« Les oppositions se sont exprimées par le biais de la motion de censure qui est prévue par la Constitution française. Donc on peut dire que, pour une fois ou pour l'une des rares fois sous la présidence Macron, les institutions ont fonctionné. » Ainsi s’exprime François Meylan, observateur et ancien officier du renseignement militaire suisse. « Cette censure, c’est surtout condamner le pays à l’immobilisme. Un comportement irresponsable pour les personnes qui travaillent, pour nos agriculteurs, nos policiers et nos militaires qui vont être privés des mesures budgétaires. Pour la prise en charge de la dépendance (100 millions d’euros sur les centres médicaux sociaux, nos EPHADS…) ou encore pour la lutte contre la fraude (retraites versées à l’étranger, cartes vitales…) ». Ainsi s’offusque Justine Gruet qu’on ne va tout de même pas vous présenter à chaque fois qu’on la martyrise. Avec ses deux vieilles copines jurassiennes du SAV Barnier Express, elle n’a pas assez de mots à son vocabulaire pour fustiger l’adoption de la motion de censure par des partis extrêmes qui vont provoquer « une instabilité politique, institutionnelle et financière ». Ces jours-ci, les trois députées de « notre belle ruralité » qu’elles feignent de défendre contre une Union européenne qu’elles cautionnent pourtant atteignent des sommets de platitude, d’incohérence et d’hypocrisie. A l’image de la FNSEA, la bourgeoisie dont elles défendent les intérêts a toujours brillé par sa duplicité pour masquer l’escroquerie sur laquelle repose sa richesse et son pouvoir. Nos trois laronnes sont nettement moins lumineuses : elles ressassent les mêmes litanies réactionnaires, agitant le spectre du désordre sous le nez des trois ringards qui les écoutent encore alors que le peuple était resté bien sage à la nomination d’un croûton tout sec, issu d’un quignon rassis dont personne ne veut plus (5% aux dernières législatives). J’adore la manière dont nos trois glorieuses penaudes rejettent la responsabilité de toute cette précarité politique sur les extrêmes, alors même qu’elles n’occupent qu’un strapontin riquiqui entre les deux. Pour finir, et afin de bien sonder la profondeur abyssale de la réflexion de Justine Gruet, je me permets de souligner que, pour celle qui prétend incarner la stabilité, la lutte contre la fraude semble principalement se résumer à la chasse aux retraites versées à l’étranger et aux cartes vitales. Au pire, cela relève de la roublardise intellectuelle, au mieux, cela tient de la paresse. Il y a également une troisième solution sur laquelle je vous laisse méditer.
À propos de l'auteur(e) :
Christophe Martin
Passionné de sciences humaines mais d'origine bretonne, je mets mes études en anthropologie et mon humour situationniste au service de mon action politique et sociale.
Formateur dans l'industrie et pigiste au Progrès
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