Politique

Le printemps de Karl Marx

Publié le 05/01/2020 à 19:16 | Écrit par Christophe Martin | Temps de lecture : 02m38s

Le PCF n’a pas fait que changer de logo pour son centenaire: il semblerait bien que nos camarades communistes font bien plus que peau neuve sur le drapeau. En laissant tomber la faucille et le marteau (que j’aimais pourtant bien plus que ce symbole mutualiste pas très convaincant), c’est peut-être bien de l’héritage soviétique et stalinien tout entier qu’ils veulent se débarrasser.

Et ce n’est donc pas par hasard que la section locale du bassin dolois invite Bernard Vasseur, un philosophe qu’on pourrait qualifier de marxien et non de marxiste puisqu’il propose une relecture de Marx et une définition du communisme plus conforme à celle de l’auteur du Capital que les versions autoritaires et autorisées que les différents partis communistes (dictature du prolétariat, parti unique et tout le toutim) nous ont fourni jusque là.

Selon l’auteur, c’est le socialisme qui est mort au XXème siècle avec, d’une part, la dissolution des différents partis socio-démocrates dans l’ultralibéralisme ambiant, et d’autre part, l’effondrement de l’URSS et de tous les régimes autocratiques qui ont pris des libertés tyranniques avec la pensée de Marx, à tel point que Vasseur n’a pas peur d’affirmer que le communisme n’a jamais été essayé, que ça reste une idée neuve et que du coup, elle pourrait bien avoir de l’avenir devant elle. La critique marxienne du capitalisme est plus que jamais d’actualité: accumulation et concentration des richesses sont toujours au programme de l’oligarchie délirante qui nous pourrit la vie. Marx l’a magistralement démontré. Par ailleurs, son idée de l’État n’avait rien à voir avec la bureaucratie stalinienne. Encore un faux-procès! Vasseur ré-explique également le fétichisme de la marchandise et de l’argent, un point crucial chez Marx, souvent passé sous silence, peut-être à cause d’une certaine complexité de l’analyse. Toujours est-il que pour Karl Marx, le capitalisme n’est absolument pas naturel et que par conséquent, il pourrait en être autrement. Je vous renvoie à ce propos à l’article « Ça va de soi », paru récemment dans nos colonnes.

Bon, Bernard Vasseur n’est pas le seul à se re-pencher sur la pensée marxienne mais c’est le PCF du 93 qui lui a passé commande d’une série de conférences grand public. Le livre qui en est sorti « Communiste ! avec Marx » offre l’avantage d’être clair, concis et ouvert sur l’avenir et la conférence ne devrait pas être différente. J’ai pu parler pendant près d’une demi-heure avec cet ancien prof de philo: il est aux antipodes de l’archétype fumeux et lénifiant que vous avez peut-être eu en phase terminale. Il a avant tout l’envie d’être compris et de partager une pensée riche, critique, historique et tournée vers l’action. Comme Marx, quoi!

Si vous ne pouvez pas faire le voyage à Goux (c’est quand même pas le bout du monde et on peut co-voiturer), je vous ferai un petit topo récapitulatif de ce qui se sera dit et des thèses du bouquin que je prêterai à qui en fera la demande.

« 100 ans d’avenir », salle des fêtes de Goux, samedi 18 janvier, conférence-débat avec Bernard Vasseur, 15 heures, entrée libre. Ceux qui veulent fêter un peu plus le début du centenaire du PC ont rendez-vous dès 11h30, pour l’apéro, le repas une conf’ gesticulée et une galette républicaine (éh oui, on ne tire pas les rois chez les cocos!). Contact et inscriptions pour le repas: 06 73 96 61 00.

 




À propos de l'auteur(e) :

Christophe Martin

Passionné de sciences humaines mais d'origine bretonne, je mets mes études en anthropologie et mon humour situationniste au service de mon action politique et sociale.


Formateur dans l'industrie et pigiste au Progrès

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