LE BONHEUR DÉPEND-IL DE NOTRE RÉGIME POLITIQUE ?

Mode sombre

Dans le contexte social actuel en France, il est intéressant de se poser la question de la dépendance du bonheur au régime politique dans lequel nous évoluons. Je commencerais mon exposé par cette petite phrase : « Ce n’est pas un signe de bonne santé que d’être bien adapté à une société profondément malade. » Jiddu Krishnamurti.

Dans la suite de cet exposé, je parlerai du « régime politique » comme étant le mode de l’organisation d’un État, sa manière de gouverner, et de l’État comme étant une institution politique souveraine organisant la vie de la société.

On pourrait se demander si la liberté totale que procure l’absence de l’État nous apporterait le bonheur. Effectivement, sans État, on peut faire ce qu’on veut ! C’est cool ! Le bonheur étant en grande partie lié à la satisfaction de nos désirs, l’absence d’État nous permettrait de réaliser tous nos désirs sans contrainte, puisque l’État ne nous ferait pas obstacle.. Sympa ! Cependant l’État existe pour de bonnes raisons, le maintien de l’ordre, le droit et la justice, et une société sans ordre, sans droit et sans justice est loinnnnn d’être propice au bonheur. Cette société sans État a été théorisée par Thomas Hobbes sous le nom de état de nature, dans Leviathan. Pour T. Hobbes, l’état de nature est un état de guerre civile permanente, où l’Homme serait solitaire, misérable, et où sa vie serait brève et animale. Bref, pas cool quoi ! Néanmoins, est-ce que la simple présence d’un régime politique suffit pour nous rendre heureux ?

On pourrait penser qu’une fois le régime politique en place, nous empêchant de tomber dans la guerre civile, et tout ça, la réalisation du bonheur serait envisageable. En effet l’État assurerait l’ordre, la justice et le droit, donc nous serions en sécurité, ce qui d’après T. Hobbes (encore lui) nous permettrait d’entreprendre, d’avoir une liberté d’action, … ce qui nous permettrait d’atteindre le bonheur. Mais là, on est dans les conditions idéales, en mode bisounours quoi! Car en réalité, tous les États apportent-ils ordre, justice et droit ? (spoiler : non).

Dans un régime totalitaire/autoritaire, la justice et le droit tels que nous les concevons communément en France au XXIème siècle sont bafoués, les institutions judiciaires et législatives servent la classe gouvernante et desservent les ennemis politiques de celle-ci. Le bonheur serait ainsi réservé à la classe gouvernante, puissante, qui serait la seule à posséder la sécurité, et les ressources.

(Ça vous rappelle quelque chose ? Moi aussi …). J.J Rousseau dans Du contrat social, la loi doit être l’expression de la volonté générale, ce qui fait qu’en obéissant à la loi, vous n’obéissez qu’à vous même, notre liberté est alors préservée. Ce que décrit J.J Rousseau, c’est les grandes lignes de la démocratie. La question fatidique arrive alors : pouvons nous considérer comme une démocratie ? Je suis pas l’expert de la question, mais je vous demanderai simplement ceci : Considérez vous le maintien de l’ordre actuel comme juste ? Considérez-vous la justice comme juste pour tous et efficace ? Considérez-vous que le droit sert le peuple ? Que la loi est l’expression de la volonté générale ? … On peut ainsi parler de légitimité de l’État, si il est légitime c’est qu’il est juste, mais si il ne l’est pas, alors il y aura forcément une part plus ou moins importante d’injustice et de frustration politique.

 

Sans démocratie, le bonheur est forcément compromis pour la population en général.

 

En conclusion et pour éviter que cet article ne s’étale trop, le régime politique est un facteur très important (voir le seul si on considère que tout est politique) du bonheur. Son absence, si on en croit Hobbes et les penseurs politiques qui lui ont emboité le pas à l'exception des anarchistes, conduit à la guerre civile et au chaos, néanmoins, tous les régimes ne sont pas compatibles avec l’épanouissement du peuple. Et c’est pour ça entre autre, qu’aujourd’hui des peuples se soulèvent dans le monde, il est alors intéressant d'observer l’état des démocraties libérales de notre monde, face à cette volonté populaire de récupérer des droits, et de réduire les inégalités…

 

Votre petit philosophe de poche pour vous servir,

Bonne fin du monde à tous ! 

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