L’horreur… l’horreur…
Voici l'édito du numéro papier de novembre. La prochaine édition papier sortira en fin de semaine prochaine.
A la fin du film Apocalypse Now, les derniers mots du Colonel Kurtz furent ceux-ci : « L’horreur.. l’horreur ». Et Conrad de conclure dans la nouvelle qui inspira Coppola : « Ses propres ténèbres étaient impénétrables ». A côté, celles d’Hanouna sont aussi lumineuses qu’un trou du cul chez le proctologue. Il danse sur le cadavre à peine raide d’une gamine assassinée et plaide pour une justice expéditive afin de caracoler en tête de l’audimat avec sa tronche de vicelard ambitieux.
Le succès médiatique de l’animateur de TPMP, c’est la revanche du petit démago infect sur la culture, l’avilissement le plus total de près de deux millions de paumés télévisuels, la sape systématique de leurs neurones hypnotisés par le gourou débilitant de C8.
Hanouna incarne le lumpenprolétariat de l’oligarchie des médias. Il est grassement payé pour racoler du téléspectateur, vendre de l’espace publicitaire et plonger des centaines de milliers de clampins dans une misère intellectuelle encore plus noire que son âme de petite frappe. Il est l’un des plus sûrs alliés du pouvoir marchand. Il crée la polémique là où la dignité impose de se taire et de laisser l’institution faire son boulot.
Hanouna se substitue à la justice devant deux millions de spectateurs, s’octroie le droit de dire tout ce qui lui passe par la tête sans aucune décence ni remord au nom de la liberté de parole et de l’urgence du franc-parler. A côté de lui, Dupont-Moretti semble avoir de la classe et Sophia Aram du talent.
Le Colonel Kurtz et sa bande de dingues rajoutent de l’horreur à l’horreur. Hanouna et sa horde de crevards entassent de l’ignominie sur de l’ignoble, de la crapulerie sur de l’innommable, couche après couche, soir après soir.
Cela dit, je ne regarde jamais la télé et je n’ai d’écho de ce sinistre personnage que par le biais de l’Internet quand il dépasse les bornes du supportable pour le petit monde de Twitter.
À propos de l'auteur(e) :
Christophe Martin
Passionné de sciences humaines mais d'origine bretonne, je mets mes études en anthropologie et mon humour situationniste au service de mon action politique et sociale.
Formateur dans l'industrie et pigiste au Progrès
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