Mode sombre

D’un côté, François Ruffin s’énerve contre l’Assemblée nationale impuissante et incapable de se dissoudre toute seule et n’a toujours pas présenté sa démission. De l’autre, Virginie Despentes se lâche contre les César mais continue à donner un écho à cette soirée-mascarade sans intérêt.  Ce n’est même plus qu’on se casse et qu’on gueule comme elle nous en abjure: c’est tout simplement qu’on n’y va plus et ça depuis un bon bout de temps. On se fout de la salle Pleyel et du palais Bourbon, de la Chaine parlementaire et de Canal +, et même de Libération. On se fout du grand monde et de la racaille du showbiz, de Paris et de ses petits prix entre amis, de ses robes de soirée et de ses journalistes politico-mondains. C’est en bas de chez toi que ça se passe, en région, dans ton quartier, loin de la capitale aussi perverse que narcissique et des froussards réactionnaires qui ont élu et soutiennent encore Macron. On se fout des cérémonies et des récompenses, des décorations et de tout leur barnum médiatique. On se fout des élections et de tous leurs pièges à con. On se fout des JT du pouvoir et du spectacle de la démocratie-guignol. On continuera à lire Despentes et à écouter Ruffin. Mais ailleurs. Là où ça se joue pour de vrai, parmi les gens qui réfléchissent et agissent pour vivre autrement qu’à travers un cinéma médiocre et des institutions pourries.


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À propos de l'auteur(e) :

Christophe Martin

Passionné de sciences humaines mais d'origine bretonne, je mets mes études en anthropologie et mon humour situationniste au service de mon action politique et sociale.


Formateur dans l'industrie et pigiste au Progrès

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