.

T’AS LE LOOK COCOFINANCEMENT.- 65000 euros, hors taxes, c’est ce qu’a coûté le concert de rentrée Back to 80 (piges). Mais attention ! Alexandre Douzenel, responsable de l’évènementiel sur Dole, a bien précisé dès juin que des partenaires privés comme Bricomarché, Fréquence Plus, le Pays Dolois, et David Graphic avaient pu « rendre la chose possible ». Franchement, on est heureux d’apprendre que le Pays Dolois, journal gratuit d’information qui a connu des heures délicates, a pu donner un tel coup de pouce indispensable à la tenue d’un concert de cette ampleur. Vive la presse libre ! Vive le financement transparent ! car bien évidemment Alexandre Douzenel n’a pas dévoilé les chiffres exacts de cette méga-teuf-teuf qui aurait réuni 10 000 curieux, égarés et nostalgiques selon les organisateurs alors qu’on n’arrive pas à en mobiliser une centaine pour Gaza devant la sous-pref’. Eddy Kouala-Daronne.

RENTRÉE SOUS X POUR LA DÉPUTÉE GRUET.- Je sais que vous êtes nombreux à vous dire : « Tiens, Martin n’a pas cherché à tacler la députée sur son soutien à Wauquiez qui découvre le verbe procrastiner en fréquentant Houellebecq, à la proposition de loi de Pierre Cordier pour que les pauvres, y fassent pas les cons avec l’allocation rentrée, ou même à l’inscription du Biou arboisien au Patrimoine Immatériel de l’Unesco, comme si la France n’avait pas autre chose à proposer à l’humanité qu’une fête de la grappe chez les curetons. » Eh bien, je suis au regret de vous décevoir : on attendra que Justine Gruet se prenne les pieds dans le tapis du Palais Bourbon. Et ça ne saurait tarder. Martin Gore.