Lynyrd Skynyrd : de nouveau reformé ?
Fin Octobre 1977, je m’apprêtais à suivre religieusement « ma » messe, je veux parler de Chorus, l'émission culte présentée par Antoine De Caunes, qui permettait de diffuser et souvent de découvrir, des groupes ou des artistes pendant une heure de live rock tous les dimanches midi, hé oui, les temps changent, et pas forcement dans le bon sens concernant la programmation musicale sur les grands médias.
Mais le programme prévu ce jour-là, fut reporté, pour rendre hommage, à un groupe que je ne connaissais pas, et qui m'a immédiatement, et à jamais, ou à toujours, séduit et conquis. J'ai découvert stupéfait, un son, une approche rock au swing si particulier, avec la bagatelle de trois guitaristes solistes, d'un moteur basse-batterie, d'un piano à queue et de trois choristes. Je découvrais alors le southern rock (rock sudiste), qui ne me lâchera jamais.
L'actualité était en effet dramatique, l'avion du groupe LYNYRD SKYNYRD s'était crashé quelques jours auparavant dans un marécage (swamp) du Mississippi, car à court d'essence, provoquant les décès du pilote, du manager, du guitariste Steve Gaines, de sa cousine Cassie Gaines choriste et du charismatique chanteur Ronnie Van Zant entre autres.
Le reste du groupe et les passagers, survivants mais lourdement impactés dans cette catastrophe, ne s'en sont pas sortis indemnes : multiples fractures et traumatismes à vie les ont éloignés de la scène pendant des années, avant qu'ils ne puissent se reformer, et reprendre la route.
Originaire de Jacksonville (Floride), ce groupe est à la base une histoire de potes de lycée, sudistes, et fiers de l'être, mais en rien racistes, et décidés de vivre à fond la caisse, multipliant les excès liés à ces années 70 (cf l'excellent doc relatant le parcours peu commun de ce groupe, « Lynyrd Skynyrd, if I leave here tomorrow » passé dernièrement sur Arte).
Lynyrd Skynyrd reste un groupe à part, et à mon sens pas suffisamment reconnu. Leur premier album sort en 1973 (avec les diphtongues pour s'assurer de la bonne prononciation) et sur lequel se dessine comme une sorte de prémonition sur le tragique qui le brisera : les ossements comme graphisme pour le nom du groupe, la tête de mort sur le paquet de cigarettes au dos de l'album, et l'éclair qui semble frapper Ed King, qui composa Sweet Home Alabama, bien qu'il était originaire de Californie.
Ce morceau emblématique du groupe, vient en réponse musicale à Neil Young, et condamne la ségrégation en huant le gouverneur Wallace, gouverneur de Birmingham et sa politique raciale.
Le 7 mars 2023, Garry Rossington, dernier guitariste à rejoindre le reste du groupe original au paradis du rock sudiste...
Le country rock, issu du blues de Lynyrd Skynyrd, fleure bon l'alcool de caillou, et la révolte (ce sont des rebelles, ne l'oublions pas !!!) face à l'économie et la morale yankee, être sudiste c'est dire non au totalitarisme libéral, qui s'enrichit encore plus à chaque conflit depuis la guerre civile, en opprimant les plus nombreux... je veux parler des pauvres...
South rock will never die
Hasta... Siempre
https://www.955klos.com/2022/10/17/45-years-ago-lynyrd-skynyrd-releases-street-survivors/
À propos de l'auteur(e) :
Miguel Staplinkrust
Révolté de nature et pirate indépendant, le rock et le blues m'ont toujours aidé à cheminer. Passionné d'Histoire, de préhistoire aussi, d'humanité en fait, dans un monde qui en manque cruellement, la pratique du rugby m'a convaincu de l'importance de la solidarité, du combat, et par conséquent de l'espoir... Aujourd'hui, à travers Libres Commères, j'essaye de partager ma vision d'un monde que je continuerai de rêver plus juste, malgré tout... Hasta... Siempre
Révolutionnaire en retraite
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