Mode sombre

L'esclavage n'a jamais été aboli, nulle part, il a juste, dans le moins pire des cas, changé de forme... Les maîtres, de ce jeu cynique, sont les marchands (oh, pas ceux de votre quartier, eux sont humains et utiles), ceux de la finance, de ce libéralisme nuisible, impitoyable et triomphant, de cette mondialisation que les valets des grands médias ne cessent de nous dire qu'elle est heureuse... Mais qui est heureux de savoir que du Pakistan jusqu'en Chine des gosses de 7 ans travaillent? Les marchands, eux, ils dorment bien, assurément... sur leurs gros matelas de fric, ces marchands-là ne font pas de quartier... Ils enchaînent et contrôlent leurs innombrables victimes à travers des abonnements, contrats divers, comptes bancaires, en prenant soin de fixer nos regards sur nos smartphones afin que l'on observe pas le réel qui se dégrade autour de nous. Pour mieux nous contrôler, en nous abrutissant, avec cette drogue en vente libre, que sont les réseaux sociaux, vomissoire moderne, qui donne la température d'une population soumise, voire complice, ainsi que leurs données... Et hop, le tour est joué...

Ils tiennent les grands médias bien sûr, outils de propagande ô combien efficace, où les prêches bien-pensants du néolibéralisme sont légions, répétant jusqu'à plus soif, les biens faits de la loi du marché, dont nous subissons tous la remarquable «efficacité», mais dont on peut légitimement se questionner sur les profits que nous en tirerions concrètement, nous, le peuple?

Le profit, il est pour eux, exclusivement ! Ils n'ont rien inventé, ça a toujours été, ils sont juste plus performants que leurs prédécesseurs, en terme de pillage... de pillage people, si j'ose dire...

Le Partage, la Solidarité, l'Humanisme sont des idéaux passéistes, désuets et inutiles dans ce monde de gangs de requins endimanchés, où les poissons pilotes espèrent quelques miettes en désignant de nouvelles proies, de nouveaux marchés... Le profit, l'argent, à tout prix, à n'importe quel prix.

Dans ce libéralisme abject et triomphant, même les anciens ne sont plus respectés: «l'or gris»... Comble de l'horreur et de la folie de ce système, où tout n'est que marchandise. On leur fait cracher leur restant de dignité, après une vie de labeur, dans des mouroirs modernes et inhumains, sous équipés en personnel, conduisant à une maltraitance organisée mais rentable, et c'est bien là le sujet, l'essentiel. «La mort est depuis des lustres un marché, mais avant la mort, il y a moyen de se faire un max de blé... Et comme on va bientôt en manquer, profite, engrange, sans te poser de questions» . Les seules vraies valeurs sont financières.

Alors, on critique, et je le conçois, la corrida... Dans cette parabole de la vie, remplie d'épreuves cruelles et déséquilibrées, le taureau, au moins, il combat, jusqu'au bout, en essayant de rester digne, après tant de souffrances. Il connaît l'issue de ce combat. Ma part de sang espagnol ne fait qu'un tour!

Et nous, nous faisons comme s'il n'y avait pas de combat à mener, de causes à défendre, comme si l'inéluctable ne saurait nous rattraper, comme si nous étions immortels, parce que «clients» de cette loi du marché... Ha bon, c'est le marché qui fait la loi ? On m'aurait menti ? C'est quoi ce bordel ?

Nous sommes prisonniers de nos signatures, du simili-bonheur qu'on nous vend à prix d'or, en nous saignant aux quatre veines. La différence est la vraie richesse, j'en suis témoin, l'indifférence qui se propage n'enrichit que quelques-uns et nous éloigne de l'essentiel, le collectif, le bien commun, en nous isolant.

C'est bien là le vrai danger qui nous guette dans notre société, c'est le «grand renoncement collectif» dont jubile et profite grassement la finance mondiale. Le peuple a jeté l'éponge, la lutte des classes se résume à l'asservissement de la population au néolibéralisme, qui s'enrichit des malheurs qu'il provoque... épidémie, guerre, famine, mort, les quatre cavaliers de l'Apocalypse…

L'Apocalypse, en grec ancien, ce n'est pas la fin du monde, c'est la révélation... presque la révolution...

C'est la note d'espoir qui nous reste, que l'on se doit de jouer, dans ce monde numérisé, individualiste, virtuel, déshumanisé, orwellien, dans lequel on se sent seul, contre lequel on se bat seul...

Remettre de l'humain, du collectif, de l'ouverture à l'autre, de l'échange, du partage, de la solidarité... un peu d'amour, quoi... Et du combat, de la révolte, parce qu'ils ne se laisseront pas faire, la soupe est bonne, ils ne lâcheront pas comme ça l'affaire... de si bonnes affaires...

Résister...au quotidien.

«Quand tu partages, t'en à moins, mais c'est meilleur»

Hasta... Siempre...

Miguel Staplinkrust


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