Blouses blanches et alerte rouge
Mardi 9 mai, y avait foule à l'étage du Manège de Brack (89 pèlerins au compteur Cordier) pour la première, et on l'espère, pas la dernière de « Aïe, aïe, aïe, mon hôpital a mal », une pièce de la compagnie des Rotules contrariées, une émanation spectaculaire du Comité de défense des Hôpitaux publics. Les soignants sont justement sur les rotules et le CHG Pasteur ne sera bientôt plus que le marchepied du CHU de Besançon. Pour le faire savoir, les six comédiens ont concocté une petite pièce d'une demi-heure, une série de saynètes assez savoureuses mais toujours très didactiques et sourcés. Ceux qui suivent les péripéties de l'hosto dolois n'auront rien appris de nouveau : ambulatoire, T2A, urgence et hélico, on sait tout ça mais on ne s'est pas ennuyé une minute. Il y a encore besoin de quelques filages pour que les comédiens soient au top mais il y a quelques trouvailles dans le scénario qui valent leur pesant de codéine. Je retiens pour ma part la visite de Méphistophélès, emprunté à la damnation de Faust, venu faire la retape en costume de Belzébuth auprès d'un médecin de l'hôpital public pour rejoindre l'équipe médicale de la clinique Saint-Clément. La bande musicale ne manque pas de sel et je salue le talent de Christian Parent en parolier sur une reprise de Souchon (les paroles en sont en annexe). Les membres du Comité m'ont confié qu'il y a encore des habitants du Pays dolois qui ignorent la situation catastrophique de l'hôpital Pasteur. Une telle pièce serait donc une excellente entrée en matière pour les informer. La scène de Lure aurait été un bel endroit pour jouer mais cela manquait de créneaux intéressants. On attendra donc les prochaines dates avec impatience. Le Comité prévoit en revanche une diffusion de son documentaire « SOS hôpital public, paroles de témoins » à Saint-Aubin le 30 mai.
On veut sauver l’hôpital (sur l'air de Foule sentimentale d'Alain Souchon)
Il coule notre Hôpital
D’une overdose libérale
Bientôt y’ restera que dalle
D’la sécurité sociale
Ils nous font croire
Fermetures, ambulatoire
On a du mal à les croire
Faut pas nous prendre pour des poires
Refrain
Foule sentimentale, on veut sauver l’hôpital
Unis patients et soignants,
C’est pas un truc commercial
Foule sentimentale, on veut sauver l’hôpital
Il est vital
Faut qu’ils dégagent,
Tous ces comptables qu’on engage
Ces politiques hors d’usage
Si tristes et sans aucun avantage
On nous inflige, des fermetures qui affligent
La République qui tue le service public
Tout ça pour des questions de fric
Refrain
Foule sentimentale, on veut sauver l’hôpital
Unis patients et soignants,
C’est pas un truc commercial
Foule sentimentale, on veut sauver l’hôpital
Il est vital
On nous Roselyne Bachelot,
On nous Buzyn ou Touraine
Ah ! ces réformes vaines
Qui nous mettent la tête sous l’eau
Du soin, de l’âme
Envie de vaincre le mal
Pour demain nos enfants pâles
Mieux que ces remèdes de cheval
Refrain
À propos de l'auteur(e) :
Christophe Martin
Passionné de sciences humaines mais d'origine bretonne, je mets mes études en anthropologie et mon humour situationniste au service de mon action politique et sociale.
Formateur dans l'industrie et pigiste au Progrès
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