Mode sombre

Je vous l’ai déjà dit! Mais je vous aime, doloises et dolois réfractaires!

Encore hier, encore la semaine dernière que ce soit à Lons, à Besançon, à Dole, à Joux...

Vous avez montré qu’on est là, qu’on existe, qu’on est contre, et surtout qu’on ne se laissera pas faire !

Même si on en a loupé un... Quoiqu’il a été un peu soigné aussi ! Mais bon on ne peut pas être partout tout le temps.

On est là ! On est là ! Même si Macron, même si le Préfet, Fichère, ou Gagnoux ne veulent pas ! Macron nous fait la guerre et ses copains aussi !

Mais même sous la pression, sous les tensions, sous la répression, malgré les bassesses médiatiques, administratives, juridiques ou même sociales : On est là ! On est là ! 

Et on est contre !

Contre cette réforme, contre l’inflation qui nous touche toutes et tous ... contre... contre ... contre... (je vous laisse rajouter ce qui vous plaira en attendant un monde où nous serons « pour »).

Contre ce système d’ogres, ce système mortifère qui dévore, affame et se nourrit de nos vies, de nos efforts, de notre labeur, tout en nous inculquant que nous ne sommes rien, absolument rien : juste des nuls, des illettrés, des incultes, qui ne servent à rien.

Mais du haut de mon âge (trop vieux pour être deter parait-il, trop jeune pour être boomer, j’espère), j’ai appris ou compris que la culture, le savoir, la connaissance ou l’expertise sont relatifs, suivant le point de vue.

Un peu comme une partie de Trivial Pursuit, où l’on se gargarise d’étaler sa culture générale (ah oui c’est pas de la logique ou le fruit d’une réflexion, mais juste du par-cœur façon disque dur couplé à un porte-voix, cela ne révèle aucune forme d’intelligence mais juste une capacité de conformisme favorisée par le système).

D’ailleurs pour des « choses » inutiles, remplaçables à l’envie, c’est quand même nous qui produisons, c’est nous qui prenons soins de vos petites vies, et du confort auquel vous vous êtes habitués.

On enlève vos poubelles, on entretient vos voitures, on met en rayon, on découpe la viande, on fait pousser les légumes que vous consommez, on conduit les camions qui approvisionnent ce système, on vous soigne… Alors arrêtez de jouer au con avec nous ! (les cinéphiles y verront une inspiration et ils auront bien raison).

On est contre cette culture de la compétition et de la sur-production qui détruit les vies, qui détruit le vivant, sous prétexte de rentabilité effrénée. On est contre l’injustice. Qu’elle soit au travail, ou dehors, dans la rue, dans les écoles, dans la vie en général.

Contre Madame la Marquise qui représente la société moderne, et qui ne voit même pas que son château brûle de mille flammes et qu’il n’y a plus d’issue de secours.

Par contre ou plutôt : merci. Merci !

Vous m’avez rempli le cœur, les Doloises et les Dolois réfractaires, lorsque j’ai appris que certains représentants de syndicat ne voulaient plus faire quoi que ce soit sur Dole.

Pourquoi ?

Parce qu’on n’obéit pas ! Parce qu’on ne sait pas se tenir, qu’on ne sait jamais ce qui va se passer avec ces irréductibles Dolois !

Je trouve ça drôle, hilarant même! Mais aussi triste et déprimant à la fois.

Triste parce qu’on ne devrait pas en arriver là, bien au contraire, nous devrions dans l’absolu toutes et tous être ensemble ! Mais bon, on sait très bien que la réalité n’est pas aussi simple. Et qu’il faut parfois se passer des poids morts pour avancer plus loin.

Heureux et ému aussi, d’entendre dire que nous faisons n’importe quoi. On fout le zbeul et on veut (et on a déjà) notre place au Zbeul Challenge ! Enfin... Relativisons : on n’fait pas tout péter non plus ! Heureusement qu’on reste modéré ! Malgré les propos qui nous qualifient d’« ultra gauche radicale ». 

Ben je suis pas d’accord, on n’est ni des radis, ni des panais : nous on ne s’enterre pas la tête dans le sable pour ne pas voir que ça va mal !

Mais par contre c’est vrai : les Doloises et Dolois ont une certaine propension à l’intolérance envers la soumission et l’obséquiosité. On ne dit pas « amen » à tout parce qu’on nous l’a demandé, on n’rentre pas plus à la niche quand on nous l’ordonne... 

Là aussi la réalité est assez complexe.

On veut bien accepter, mais faut-il encore que cela soit juste. Oui juste, pas justifié ! N’y voyez ici aucune erreur de langage (ce ne serait ni justifié ni juste). Parfois la justesse d’un mot, d’une expression ou d’une phrase a son intérêt, voire un véritable sens recherché.

Mais qu’est ce que je raconte moi, avec les quelques 300 mots de vocabulaire que je possède, s’impatientent certains qui visiblement jugent vite, certainement trop, autant ma compréhension du monde, le discernement des choses bonnes ou mauvaises. J’aurais pu utiliser le terme... Ah zut ! N’étant pas cruciverbiste, j’ai ce mot qui me chatouille les papilles mais refuse d’être prononcé ici ! Bon, de toute façon cela aurait certainement nuit à la bonne compréhension de ce texte qui se veut accessible, sans être enfalbalé de quelques artifices verbaux d’une lourdeur littéraire d’un autre temps ni d’une envolée lyrique bref d’un étalage aussi grotesque qu’une put... de confiture trop liquide sur une tartine, ruinant ainsi l’exquise esthétique du toast et gâchant jusqu’à la saveur du beurre, rendant l’ensemble indigeste.

En vérité ce velouté de verbiage vire vraiment au verbeux (et toc, je vous colle une 2e référence vite fait). Bref on n’est pas ici pour prendre la place de Juan Branco ni de sa plume aussi sublime qu’académique. Mais c’est vrai qu’avec 300 mots au catalogue, nous avons du mal à nous exprimer, à nous faire comprendre, pire : à comprendre (toujours du point de vue hautain de certaines personnes qui nous jugent vite).

Mais à comprendre quoi ?

Quand un paquet de pâtes prends 50 % de son prix de base en quelques mois, avons-nous besoin d’avoir fait HEC, l’ENA ou Science Po pour constater que notre portefeuille n’est plus assez rempli ?

Ah non pardon, c’est vrai que lorsqu’on a fait ce type d’école, c’est pas pour avoir ce genre de soucis de bas étage et des considérations aussi triviales. Il suffira au pire d’augmenter le prix des consultations ou ses appointements pour résoudre l’inconfort que procure l’inflation.

Étrange, c’est exactement ce que nous demandons nous aussi (entre autres). C’est juste que c’est un peu plus compliqué pour nous.

Ah, je les vois d’ici, les détracteurs, se frotter les mains tout en invoquant l’agressivité, l’outrage, la haine de la réussite (mieux vaut taire le pantouflage), tout en continuant d’étaler (comme pour la confiture) leur mépris de classe.

Note de lecture : se référer au « Kapital » de Karl Marx pour les notions de classe 

Heureusement pour eux, les gens qu’ils ne considèrent pas, c’est-à-dire toutes celles et ceux qui ne sont pas de leur classe, ne connaissent pas ce qui se cache derrière le terme « mépris de classe » (mais cela change très vite). Eh oui, désolé pour l’étage du centre et celui supérieur du Titanic : nous allons bientôt heurter un iceberg ! Mais à notre époque, le bloc de glace aussi malencontreux que fatal s’appelle mécontentement, contestation, révolte, insurrection...

Alors je le dis bien haut et fort ! Oui ! Oui ! Je suis fier d’être des vôtres, Doloises, Dolois, sans muselière ni chaînes ! Je suis fier de nous tous parce que nous sommes ingérables !

Non, NOUS SOMMES INGOUVERNABLES !

DR.

PS: mais pas increvables…


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