La Guerre (oubliée) des Rustauds
En relisant ces jours-ci l’excellent livre de Gérard Noiriel « Une Histoire populaire de la France », je suis tombé sur un épisode que j’avais parcouru pendant les manifs de Gilets jaunes sans pour autant relever ce qui m’interpelle aujourd’hui.
Nous sommes en 1524, dans le Sud du Pays de Bade, dans la Forêt Noire, au coeur du Saint-Empire romain germanique, lorsque des paysans refusent à leurs seigneurs une corvée jugée abusive: il faut dire qu’il s’agit de ramasser des escargots. Enfin… disons que c’est la coquille qui fait déborder le vase.
La révolte prend de l’ampleur durant l’hiver 1524-1525 en Souabe, en Franconie, en Alsace et au Tyrol. Les revendications religieuses (Martin Luther a affiché ses thèses réformistes en 1517) sont également sociales et économiques. Elles font l’objet d’un texte dit « des 12 articles de Memmingem» (texte intégral en Annexe A). Ce n’est pas le seul à être écrit à cette époque mais c’est sans doute le plus abouti. Le frère d’armes et de plume de Karl Marx, Fred Engels, y verra trois siècles et demi plus tard les signes avant-coureurs de la Révolution française tant elles sont cohérentes et en rupture avec les pratiques et la mentalité de l’époque.
Tout d’abord, les paysans demandent le droit d’élire eux-mêmes leur ministre du culte, autrement dit leur « pasteur », et les paroissiens réclament aussi le droit de le révoquer s’il ne se montre pas à la hauteur de la fonction qu’on lui a confiée. Ça ne vous rappelle rien? On dirait bien une revendication des Gilets jaunes au sujet des députés, non? Le RIC révocatoire si j’ai bonne mémoire. C’est également et surtout une vision luthérienne du ministère (1). Le pasteur était par conséquent exempté du labeur agricole et nourri aussi longtemps que ses paroissiens le jugeaient digne de cette dispense de labeur.
Les paysans de 1524 protestent également contre le mauvais usage de la dîme (l’impôt levé par le clergé) plus souvent utilisé pour le faste de l’Église que pour aider les nécessiteux. Ils réclament ensuite l’abolition du servage au nom des Saintes Écritures, et comme dirait François Pignon, c’est bigrement malin ça ! comme argument: s’en remettre au livre sacré pour s’émanciper, c’est mettre l’oppresseur en porte à faux vis à vis de la parole de Dieu… qu’on ne discute pas.
Viennent ensuite des revendications à propos de la pêche, de la chasse, de l’affouage, l’usage des communs donc. Les pétitionnaires dénoncent encore l’abus des seigneurs en matière de corvées mais aussi les loyers (le cens dû au seigneur) trop élevés et les jugements arbitraires des tribunaux où les plébéiens ne siègent bien évidemment pas. Ils exigent le respect des accords passés entre seigneurs et paysans, c’est à dire le retour à une situation antérieure, jugée très souvent plus équitable : les terres volées par les seigneurs doivent par conséquent revenir à la communauté qui en était propriétaire avant la spoliation. La revendication à propos des anciens communs met directement en cause leur réquisition illégitime (on parle d’enclosure en Angleterre, phénomène qui débute à la même époque). Un autre article concerne l’interdiction pour les paysans de transmettre un héritage à leur veuve ou à leurs enfants, et par conséquent nie la propriété privée pour les plus pauvres. L’ensemble de ces réclamations constitue un beau programme social et politique, plus ou moins enrobé de religion et de Réforme.
Ce serait un peu abusif de parler de révolution au sujet de la guerre des Rustauds. Les paysans ne visent pas tous à renverser l’ordre féodal mais plutôt à rétablir une certaine équité de manière à survivre plus dignement. On voit comment les revendications sont avancées sous la protection de la Bible, preuve que des lettrés éduqués font partie des insurgés.
L’insurrection prend rapidement de l’ampleur et dans certaines régions, les révoltés, parfois menés par des leaders fins stratèges, prennent le pouvoir. Quelques allumés collectivistes se radicalisent comme le prédicateur Thomas Münzer allant jusqu’à créer des communautés autogérées mais éphémères comme on le verra. Faut pas brusquer l’Histoire non plus. Passer de la féodalité à l’autogestion était sans doute un rien hâtif dans le processus historique.
Alors qu’il s’origine en Allemagne, le mouvement s’étend très rapidement vers l’Autriche et l’Alsace. Cette dernière se soulève le 14 avril 1525 simultanément dans plusieurs villes de la province. On parle de Guerre des Paysans mais il semble bien que les meneurs étaient souvent aubergistes, vignerons, clercs et faisaient tous partie de cette petite élite du monde rural qui était alphabétisée. Certains d'entre eux avaient même exercé des fonctions administratives locales. Beaucoup plus organisés et préparés que le camp des futurs vainqueurs voudra bien le faire croire, les rebelles débordent dans un premier temps les autorités en place et prennent des villes, comme Saverne, propriété des princes-évêques de Strasbourg.
Érasme Gerber et ses collègues ont eu la bonne idée de déclencher les hostilités le dimanche de Pâques, c'est-à-dire à la fin du carême dans un moment festif où le peuple investit traditionnellement l'espace public, ce qui permet aux insurgés de d’abord passer inaperçus avant de créer un effet de surprise. Grâce à une multitude de petits groupes armés dirigés par des meneurs qui tiennent tous le même discours avec les mêmes revendications (sans doute grâce à l’impression sur papier de celles-ci), les actions sont bien coordonnées. Les paysans révoltés prennent aussi bien soin de rappeler leur loyauté à l’égard de l'Empereur (l’Alsace fait alors partie du Saint-Empire romain germanique) et ne s’en prennent qu’aux curés et aux moines qui ne respectent pas l’Évangile : en Alsace, les insurgés se présentent comme une assemblée chrétienne des frères évangéliques. Le soulèvement des paysans alsaciens va conserver jusqu'au bout son unité grâce à Gerber (et non pas Berger, le gars de la CFDT) et quelques paysans aisés qui ont pris les choses en main. Les bandes prennent les abbayes d’assaut car s’y trouve le ravitaillement nécessaire et les bâtiments peuvent leur servir de QG. Le plan, car plan il y a, prévoie ensuite de s’allier avec les villes souvent gouverner par un ecclésiastique et d’occuper les places-fortes. Mais les bourgeois de l’époque, les habitants des cités séduits par la Réforme, ne les accueillent pas par crainte des représailles seigneuriales, et ce manque de soutien causera la perte des Rustauds, sobriquet péjoratif qu’on a donné à ces insurgés.
Le programme de ces derniers est à la fois social, politique et religieux sur le modèle des revendications des paysans d’outre-Rhin, ce qui en fait des volontés relativement modérées au regard des prérogatives des autorités religieuses, plus encore que celles des seigneurs. Difficile de savoir si Gerber a l’intention de négocier avec les autorités et d’obtenir un accord. Selon certaines sources, il aurait reconnu avant d’être pendu qu’il avait bien l’intention de se débarrasser des nobles et des bourgeois. Mais on imagine bien qu’on lui aura forcé la main pour obtenir de tels aveux.
Toujours est-il que séduits par la dimension sociale des exigences populaires, des révoltés lorrains ont rejoint leurs camarades de classe alsaciens. Antoine de Lorraine craint alors que le mouvement insurrectionnel paysan ne s’étende sur ses propres terres et le duc lève à la hâte une armée pour mater la rébellion de manière préventive. Incursion en Alsace, victoire des militaires professionnels et des mercenaires vénaux, massacre à Saverne (entre 18 000 et 20 000 victimes), sac de la ville sans raison apparente, nouvelle bataille à Scherwiller (6 000 morts). On estime que, dans ce carnage, 10% de la population alsacienne de l’époque y passe, enfin… trépasse. Pas étonnant qu’il reste une petite rivalité entre Alsaciens et Lorrains. Mais une fois de plus, c’est une véritable guerre de classe, pas un conflit régional.
Les bourgeois ont choisi le camp des oppresseurs auxquels ils achetaient leur relative autonomie. Leur temps n’était pas encore venu et ils ont préféré laisser les manants se faire massacrer devant leurs murs plutôt que de leur ouvrir leurs portes et de s’allier à eux.
De même, on pouvait penser qu’inspirée par la Réforme, l’insurrection paysanne aurait pu obtenir le soutien de Martin Luther qui s’est montré quelques années plus tôt très virulent contre la décadence des institutions religieuses. Mais le moine réformiste était spontanément conservateur et n’a jamais soutenu le soulèvement populaire. Pire, il s’y est montré hostile. La Réforme version Luther n’est pas la « théologie de la libération » et prône la soumission aux autorités séculières.
L’attitude de Luther a été ambigüe tout au long de la révolte. Les paysans lui ont fait parvenir leurs revendications avec l’espoir d’obtenir sa bénédiction étant donné qu’elles s’inspiraient de ses propres thèses: le moine réformateur a d’un côté reconnu qu’elles étaient fondées et légitimes car les seigneurs avaient commis de nombreuses abus de pouvoir, mais d’un autre côté, il a conseillé aux insurgés de ne pas faire « de révolution sanglante et cruelle » dans Exhortation à la Paix en réponse aux paysans de Souabe. Le millénariste Thomas Münzer, dont nous avons déjà parlé plus haut, passe alors outre ces recommandations trop tièdes à son goût et déclenche une véritable guerre civile d’abord couronnée de succès mais qui lui vaudra bientôt une mort particulièrement douloureuse et atroce.
En 1525, le prédicateur prend en effet la tête d’un soulèvement armé regroupant des ouvriers des mines, des paysans, des plébéiens qui n’ont pas grand chose à perdre. Il traverse l’Allemagne, des rives du lac de Constance jusqu’à la Thuringe et la Franconie. Il cible les seigneurs féodaux et le clergé, diabolique ramassis d’« anguilles » et de « serpents ». L’odyssée de cette armée populaire s’achève en mai 1525 à la bataille de Bad Frankenhausen. Arrêté, Thomas Münzer est torturé, puis décapité.
Mais loin de disparaitre des mémoires, Münzer va avoir une destinée post mortem surprenante. Pour la pensée libérale du XXe siècle, il n’est qu’un vulgaire terroriste, un fanatique religieux, précurseur d’un certain totalitarisme populiste. Mais le philosophe Ernst Bloch prend toute cette bien-pensance à contre-pied. Il montre qu’en prônant avec intransigeance une lecture littérale de la Bible, c’est l’égalité concrète de tous avec tous que revendiquait Münzer, ce qui en fait une figure de l’émancipation populaire et ce qui explique que la bourgeoisie, dont les ancêtres n’avaient pas soutenu la rébellion, avait tenté d’effacer l’importance de ce prédicateur aussi radical qu’activiste.
Devant la tournure résolument révolutionnaire, sanglante et cruelle des évènements, Luther en théologien pépère va finalement encourager les princes dans leurs projets de répression dans un texte intitulé Contre les hordes meurtrières et pillardes des autres paysans. Luther va plus tard regretter sa décision, ce qui ne l’empêchera de se marier avec Catherine de Bore l’année où les Rustauds se font massacrer et de lui faire six enfants dans la foulée. Laissons donc tomber l’anti-Pape, obsédé par les débordements du Vatican mais pas autant par les flagrantes injustices qui avaient cours sous ses yeux.
Revenons-en donc à Thomas Münzer avant son martyre parce qu’après, plus question de lui faire dire quoi que ce soit. Engels écrit à son propos : « Tandis que le premier des trois grands camps entre lesquels se divisait la nation, le camp conservateur-catholique groupait tous les éléments intéressés au maintien de l’ordre existant (pouvoir d’Empire, clergé et une partie des princes séculiers, noblesse riche, prélats et patriciat (NDLR: les patriciens qui appartenaient aux classes supérieures, par opposition aux plébéiens moins bien lotis) des villes », sous la bannière de la Réforme luthérienne-bourgeoise modérée, se rassemblaient les éléments possédants de l’opposition, la masse de la petite noblesse, la bourgeoisie, et même une partie des princes séculiers, qui espéraient s’enrichir par la confiscation des biens de l’Église et voulaient profiter de l’occasion pour conquérir une indépendance plus grande à l’égard de l’Empire. Enfin, les paysans et les plébéiens constituaient le parti révolutionnaire, dont les revendications et les doctrines furent exprimées avec le plus d’acuité par Thomas Münzer. »
Trois grands forces sont donc en présence : ceux qui tirent profit de la situation inégalitaire, ceux qui aimeraient la retourner à leur profit et finalement ceux qui prônent une véritable redéfinition de la société. Ces derniers ont été massacrés, les premiers ont fini par perdre la main et souvent la tête en 1789. En revanche, la classe intermédiaire qui préférait placer ses coins dans les interstices que lui offraient la féodalité a cueilli le fruit bien mûr après avoir judicieusement attendu son heure. Le romantisme du grand soir, ou plus exactement l’exaltation millénariste des Rustauds a mené l’insurrection armée à la boucherie. Le pragmatisme de la bourgeoisie l’a conduite au pouvoir et elle n’entend toujours pas lâché l’affaire. Mais en ce début de XVIème siècle, c’était elle, la véritable classe révolutionnaire. Le modèle de Münzer a de quoi séduire par son destin épique et tragique (la liberté ou la mort!) et Engels semble s’y être laissé prendre.
C’est par la pratique économique, terrain sur lequel elle avait prise, que la bourgeoisie a assis son pouvoir. Le développement du commerce et l’accroissement du pouvoir financier lui donneront raison et surtout le poids nécessaire pour l’emporter sur un plan politique. L’insurrection armée s’est placée d’emblée sur le terrain militaire où, supérieure en nombre, elle n’en était pas moins inférieure en puissance de frappe et en savoir-faire militaire.
Tout ceci donne du grain à moudre en cette période de troubles sociaux. L’État policier nous est supérieur en force parce que nous ne sommes pas encore assez nombreux à être prêts à lui contester la rue, les centres de pouvoir et les routes d’accès aux points stratégiques: il faudrait qu’on ait les enfants de flics dans nos rangs pour que les CRS commencent à y regarder à deux fois avant de charger, sans compter qu’un gendarme n’est pas appointé pour réfléchir à la légitimité de son action: il applique ce qu’il connait de la loi et plus généralement les ordres de sa hiérarchie. Autant dire que c’est pas gagné de ce côté-là.
De plus, comme à Saverne, on a encore beaucoup trop de gens qui attendent que ça se passe en regardant du haut des remparts. Quand le compteur affiche 4000 manifestants à Dole, les syndicats roucoulent mais le Grand Dole, c’est plus de 54 000 habitants. Ça ne fait pas un gros ratio. Quand on parle de blocage des centres économiques, les RG connaissent tous les noms des poseurs de palettes parce qu’on descend à 200 énergumènes, ce qui permet aux condés de convoquer certains d’entre nous à leur guise. On a le nombre avec nous mais la plupart des manifestants n’ont pas la niaque ou plus exactement, ils ont celle de Luther, protestant et réformateur, mais pas celle de Münzer, bulldozer halluciné et prêcheur radical, prêt à faire table rase, y compris du monde en germination des bourgeois du XVIème siècle.
La majorité des Français d’aujourd’hui espère toujours que les choses vont s’améliorer par le haut et laissera la minorité d’activistes se faire casser la gueule même si elle n’est pas d’accord avec l’État. On manifeste en touriste tous les huit jours sans faire trop de bruit sur le parcours balisé. Les sympathisants klaxonnent aux ronds-points mais la plupart ne s’arrêtent même pas. L’opinion publique condamne mollement les tirs de LBD et les bombardements de lacrymos devant son écran plat mais pas question de bloquer le supermarché, d’envahir la mairie ou la sous-pref' ou de boycotter le MacDo, encore moins de renverser le régime.
Les Rustauds étaient de braves gens, les bourgeois ont été plus malins. Soyons donc braves… mais malins.
(1) Dans le Manifeste à la nation allemande de 1520, Luther écrivait que « le baptême seul fait le chrétien. Tous nous sommes prêtres, sacrificateurs et rois. Tous nous avons les mêmes droits […]. L’État ecclésiastique ne doit être dans la chrétienté qu’une sainte fonction. Aussi longtemps qu’un prêtre est dans sa charge, il paît l’Église. Le jour où il est démis de ses fonctions, il n’est plus qu’un paysan. »
Annexe A: Texte des 12 articles:
1. Chaque commune devrait avoir le droit d’élire son pasteur et de le renvoyer s'il se comporte mal. Le pasteur devrait prêcher l'Évangile à haute voix et clairement, sans autre interprétation humaine, puisque les Écritures Saintes disent que nous ne pouvons venir à Dieu que par la vraie foi.
2. Les pasteurs devraient être payés sur la grande dîme. Tout excédent devrait être utilisé pour les pauvres du village et le paiement de l'impôt de guerre. La petite dîme doit être rejetée parce qu'elle a été forgée par les hommes, car le Seigneur Dieu a créé le bétail pour l'homme gratuitement.
3. Jusqu'à présent, l’usage a été que certains d’entre nous ont été mis en servitude, ce qui est contre toute miséricorde, vu que le Christ nous a tous rachetés en versant son sang précieux, le berger aussi bien que le plus haut placé, sans aucune exception. C'est pourquoi les Saintes Écritures énoncent que nous sommes tous libres, comme nous voulons l'être.
4. N’est-il pas contraire à la fraternité entre les hommes, n’est-il pas contraire à la Parole de Dieu que le pauvre homme n'ait pas le droit d'attraper du gibier, de la volaille et du poisson ? Car lorsque le Seigneur Dieu créa l'homme, il lui donna le pouvoir sur tous les animaux sur la terre, l'oiseau dans les airs et les poissons dans l'eau.
5. Les seigneurs se sont approprié les ressources des forêts. Si le pauvre homme a besoin de bois, il doit l'acheter le double de son prix. Par conséquent, tout le bois qui n'a pas été acheté devrait être restitué à la communauté, afin que chacun puisse subvenir à ses besoins en bois de construction et de chauffage.
6. Il faudrait revenir à une organisation plus juste des corvées, car elles augmentent de jour en jour ; il faudrait revenir à la manière dont nos parents ont servi, uniquement selon ce que recommande la parole de Dieu.
7. Les seigneurs ne devraient pas augmenter à leur guise les corvées des paysans au-delà du niveau fixé lors de la négociation initiale.
8. De nombreux métayers n’arrivent pas à payer les loyers des terres. Des personnes honorables et compétentes devraient s’occuper de ces problèmes et rétablir l'équité entre propriétaire et locataire, afin que le fermier ne fasse pas son travail en vain, parce que chaque journalier est digne de son salaire.
9. Concernant les peines prononcées par les tribunaux, de nouveaux règlements sont sans cesse adoptés dans l’application de la loi. On ne punit pas selon la nature de la chose, mais de manière arbitraire. Notre opinion est qu’on nous punisse à nouveau d’après le vieux châtiment écrit, adapté à la question traitée, et non de manière arbitraire.
10. Plusieurs se sont approprié des prairies et des champs appartenant à une communauté. Nous voulons les ramener entre nos mains communes.
11. L’impôt de mainmorte devrait être définitivement banni, plus jamais les veuves et les orphelins ne devraient être honteusement volés, ce qui est contraire à Dieu et à l'honneur.
12. Notre décision et opinion finale est la suivante : si un ou plusieurs des articles ci-dessus n'étaient pas conformes à la parole de Dieu, nous voulons le(s) retirer, si cela nous est expliqué sur la base des Ecritures Saintes. Et si jamais nous devions autoriser un certain nombre d'articles maintenant, et qu'on constaterait par la suite qu'ils étaient erronés, alors ils devraient être rayés et caducs. Nous voulons ainsi nous prémunir par rapport à d’autres revendications, dans le cas où par les Ecritures Saintes, elles se révèleraient opposées à Dieu, et si elles constituaient un fardeau pour le prochain.
À propos de l'auteur(e) :
Christophe Martin
Passionné de sciences humaines mais d'origine bretonne, je mets mes études en anthropologie et mon humour situationniste au service de mon action politique et sociale.
Formateur dans l'industrie et pigiste au Progrès
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