Société

Réflexion tardive : un krach social ?

Publié le 14 avr. 2020 à 19:16 | Écrit par
Lucien Puget
| Temps de lecture : 02m45s

J’étais en train de lire un article de Médiapart sur ce que le confinement nous a appris de l’économie. Bon, entre nous, ce que le confinement nous a « appris », on le savait déjà, sauf que là, c’est flagrant quoi. Bref, l’article est très bon, et j’avais envie de parler de ce sujet à ma sauce…

 

Je ne suis pas économiste, mais ces derniers temps, je crois que nous avons tous été un peu familiarisés avec la bourse, et plus particulièrement les krachs boursiers. Souvent, les krachs se produisent à l’explosion d’une bulle spéculative, c’est à dire quand le prix du marché est trop éloigné du prix « réel » de la chose. L’exemple typique c’est l’immobilier : quand on voit le prix du m² à Londres qui est si cher que des gens creusent sous leurs maisons au risque de faire effondrer la rue pour gagner de la surface (???!), on comprend que la folie des grandeurs fait perdre la tête au risque de se déconnecter de la réalité (ce n’est qu’un terrain !). L’impact de cette distance entre le prix « réel » et le prix du marché est assez complexe. Pour l’immobilier, l’ouvrier qui faisait tourner les commerces et industries de la ville ne peut plus s’y loger par exemple, mais il y a bien d’autres aspects… Au final, c’est jamais bon pour nous.

 

Mais vous devez être en train de vous demander où est-ce qu'il nous emmène encore ! J’avais besoin d’introduire les bulles spéculatives et les krachs pour en venir à ce que je pense moi :

Notre société fonctionne de la même façon que notre économie. Je m’explique :

La révolution devient évidente quand la valeur sociale d’un travail s’éloigne de la valeur que le marché lui donne : les boulots les moins payés (aujourd’hui) sont les plus indispensables socialement (éboueurs, soignants, ouvriers, profs, …) pendant que ceux qui se goinfrent de pognon ne servent finalement pas à grand-chose (comme la crise du coronavirus nous l’a montré, une bonne partie des cadres peuvent télé-travailler ou être au chômage partiel sans véritable impact). Lorsque ces valeurs sont très éloignées, et qu’un élément révélateur vient mettre en exergue cet éloignement (cet élément révélateur étant dans notre cas le coronavirus), alors, ces deux valeurs se ré-équilibreront brutalement, comme lors d’un krach boursier.

C’est un krach social, une révolution.

Les plus fervents défenseurs de notre cause étant paradoxalement nos ennemis, qui s’acharnent jour après jour à augmenter l’écart entre la valeur sociale et celle que veut bien lui accorder le marché, rendant de plus en plus incontestable la défaillance de leur système.

 

Alors vous me direz que le seul écart de valeur d’un travail à l’échelle sociale ou à l’échelle sociétale, ça ne suffit pas à déclencher un krach social, et je pense que vous avez raison. En effet, d’autres paramètres rentrent en compte, mais il me semble que c’est un marqueur très intéressant, et surtout très actuel. Pour les autres paramètres, je crois que la configuration dans laquelle nous sommes, c’est à dire un passif de 2 ans de luttes sociales soutenues (et on peut remonter jusqu’à Nuit Debout) ainsi que la crise climatique dans laquelle nous sommes rendent encore plus frappante cette « mort » du système, et sont donc d’autres éléments majeurs.

 

Je ne m’étale pas plus, car je suis loin d’être assez calé en économie, mais j’avais envie de partager avec vous cette petite réflexion tardive. Bisous à nos soignants, éboueurs et autres « rien » qui se plient en 4 pour nous sauver le cul, et « à bientôt !» à ceux qui les ont mis dans cette merde.

 

Lucien



À propos de l'auteur(e) :

Lucien Puget

J'ai toujours été intéressé par la politique et le fonctionnement de notre société. Au cœur des luttes sociales à mes heures perdues, je me fatigue à chercher des solutions à un monde qui n'en a probablement pas. Souvent en colère, mais c'est une colère saine comme disait Ségolène.

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