Trois brèves et un enterrement
RÉSISTANCE TARDIVE.- Tiago Rodrigues, le directeur du festival d'Avignon annonce à l'issue de sa pièce jouée par la Comédie française, une nuit de la résistance à l'extrême droite dans la cour d'honneur du Palais des Papes la nuit de jeudi à vendredi prochain. Mouais… Résister à la montée de la xénophobie et de la discrimination raciale entre gens du même monde, voilà qui va ravir les chroniqueurs du Masque et la Plume et leurs auditeurs, et les signataires de la tribune de Télérama. D’un autre côté, on comprend l’émoi du metteur en scène portugais mais ces mobilisations antifa bien tardives ne feront que creuser le gouffre qui sépare déjà cette culture souvent hors sol du côté terre à terre du vote RN. Où était tout ce beau monde quand les Gilets jaunes se faisaient casser la gueule par les schmitts? Qui, à part HK, a soutenu les antipass quand on leur interdisait l’entrée des salles de concert? Le monde du spectacle s’offusque bien tard. C’était de bon ton d’être Charlie en 2015, il aurait fallu être Jojo en 2018 et 2019. On n’en serait pas là. CM
PENSE AVEC LES LOUPS.- Ah purée! Ça manquait au paysage! Je me disais depuis 15 jours : Tiens, c’est bizarre, personne n’a encore pensé à reposter « Les Loups » de Reggiani. Eh ben c’est fait! C’est malheureusement Arthur H qui s’y est collé sur France Inter chez Vanhoenacker. Et les commentaires vont bon train sur Instagram. Je n’en garde qu’un : « Cette magnifique chanson devrait être diffusée sur toutes les radios possibles en espérant que cela entraîne une réelle prise de conscience. » Merci Agnès pour ce message d’espoir. Et n’oubliez pas de glisser le 45 tours dans l’urne. CM
AU POIL.- Pour terminer sur une note positive et surtout éviter les jérémiades et la moraline au kilo. Les périodes de crise engendrent des monstres. C’est Gramsci qui le dit. Celui-là, de monstres, il est plein de poils et il y en a forcément un à côté de chez vous que vous connaissez bien, au boulot, peut-être même sous votre toit. C’est un poil à gratter. Pas à faire disparaitre ni à faire changer d’avis : vous n’avez pas ce pouvoir. Faites-le plutôt parler, demandez-lui des explications sur son vote, essayer de lui faire cracher ses vraies motivations. On ne vous demande pas d’être d’accord. Faites-le simplement causer. Quand c’est possible, placez votre interlocuteur devant ses propres contradictions. Comme ça, l’air de rien. Sans chercher à le culpabiliser. Et puis quand vous sentirez qu’il flanche un peu (le monstre peut être un mâle ou une femelle), appelez Marine Tondelier et branchez le haut-parleur. Ça lui foutra les poils… au monstre bien sûr! CM
FIN DE PARCOURS.- Bruno Le Maire considère que le PCF fait partie du camp des socio-démocrates. Y en a donc au moins un des deux qui déconne. CM
À propos de l'auteur(e) :
Christophe Martin
Passionné de sciences humaines mais d'origine bretonne, je mets mes études en anthropologie et mon humour situationniste au service de mon action politique et sociale.
Formateur dans l'industrie et pigiste au Progrès
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