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“Once upon a time, life”. « Il était une fois, la vie » ; la suite … ; 3ème partie : Construction psychique

Publié le 12 oct. 2025 à 14:10 | Écrit par
Bernard Mourey
| Temps de lecture : 05m03s

À présent que l’inconscient et la conscience sont « définis », j’ajoute une petite particularité de l’inconscient qui au-delà de la survie, travaille pour obtenir une récompense, je reviendrai ultérieurement sur cette notion.

Comment se construit ce que l’on trouve rationnel ou irrationnel dans nos schémas de pensée et dans nos comportements ?

Quand un enfant nait, il est supposé avoir un cerveau vide de tout puisqu’il n’a pas encore été confronté aux apprentissages et perceptions de lui-même hormis ce qui est la base de sa survie à savoir les fonctions innées pour sa survie : la respiration, la succion, la digestion et l’évacuation…  Son développement se fera dans le milieu gazeux qui est celui de notre monde composé principalement d’azote (78 %) et d’oxygène (21 %) ; le 1% restant regroupe le méthane, le CO2, l’argon, et d’autres gaz rares, où il évoluera sa vie durant. Un petit bémol puisque lors de la gestation dans le ventre de maman, dans le milieu placentaire liquide, un échange se fait dès que les premières cellules du cerveau apparaissent. Ce que subit, consomme, pense, vit maman aura un impact sur l’enfant à naitre qui souvent est négligé ; car la toute-puissance de la croyance selon laquelle l’humain pense, régule et crée selon sa volonté prévaut dans notre éducation et dans la société. Cela étant posé, intéressons-nous à ce qui est défini par beaucoup de milieux s’intéressant à la construction psychique. À ce que l’on appelle les « blessures de l’enfance » auxquelles nous sommes confrontées. Nous les avons subies, que notre milieu d’évolution soit bienveillant ou non.

Il faut aussi comprendre qu’il n’est pas nécessaire que le trauma qui ancre la blessure soit une répétition d’actions. Il suffit d’une seule fois lors de l’apprentissage dans la période de l’enfance pour que la « blessure » prenne racine et se renforce dans la continuité de l’apprentissage et du développement. 

Pour parler de ces « blessures », je m’appuie sur les travaux de Lise Bourbeau ainsi que sur les recherches et études venant du milieu de la psychologie et de la pédopsychiatrie. Nous leur donnons des noms avec des mots ayant des définitions précises en respectant l’ordre où elles apparaissent et se mettent en place dans l’inconscient. Je ne développerai en particulier que les 5 premières, celles que nous appelons les « blessures principales » bien qu’il en existe d’autres. 

Voici les 5 principales et quelques autres pour information :

  1. Le REJET

  2. L’ABANDON

  3. L’HUMILIATION

  4. La TRAHISON

  5. L’INJUSTICE

  6. La Maltraitance

  7. La Non-Reconnaissance

  8. L’Enfant Roi

  9. L’Enfant Sorcier

  10. La Blessure du Masculin

  11. La Blessure du Féminin

  12. La blessure de l’Enfant « mort », (zone de guerre, orphelinat sans contact affectif)

  13. La Blessure de L’Imposteur

  14. ….

 À présent découvrons ce que ces blessures représentent et pourquoi elles vont avoir un impact sur nos comportements, nos peurs, nos décisions, nos agissements, nos métiers, nos rencontres, et nos engagements.

Nous serons souvent dépendants de la blessure que l’on définit comme notre blessure principale et par nos blessures secondaires qui seront un peu moins actives, certaines resterons neutres n’ayant pas été créées et activées par un choc ou trauma car d’un individu à l’autre, tout n’est pas choc ou trauma. 

Globalement pour toutes nos ″blessures″, nous réagirons de trois manières en fonction de la façon dont nous vivons notre et nos blessures principales. 

La PREMIÈRE réaction sera le REJEU de la blessure, donc répéter ce que l’on a subi sur nous, notre entourage, nos proches… Réaction plutôt contreproductive.

La DEUXIÈME réaction sera le DÉNI de la blessure que l’on appelle aussi le REFOULEMENT qui nous fera agir à l’inverse de ce que l’on a subi sur nous, notre entourage, nos proches… Réaction plutôt contreproductive.

La TROISIÈME réaction sera ce que l’on appelle la SUBLIMATION de la blessure qui nous fera agir dans la recherche d’un équilibre pour nous-même et pour le bien-être dans notre relation aux autres. Cette position est un point d’équilibre neutre où notre émotionnel devant une situation ne nous coupe pas de nous-même, ou ce n’est plus la « blessure » qui nous fait réagir. Cette troisième position sera plutôt productive puisque ce ne sera plus la blessure qui nous manipule.

Les « blessures » s’installent d’une manière inconsciente lors de la période d’apprentissage entre notre naissance et 6/7 ans. Au-delà une certaine conscience d’être et de se percevoir va se faire jour. Pour exemple, la notion de la mort ne sera présente qu’après 7 ans. Bien sûr l’âge de 7 ans n’est pas une borne fixe et varie d’un enfant à un autre souvent en lien avec son milieu d’évolution.

Les premières acquisitions se font donc par les sens que l’on réduit souvent au VACOG (Visuel, Auditif, Kinesthésique, Olfactif, Gustatif, et d’autres perceptions que l’on étudié parfois et qui sont moins connues). Ce seront les fondations de la construction de l’individu.

Pourquoi cette période est si importante ?   

Rien n’est encore appris et ce sera par le ressenti, l’observation, l’imitation, l’essai/échec  que se mettra en place ce que l’on considère comme l’acquis en opposition à l’inné. Celui-ci ne dépendrait pas de l’apprentissage et serait porté par les « gènes » de ses ancêtres, de son milieu de développement et de l’inconscient collectif, mémoires archétypales. 

Comme le petit enfant ne maitrise pas l’émotion et les mots avec leurs définitions qui ne seront comprises que bien plus tard, s’enkyste alors en lui d’une manière inconsciente et émotionnelle les « blessures » les unes après les autres qui souvent vont se chevaucher.

Cela étant, trop souvent l’on parle de contrôle face à certaines de nos réactions émotionnelles qui sont activées par nos « blessures ». La notion de contrôle fait partie d’une règle cardinale de la société. Tout contrôler est un fantasme que les plus contrôlants mettent en avant et veulent imposer à tous n’ayant pas conscience que le désir de contrôle les renvoie à leur blessure de TRAHISON ! 

Bien évidement pour vivre dans la famille, le groupe, la société et la nation, il est nécessaire que des règles et des limites soient en place, acceptées par tous, même si l’on sait que ce sont nos « blessures » qui nous gouvernent. Sans cela, la société serait comme un corps ou les cellules cancéreuses proliféreraient et finiraient par faire mourir le corps et pour finir par disparaitre elles aussi.  

À suivre…

Bernus Romanus PLS. 



À propos de l'auteur(e) :

Bernard Mourey

Gaucher contrarié, ingénieur et autodidacte, globetrotteur chercheur, passionné par les sciences humaines et les comportements mais pas seulement. Observateur des individus et des faits de société ; accompagnant ceux qui le désirent dans une autre vision du monde et de la perception d’eux-mêmes.

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