Un vrai syndicat d’initiatives
Qui se souvient encore des syndicats d’initiative ? L’expression était belle. Les syndicats avaient alors bonne presse. Avant que les offices de tourisme municipaux mis en place par l’administration ne les remplacent aujourd’hui presque totalement, les syndicats d'initiative étaient des associations à but non lucratif. Des bénévoles se démerdaient avec trois francs six sous pour promouvoir leur patrimoine collectif, attirer et accueillir les touristes.
De nos jours, les offices de tourisme assurent le même service public mais on y a sans doute perdu le goût du militantisme derrière le guichet. Rien contre les hôtes et les hôtesses d’accueil qui assurent souvent très bien leur taf derrière le desk mais en tant que salariés, c’est beaucoup plus difficile et moins naturel de prendre des initiatives. D’une manière générale, c’est toujours plus compliqué d’envisager autre chose quand on est dans la matrice et qu’on est payé pour. On peine à s’extirper de dedans son fauteuil et à sortir de sa zone de confort. La plupart du temps, on n’y pense même pas.
A Libres Commères, on est plus d’un à ne plus vouloir faire un petit tour de piste avant de rentrer chez soi deux heures plus tard. Les offices de tourisme syndicaux organisent très bien ce genre de ronron protestataire. Mais ce sera sans nous. Avec la BASE, on cherche d’autres voies, on cherche à être un vrai syndicat d’initiatives, associatif, indépendant, loin de la Charte d’Amiens et des centrales de Paris. On ne renie nullement les conquis sociaux. Au contraire, on cherche à rendre hommage à nos ainés de la CGT à qui on doit la sécu, les congés payés et les bonnes pages du Code du travail.
Et pour être à la hauteur, il faut trouver de nouvelles manières de militer pour changer DE régime. Rien n’est possible avec ce gouvernement ni avec aucun autre qui émanera de cette caste bourgeoise, corrompue et corruptrice. Croire qu’on peut négocier avec des menteurs, c’est du pipeau. Le faire croire à ses adhérents, c’est pire encore. A Libres Commères, il n’y a pas d’adhérents, il n’y a que des contributeurs. Ou tôt ou tard, ils le deviendront. Que vous le vouliez ou non, vous voilà embarqués dans un syndicat d’initiatives qui, de la BASE, s’adresse à la base. Alors vous en êtes ?
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À propos de l'auteur(e) :
Christophe Martin
Passionné de sciences humaines mais d'origine bretonne, je mets mes études en anthropologie et mon humour situationniste au service de mon action politique et sociale.