Santé

« Toubib », le documentaire avec une lueur d’espoir

Publié le 15/09/2024 à 10:07 | Écrit par Christophe Martin | Temps de lecture : 01m41s

« La meilleure chose qu’on puisse faire pour la santé, c’est voter à gauche. » C’est Angel Page qui le dit, le jeune médecin dont l’excellent documentaire « Toubib » (qu’on peut voir ce dimanche 15 septembre à 15h30 au Majestic de Dole) suit les pérégrinations estudiantines pendant 12 ans. Son parcours le fait passer par un centre de santé pas ordinaire puisqu’il est régi par une association, ce qui signifie collégialement sans but lucratif, et en fait une exception dans le milieu médical. Le Château en Santé est situé dans les quartiers nord de Marseille, à Parc Kalliste, un secteur particulièrement déshérité. L’approche est pluridisciplinaire : médecins, infirmières, orthophonistes, assistante sociale, conseillère conjugale et familiale, médiateurs et traducteurs car bon nombre des patients ne parlent pas suffisamment bien le français pour pouvoir exposer leurs problèmes ou décrire leur douleur. Olivier Bertrand a tourné un documentaire dont la bande-annonce donne un peu l’ambiance du lieu et son esprit. Après le parcours édifiant d’Angel Page, ça fait un certain bien d’entendre des généralistes qui croient en leur métier. Ça change de la « cynistrose » générale, des médecins mercenaires et des mandarins autoritaires. Au Ségur de la Santé en 2020, le gouvernement en la personne du félon Véran a promis le développement d'une soixantaine de "centres participatifs", conçus sur ce modèle. Depuis le docteur Véran refait des poitrines dans une clinique privée et on ne sait pas trop où en est le projet. Il est évident que sans planification, les déserts médicaux ne verront pas de telles oasis s’installer en leur sein. S’il est séduisant, le caractère associatif du Château en Santé n’est pas viable à l’échelle nationale. Reste que la gestion collective et la singularité du centre qui en découle sont des paramètres essentiels pour la cohésion de l’équipe et la pérennité d’un tel site. Il y a donc des pistes et si pour l’instant, ça capote dans l’accroissement du nombre d’étudiants en médecine, on peut espérer, à la lueur de tels témoignages, que notre système de santé va survivre à la vague de destruction massive des services publics et reprendre une voie résolument humaine. 




À propos de l'auteur(e) :

Christophe Martin

Passionné de sciences humaines mais d'origine bretonne, je mets mes études en anthropologie et mon humour situationniste au service de mon action politique et sociale.


Formateur dans l'industrie et pigiste au Progrès

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