Brèves en or
RICHISSIME ET VRAIMENT CON.- « Je reviens des USA et j’ai pu voir le vent d’optimisme qui régnait dans ce pays. Et quand on revient en France, c’est un peu la douche froide. » Pauvre Bernard Arnault qui revient de son paradis trumpiste en plein déluge, c’est ballot ! Le 28 janvier, le vieux businessman le plus tricheur de France se répand en déclarations écoeurantes et idiotes avec de la chiffonnade de jambon sous les yeux, probablement à cause du décalage horaire. « Aux USA, les impôts vont descendre à 15 %, les ateliers sont subventionnés dans une série d’États et le président encourage ça. » Vas-y Bernard, n’hésite pas à délocaliser, toi qui te gorges de cadeaux fiscaux et d’argent public depuis 1984 ! Boussac, ça te dit quelque chose, Bernard ? Et où tu crois qu’il le trouve le pognon, ton Donald, pour attirer les cowboys comme toi ? Comme le suggère Contre-Attaque, tu t’en vas chez ta blondasse à mèche, on gèle tes actifs, on met des droits de douanes sur tes produits, on lance une enquête du parquet sur ton évasion fiscale, et on demande le remboursement de toutes les aides que tu as perçues depuis 40 ans… intérêts compris. Petit Fusible.
PROBABILITÉ.- Ce n’est point faire preuve d’ultracrépidarianisme (propension à donner son avis sur des sujets à propos desquels on n’a pas de compétences) que d’affirmer que vous serez toujours beaucoup plus susceptibles de devenir SDF que milliardaire ni faire acte de condescendance à votre endroit en vous priant d’arrêter d’idolâtrer ceux qui, parce qu’ils tirent tout le capital à eux, vous précarisent. Autrement dit, vous n’avez aucune chance de devenir aussi riche que Bernard Arnault. En revanche, il suffirait d’une mauvaise passe pour faire de vous un sans-abri sans ressources ni illusions. Alors arrêtons de prendre pour modèle le premier qui, par son âpreté au profit, a contraint le second à devenir ce qu’il est. Les bourgeois respectables sont à vomir avec leurs soupes caritatives et leur mauvaise foi chronique. Personne ne devrait avoir envie de leur ressembler. Gilbert Crésus.
PRENDS ÇA, DONALD.- Dans une lettre ouverte à Donald Trump dont le ton épique et la générosité rencontrent un franc succès en Amérique latine, Gustavo Petro, le président colombien, a cristallisé tout le ressentiment que les latinos bolivariens peuvent avoir contre l’écrasant hégémonisme états-unien. « Vous allez peut-être me tuer, mais je survivrai dans mon peuple, qui existait avant le vôtre, en Amérique. Nous sommes des peuples des vents, des montagnes, de la mer des Caraïbes et de la liberté. (…) Renversez-moi, Président Trump, et les Amériques toutes entières et l'humanité vous répondront. (…) La Colombie arrête maintenant de regarder vers le nord, et regardera vers le monde. Vous ne nous gouvernerez jamais. Le guerrier qui a chevauché nos terres en criant « liberté » s'appelle Bolivar et s'oppose à vous. Notre peuple est un peu craintif, un peu timide, il est naïf et gentil, aimant, mais il saura comment gagner le canal de Panama, que vous nous avez pris avec violence. Deux cents héros de toute l'Amérique latine se trouvent à Bocas del Toro, le Panama d'aujourd'hui, anciennement Colombie, que vous avez assassiné. (…) Votre blocus ne me fait pas peur, car la Colombie, en plus d'être le pays de beauté, est le cœur du monde. A partir d'aujourd'hui, la Colombie est ouverte au monde entier, avec les bras ouverts, nous sommes des bâtisseurs de liberté, de vie et d’humanité. On m'informe que vous imposez un tarif de 50% sur les fruits de notre travail humain pour entrer aux États-Unis, et je fais de même, 50% sur tous vos produits. » Les carpettes européennes pourraient en prendre de la graine. CM
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À propos de l'auteur(e) :
Christophe Martin
Passionné de sciences humaines mais d'origine bretonne, je mets mes études en anthropologie et mon humour situationniste au service de mon action politique et sociale.