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La Libre Pensée au rassemblement pacifiste

Publié le 16/11/2024 à 14:22 | Écrit par La Rédac' | Temps de lecture : 05m20s

Discours de Daniel Bremond lors du rassemblement en faveur de la Paix et pour la réhabilitation collective des fusillés pour l’exemple de la 1ère Guerre mondiale le 11 novembre dernier.

Dans sa conférence à Dole en juin 2023, Christian Eyschen, qui est le secrétaire de notre fédération nationale, avait expliqué qu’il y avait loin de la coupe aux lèvres : Que le SNU n’était pas dans la poche du gouvernement.

La suite semble lui donner raison : Le SNU apparait comme un échec retentissant du gouvernement qui  espérait le rendre obligatoire en 2026 et doit revoir sa copie. Mais le SNU ce n’est qu’un maillon dans la politique de remilitarisation de la jeunesse et le gouvernement a trouvé une issue !  Luc Ferry ancien ministre de l’Education nationale vient de déclarer « Non au SNU ! Oui au service civique ! » et de déposer un rapport inspiré par nos voisins : Le service civique est déjà suivi par 150.000 jeunes Allemands. En Italie il remplace avec succès le service militaire disparu en 2005, et est suivi par près de 50.000 jeunes Italiens. Luc Ferry suggère que les jeunes Français soient engagés pendant six mois pour accomplir des « missions d'intérêt général » à raison de 25 heures hebdomadaires. 

La remilitarisation de la jeunesse n’est pas oubliée, puisque le service civique peut également être accompli, à l’armée ! La rémunération est autour de 650 euros par mois. C’est le sous-emploi institué, c’est le mépris des jeunes empêché de suivre des études supérieurs par Parcoursup  où parce qu’ils ne trouvent pas de stage dans des entreprises qui ferment ou licencient à tour de bras. La pénurie de stages et la pauvreté de leurs contenus visent à mettre dans la tête des jeunes qu’ils ne servent à rien et qu’ils doivent s’estimer heureux s’ils arrivent à se caser. C’est une entreprise de soumission ! Comme le SNU. Actuellement nous sommes plus de 25 dans le collectif de Dole pour son abrogation. Nous suggérons de rester mobilisés pour aider les jeunes à résister. Nous nous devons de le faire pour dénoncer avec eux la remontée du militarisme. C’est pourquoi nous appelons à renforcer le collectif.

Le deuxième point de mon intervention porte sur les guerres au proche Orient.

Le sionisme, l’utopie du retour à la terre promise, est né en 1917. C’est un des fruits pervers de l’impérialisme de la Grande-Bretagne et de la France, qui administraient la Palestine. Et ce n’est pas le seul. On peut le comparer avec la partition entre le Pakistan et l’Inde qui a provoqué le déplacement de 12,5 millions  de personnes et causé un million de morts. Cette partition, qui avait pour alibi les différences de cultes, envenime encore aujourd'hui les relations entre ces deux pays. Un beau sabotage ! Ah, ils veulent l’indépendance ?  Ils l’auront ! Mais à quel prix ! 

Après la guerre, ce sont les USA qui ont pris le relai du soutien au sionisme. Après avoir fermé les yeux sur l’holocauste, après avoir refusé l’immigration du plus grand nombre des juifs rescapés, mais en ouvrant les bras aux personnalités, tels les savants ou les chefs d’orchestre, le 14 mai 1948, les US  ont reconnu l’état d’Israël, 11 minutes après sa proclamation !

Une décision de Truman, dictée par l’intérêt stratégique et la proximité des nouveaux gisements de pétrole.  Un secrétaire d’Etat sous Reagan avait déclaré : « Israël c’est le plus grand porte-avion de l’Amérique, il est insubmersible, il ne transporte aucun soldat américain, et il est situé dans une région cruciale pour la sécurité nationale des Etats Unis ». La « sécurité des US », ainsi que celle d’Israël, repose sur la destruction de la Palestine, du Liban, de la Syrie et surtout de celle de l’Iran, après celle de l’Irak ! Actuellement, les Etats-Unis prennent le Proche-Orient en tenaille avec la Vième flotte dans le golfe persique et la VI ième en Méditerranée. Ils claironnent qu’ils sont pour un cessez-le-feu, mais ils renforcent leurs propres forces et arment simultanément l’État sioniste, leur allié, pour s’attaquer à l’Iran qualifié d’état voyou (comme la Syrie !). Biden a  conseillé poliment à Israël de limiter (et pas d’arrêter) les pertes de vie en civils. Au vu de ce qui se passe à Gaza et au Liban, le but n’est-il pas de faire le maximum de victimes ? 

J’ajoute que le « porte-avion Israël » dispose de l’arme nucléaire, grâce à la France, qui a fourni un réacteur de 24 mégawatt en 1957, et a entamé les travaux de la centrale de Dimona en 1958. L'arme nucléaire devait protéger Israël des menaces représentées par l'Irak et l'Iran, soupçonnés d'avoir eux-mêmes des ambitions nucléaires militaires. L'État hébreu disposerait aujourd'hui, selon les spécialistes, de 100 à 200 têtes nucléaires. Son armée détient toute la gamme des vecteurs pouvant délivrer une arme atomique, notamment des bombardiers de fabrication américaine F 15 ou F 16, ainsi que des missiles. Et la coopération avec la France continue. 

J’ai déjà parlé du camp de Sissonne dans l’Aisne, où l’armée s’entraine et entraine d’autres pays à la guerre urbaine. Je rappelle qu’en plus d’immeubles, un réseau de souterrains y a été creusé, et que l’armée israélienne est venue y faire la démonstration des robots qu’elle utilise à Gaza. Ces faits démontrent que nous ne sommes pas seulement les complices, mais les acteurs, alliés avec Israël, du ravage du Proche-Orient. C’est ce qui explique la censure et les répressions du gouvernement, ou les ronds de jambe à Israël de notre président. De leur coté, les media rabâchent qu’ « Israel se défend » et que « la guerre contre le Hamas  a commencé le 7 octobre de l’an dernier » ! Les médias et le gouvernement sont dans le même camp : celui des fauteurs de guerres ! 

Cette situation a de quoi alerter tous les démocrates et tous les pacifistes. L’appartenance de notre pays à l’Otan est-il compatible avec les libertés publiques et le maintien de la paix ? Ne sommes-nous pas à la remorque de l’impérialisme US qui a déjà ravagé la planète ?

Sa décomposition en cours oblige à poser la question : Les US sont-ils encore une démocratie ? On a déjà remarqué la proximité entre le siège de l’ONU et Wall Street. A New York il y a aussi la statue de la Liberté qui regarde vers le large. Est-ce qu’elle cherche à s’enfuir ? 

Mais il y a aussi des bonnes nouvelles. Les salariés sont en grève chez Ford, en grève chez Boeing,  depuis plusieurs mois, et ont déjà gagné plus de 35% d’augmentation de salaire. Les revendications dans l’unité de la classe ouvrière, c’est le cauchemar du capitalisme. Bravo aux grévistes, bravo à ceux qui manifestent pour exiger la paix, dans notre pays, en Israël, et aux Etats unis. Ni dieu ni maitre ! A bas la calotte et vive la sociale. Je vous remercie. 

Pour la section de Dole de la Libre pensée Daniel Bremond




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