Actualités

Brèves de plaisanterie

Publié le 21/07/2024 à 15:14 | Écrit par Christophe Martin | Temps de lecture : 03m00s

DRAG A LA UNE.- J'ai partagé il y a quelques jours un article du Ch'ni sur le phénomène « drag » à Besançon et les commentaires, pas toujours très courtois il faut bien le dire, ont fleuri comme de l'acné sur une peau d'ado accro au Sprite. On aurait pu en rester là mais on est rattrapé par la télé. Ou plus exactement par Ouest-France, « une publication de l'Association pour le Soutien des Principes de la Démocratie Humaniste » qui se fend aujourd'hui même vendredi 19 juillet d'un article en page télé à propos d'une émission dont j'ignorais l’existence : Drag Race France sur France 2. On en est, semble-t-il, à la saison 3 pour ce concours de drag queens et l'article de Ouest France ne manque pas de rappeler que ce divertissement très kitsch est aussi l'occasion d'aborder « des sujets de fond qui concernent en particulier la communauté LGBT+... Sida, harcèlement scolaire, importance d'avoir des modèles LGBT+ à qui s'identifier, montée de l'extrême droite... de quoi rappeler que si l'art du drag est une fête, il n'en reste pas moins un acte politique. » Beau succès en effet du mouvement drag qui comme le signalait Jeanne Moll ne souffre pas vraiment de diabolisation médiatique, moins que Mélenchon en tous cas : une émission un vendredi soir même à 22h40 sur le service public, ça fait de l'audience ! Enfin c'est justement parce que ça fait de l’audience qu'on programme un tel show et en plus, c'est pas très bolloréen, les drags ! Pas de concurrence sur TV Hanouna ! Mais serait-ce plus démocratie humaniste pour autant (Ouest-France est en fait démocrate chrétien ou si on préfère centre-catho) ? Toujours est-il que la contestation fanfreluche est invitée sur le service public à une heure de grande écoute ! Pas de danger que le communisme réellement marxiste ait cette opportunité ! Mais en est-ce vraiment une ? Le questionnement de genre peut s'arranger avec la bien-pensance : c'est dans l'air du temps, libertés individuelles plein pot, mes amis ! Drag Race France ne présente aucun danger pour le capitalisme libéral, version Attal. Au contraire, l'émission participe de la société du spectacle au premier degré : divertissante, sociétale, pailletée. Parce qu'on peut aussi s'interroger sur la question du genre sans falbala carnavalesque. J'ai rien contre le charivari dégenré, tant qu'on ne l'impose pas dans les écoles primaires (le cas bordelais reste quand même très marginal). Je remarque tout de même que les minorités pittoresques arrivent à faire parler d'elles en positif dans le poste quand une foule ressentimentale qui tourne au brun est quant à elle largement diabolisée sur les mêmes médias. Attention ! Je n'ai pas dit que les drag queens de France 2 soutenaient systématiquement le pouvoir en place mais leur pouvoir subversif me paraît franchement émoussé depuis qu'elles se trémoussent devant les caméras du service public, sous l’œil bienveillant de Ouest-France. Une observation qui ne me met pas non plus du côté des beaufs réacs qui incendient les Vulves Assassines sur X. Il est sans aucun doute possible d'aborder ces questions avec un peu plus de finesse et moins de coups d'éclats, et pour tout dire de manière non binaire et plus anticapitaliste. CM

SNIPPER AMATEUR.- Si je devais abattre un candidat à la présidence ou, soyons fous, un président en fonction, emporterais-je mes papiers d'identité ? C'est la question que je me suis posé en voyant le visage pas vraiment gâté par la nature de ce pauvre garçon maladroit et trop rapidement (ou trop tardivement) abattu par de vrais pros qui n'ont pas fait, eux, dans la dentelle auriculaire. Le FBI n'a pas mis longtemps à l'identifier mais cet étourdi de Thomas Matthew Crooks n'a même pas pensé à laisser un message sur Internet qui nous aurait mis la puce à... nan, j'arrête. Toujours est-il que ma question reste en suspens : je pense que j'emporterais mon passeport et même ma carte d'électeur, histoire d'être bien sûr qu'un opportuniste ne vienne pas me voler la vedette. On n'en est pas là : je manque d’entraînement et je raterai un Gérard Larcher en gilet jaune à bout portant. CM




À propos de l'auteur(e) :

Christophe Martin

Passionné de sciences humaines mais d'origine bretonne, je mets mes études en anthropologie et mon humour situationniste au service de mon action politique et sociale.


Formateur dans l'industrie et pigiste au Progrès

Retrouvez tous les articles de Christophe Martin