Macron confirme mon diagnostic

Publié le 11/04/2021 à 16:24 | Écrit par Christophe Martin | Temps de lecture : 04m17s

En mai 2020, j’avais publié sur notre site web « Macron est-il inapte à gouverner? » (2550 vues à ce jour et pas un seul démenti de l’intéressé), un article où j’exposais ce qui me semble être le coeur du problème de l’élyséen de service. Selon moi, Emmanuel Macron souffre de ce que la théorie de la médiation appelle la paraphrénie. Il s’agit d’une psychose par laquelle le patient se sent investi d’une compétence exacerbée et d’une responsabilité hors-norme, une sorte d’ambition narcissique hors de contrôle et une vision discrètement délirante dans la plupart des cas. C’est paradoxalement une qualité requise mais à petites doses pour occuper des postes bien trop importants pour les péquins ordinaires que nous sommes. D’ailleurs un démocrate normal, c’est à dire non royaliste et non LaRemiste, diviserait la charge présidentielle en autant de pouvoirs que nécessaire. Or Macron les a tous réunis en lui, l’exécutif, le législatif, le judiciaire, et le médiatique, et il décide de tout. Enfin, il croit qu’il décide de tout. Personne ne moufte dans son entourage, on s’aplatit devant la parole présidentielle comme dans les plus grandes cours absolutistes d’antan mais la fuite en avant de l’élu en marche dans l’accaparement de la compétence hégétique (relative à l’exercice du pouvoir) se teinte d’un particularisme inquiétant. Un monarque éclairé (à tous les étages s’entend) écoute les conseils parce qu’il se sait, malgré tout, faillible et perfectible. Pour Super-Macron, permettez-moi d’en douter. Et je ne suis pas le seul à le faire.

Sa soi-disant compétence hors du commun le dispense de prendre en compte aussi bien les conseils des spécialistes que le principe de réalité. Cela va au-delà de l’idéologie néo-libérale qui tend à générer ce type d’élite sûre de son génie et de sa légitimité, c’est de l’obstination pathologique à opter pour des décisions à la fois technocratiques, fantaisistes et cafouillis à force de se vouloir inédites : ce troisième confinement aéré, ce sursis pascal où le tout Paris est en régions avec ses microbes et sa résidence secondaire, la responsabilité de chacun sous haute surveillance policière, les nounous qui ne savent plus où donner de la tétine, les écoles qui ferment et les centres aérés qui ouvrent, un Institut du Service Public à la place de l’ENA pour faire la nique aux Gilets Jaunes, « produire, produire, produire, vacciner, vacciner, vacciner », oh, les tweets sans inspiration! « un effort de guerre collectif et national pour vacciner et produire des vaccins », j’en passe et des moins récentes. Le « président épidémiologiste » souffre d’un trouble, grave à cause de sa position, qui le pousse à adopter des solutions absurdes, idiotes et contradictoires, déconnectées des réalités, mais qu’il entend continuer à trouver tout seul parce qu’il est persuadé qu’il sait tout mieux que tout le monde.

Avant, on appelait ça de la connerie égocentrique, je préfère parler de paraphrénie. Certains paraphrènes sont brillants et imaginatifs. Là, on est tombé sur un modèle bas de plafond et sans talent. Et le gouvernement Castex aux abois suit et aménage, l’administration amorphe et trouillarde fait appliquer, les fonctionnaires fonctionnent, et le peuple déboussolé râle. Quant à la bourgeoisie dont le petit banquier sert les intérêts bien docilement quand il ne débloque pas en public, elle se frotte les mains en conduisant notre pays droit dans le mur. Moins borné que son ultime successeur, Louis Bourbon dit XVI a malgré tout fini coupé en deux. Macron n’arrivera pas non plus à recoller les morceaux de sa tête, en même temps, y a pas plus champion pour diviser le pays et les familles. Le capitalisme financier va lui aussi exploser en vol et le chasseur de chez Rothschild’s continuera à distribuer un pognon de dingue n’importe comment parce qu’en économie, il n’a même pas le niveau de François Lenglet.

Si psychologiser la critique contre un homme politique est ordinairement une arme déloyale, tout juste bonne pour Naulleau et Cohen, lorsque le trouble est d’ordre social comme l’est la paraphrénie et qu’il touche l’hégétique, c’est à dire l’exercice du pouvoir, au plus haut degré de l’État, c’est un devoir d’alerter les gens sur ce que l’on croit comprendre quand personne ne comprend plus rien. 

Je pense que Macron est atteint de paraphrénie, un trouble social teinté de délire qui l’empêche de prendre des décisions ad hoc, pragmatiques et efficaces, et cela ne peut qu’empirer étant donné le milieu favorable à l’aggravation de son cas dans lequel son entourage aussi perché que lui l’entretient. 

Même la contradiction logique et le pragmatisme n’ont pas de prise sur le paraphrène qui les interprète comme une persécution insupportable et souvent maléfique à la hauteur de sa prodigieuse compétence. Macron n’écoutera personne qui n’aille dans son sens. Il va continuer à s’éloigner de nous et de notre réalité, à refuser ce que tout observateur critique peut constater et à nous prendre pour des sous-doués ou des complotistes. Un jour ou l’autre, il faudra tout de même qu’il passe devant un tribunal exceptionnel, mais aussi devant une commission psychiatrique, et il sera alors temps d’établir sa responsabilité ou son irresponsabilité pénale. Pour l’heure, je le répète, cet homme est inapte à gouverner notre pays. Nul en économie et en sociologie, le voilà qui se spécialise en épidémiologie. A la prochaine explosion sociale, il passera son certificat de génie militaire ou de pyrotechnicien. Il n’y a que la rue, l'armée et le parlement qui peuvent le destituer, autant vous dire que c’est pas gagné.




À propos de l'auteur(e) :

Christophe Martin

Passionné de sciences humaines mais d'origine bretonne, je mets mes études en anthropologie et mon humour situationniste au service de mon action politique et sociale.


Formateur dans l'industrie et pigiste au Progrès

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