Mode sombre

Parce que c’est la qualité qui compte, on était une bonne dizaine dans la cave de la Bobine pour l’AG de Libres Commères, samedi 17 décembre. Pour vous donner un ordre de grandeur, il y a un an et demi, à Foucherans, on était cinq. Le média fête donc ses trois ans avec 530 articles depuis la création du site fin décembre 2019. En 2022, il a généré 13315 vues, pour une moyenne mensuelle de plus 1100, ce qui veut dire pas loin de 37 visites par jour en moyenne. Ce n’est pas si mal.

L’impression des 100 exemplaires papier se fait à Bureau Vallée avec un coût de revient de 0,70 euro (impression, pliage et agrafage). Si BV n’a pas annoncé d’augmentation de ses tarifs, la prudence nous incite à envisager l’achat d’une carte de 5000 copies pour 206,55 euros TTC, ce qui nous permettrait d’assurer 6 tirages jusqu’en juin 2023 à un coût moindre de 55 centimes l’unité avec un rab de 200 copies pour des flyers et autres cartes d’anniversaire. Un rapide coup d’oeil aux réserves financières nous assure que c’est possible.

On rentre dans nos frais sans trop de problème chaque mois mais la participation financière spontanée sur les présentoirs (chez Mumu et à la Bobine) tient parfois du foutage de gueule (menue monnaie et piécettes de cuivre) quand un euro ne serait quand même pas volé. En revanche, les lecteurs contribuent assez généreusement dans le mano a mano quand on les regarde droit dans les yeux en leur assurant que Libres Commères est le seul canard indépendant de Dole comme nos confrères et soeurs du Progrès nous l’ont récemment confirmé sous couvert d’anonymat.

Suggestion a été faite d’annoncer le coût de revient sur les présentoirs ou même sur la une. Mais notre trésorier-juriste a averti que cette proposition posait problème car  Libres Commères n’est pas à la vente, l’obole n’étant qu’une participation spontanée de la part d’un public majeur et consentant.

Si la notoriété du titre ne faiblit pas, les 100 exemplaires papiers devraient s’arracher comme des p’tits poils en moins d’une semaine, ce qui n’est pas le cas. Hors des périodes de manifs qui sont toujours propices à l’écoulement des journaux, la centaine d’exemplaires ne trouve pas toujours preneur. Personne en AG n’a en conséquence proposé d’augmenter le tirage, preuve que personne n’a la grosse tête dans cette rédaction.

Notons que Libres Commères compte quatre abonnés de longue date que nous saluons au passage. C’est peu mais 2023 verra, une augmentation de 50% de ses abonnements avec deux de plus. Avec un coût postal de 2,32 euros (21 grammes) auquel il faut ajouter le coût unitaire d’impression et le prix de l’enveloppe (on vous passe les frais d’encre pour l’adresse, mais ne riez pas, tout se chiffre…), l’abonnement à 4 euros est un minimum et ça peut faire un joli cadeau de Noël ou d’anniversaire, pour la Saint-Valentin ou même dans le cadre d’un départ à la retraite à la SNCF.

L’augmentation des contributeurs (ceux qui écrivent gratuitement pour le canard) réguliers est un autre sujet de satisfaction. Certes les relances continuelles restent nécessaires pour que les rédacteurs occasionnels tentent le coup mais nous avons enregistré en 2022 pas mal de nouvelles propositions. Le bassin dolois reste cependant un vivier qui n’est sans doute pas complètement exploré. Faire écrire reste donc une priorité de la rédaction. 

Le Polit’ Buro est alors intervenu pour signaler qu’il n’y avait pas eu de texte écarté cette année: ON A TOUT PUBLIÉ enfin presque… un seul cas de censure à signaler pour deux productions décousues avec des allusions carrément ordurières sans beaucoup d’intérêt.

Le président de Libres Commères a tout de même tenu à signaler qu’il était actuellement seul aux commandes de la rédaction du journal papier et qu’en cas de dérapage de sa part, aucun garde-fou ne permettrait d’éviter le pire. L’infographiste n’est à l’heure actuelle pas en mesure de relire les papiers avant la mise en page chaque premier mercredi du mois, le soir après une longue journée de labeur pour obtenir son diplôme. 

Question: Mais pourquoi ne pas prendre de l’avance dans la mise en page avec une relecture préalable des papiers par les mêmes personnes qui corrigent les textes qui sont publiés sur le site?

Réponse: Cette remarque est très pertinente. Des volontaires pour relire les textes éventuellement dans l’urgence?

Des mains timides se lèvent. Vive la démocratie directe.

Et puis on est passé au vote pour reconduire le Polit’Buro dans son fauteuil de président, le trésorier actuel gardant la main sur les finances et le secrétariat et Robot Meyrat assurant toujours une vice-présidence discrète mais très appréciée en tant que telle. Margot ayant pris quelques distances avec le Jura, Sophie Kharrel (prononcez Carrel), déjà relectrice sur le site, a fait son entrée dans le bureau: on ne sait pas trop encore pour quoi faire mais on trouvera bien des trucs pour l’occuper. 

L’ours (l’encadré dans le journal où quelques indications administratives sont mentionnées) subira de légères modifications. Lucien Puget y devient directeur de la publication et webmaster quand Christophe Martin prend le titre de rédacteur en chef, ce qui ne fait qu’entériner l’existant.

Les échanges ont ensuite glissé vers le problème technique des corrections orthographiques et des validations sur le site, une cuisine interne qu’on vous épargne vu qu’on n’a pas trouvé la solution. Mais on garde bon espoir pour voir le ciel s’éclaircir au printemps 2023. Un Radis Noir a tout même fait l’agréable remarque qu’il n’y avait pas trop de coquilles… même si sur le dernier numéro il y a eu un petit ratage dans l’intro des mots croisés (Brock et Schnock étant excusé(e)s, l’AG n’a pas tourné au carnage).

L’esprit de Libres Commères a ensuite fait l’objet d’un petit rappel: nos « valeurs actuelles » sont consultables sur le site sous l’onglet « nos valeurs ». Ce n’est pas très long et ça recadre les choses. On y réaffirme que le média veut être « un lieu d'expression populaire, une chambre d'écho pour invisibles », un reflet des initiatives locales alternatives et un outil d’émancipation.

Il a été mentionné à nouveau le fait que le média, peut-être pas dans sa version papier, mais en tous cas sur le web, a pour vocation d’accueillir le débat, de publier les droits de réponse et même de favoriser la contradiction comme on avait tenté de le faire (sans succès, d’accord!) avec les éoliennes: on n’avait qu’une version de la question, l’opposition à ce type d’énergie n’ayant pas donné suite à nos sollicitations. 

L’un des problèmes majeurs que rencontrent nos contributeurs réside dans l’appréhension de l’expression écrite, l’angoisse de l’exposition publique (la publication) et la difficulté de coucher ses idées sur le papier. L’interview est une solution satisfaisante mais sa transcription réclame beaucoup de temps. Là, encore, des journalistes en herbe seraient les bienvenus. La porte reste donc largement ouverte au tout venant.

On commence également à réfléchir au podcast et à la radio. L’idée retenue pour l’instant consisterait à fournir une version audio des articles, disponible sur le site. Des volontaires se sont manifestés pour enregistrer. A suivre…

S’il n’y a pas de ligne éditoriale imposée, le journal tend à sortir des «catégories de pensée de l'idéologie dominante ». Personne ne s’est arrêté sur ce dernier concept et c’est tant mieux parce qu’il était déjà tard.

La formule est encore à l’étude mais une définition du journal et de son objet feront leur apparition dès le prochain numéro sous le titre. Ou peut-être même une devise si on est inspiré. 

La rédaction est toujours à la recherche d’un dessinateur, les idées de dessins et de textes pouvant être fournies par d’autres contributeurs. Bref on cherche un crayon pas forcément très affuté mais bigrement futé.

Libres Commères est assuré pour tout ce qui est évènement et distribution (pas loin de 80 euros par an tout de même). En revanche, aucune protection juridique pour l’instant. Le bureau va donc se pencher sur la question car au regard de la loi, celui qui publie est le responsable en cas de pépin (et y a toujours des chieurs procéduriers). Si ce qui est écrit n’engage que celui qui l’écrit, ça sonne bien, ça n’a aucune valeur aux yeux des juristes. 

L’une des priorités de la diffusion reste la sortie des réseaux sociaux comme mode de promotion, pour des raisons idéologiques mais également d’efficacité : Facebook vieillit et restreint le cercle d’amis mais reste un outil local efficace chez les plus vieux, Twitter patauge, Instagram ne correspond pas,  et on n’a pas encore de compte sur Mastodon qui émerge. Il a donc été décidé de relancer la niouzletteur et d’inciter les lecteurs à s’y inscrire pour se rendre directement sur le site. Une idée de promotion: la distribution, comme lors des Gilets jaunes, d’un flyer spécial médias alternatifs. La décision des titres va se faire de manière collégiale, Libres Commères en faisant partie, et la campagne aura lieu en janvier. 

Thomas Gaillard assure une présence sur certains marchés mais il a signalé que là aussi la fidélisation du lectorat n’est pas gagnée. On a évoqué la possibilité d’autres points de vente (notamment dans le hall de la mairie de Dole) mais le recueil des dons pose problème. La proposition d’une distribution par boitage sur un quartier donné chaque mois n’a pas été retenue: on n’a pas non plus un reliquat très important et on n’a pas les moyens de Dole Mag pour tirer à l’aveuglette. Ce serait énormément de pertes sans beaucoup de fracas. La distribution dans la rue reste donc la solution privilégiée: il suffit de passer les frimas. Et y aura des mouvements sociaux et des manifs.

Les relations avec l’association Union Écologique et Sociale, nouvelle venue, ont fait l’objet d’une rapide mise au point. Libres Commères ne peut bien évidemment pas en être l’organe, reste indépendant et se réserve le droit d’asticoter l’UES (décidément ce sigle est malvenu). Nicolas Gomet a précisé qu’il voyait plutôt les choses dans l’autre sens et que l’UES pourrait éventuellement servir à la promotion de Libres Commères. Comme cela s’est déjà fait par le passé, les membres de l’UES sont cordialement invités à s’exprimer dans le média à titre individuel.

Garder le média largement ouvert aux nouveaux venus, contributeurs et lecteurs, reste une priorité. Libres Commères est donc plutôt en forme mais doit veiller à augmenter sa visibilité dans l’espace public et son rôle de vecteur de débat sur le Pays dolois.

Le secrétariat


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