Politique

10 septembre

Publié le 07 sept. 2025 à 07:45 | Écrit par
Uhm
| Temps de lecture : 05m18s

Allez  ! On attaque direct…

Initialement, j’avais prévu de raconter un peu mes aventures estivales en mode éditorial de rentrée, mais finalement, on s’en fout de ma life, d’autant qu’on a un rendez-vous social important ce 10 septembre 2025.

Rendez-vous avec qui ? Rendez-vous pour quoi faire ? On ne sait pas encore trop, mais peu importe… On y sera !

Pour ce qui nous concerne à Dole, on sait quand même à peu près où et quand on a rendez-vous : ce sera du côté de l’avenue de Lahr (Pasquier ? Arquebusiers ? Passerelle ?) et dans la matinée. Pas très précis comme rencard, mais comme il n’y a pas vraiment d’organisateurs bien identifiés, on s’en contentera.

Évidemment, comme pour tout mouvement social qui se respecte, les médias bourgeois sont d’ores et déjà à pied d’œuvre pour nous savonner la planche. Ils ont déjà trouvé leurs éléments de langage pour dissuader les gens d’y aller : attention ! ce serait une initiative de l’extrême-droite complotiste anti-vax ! Ils trépignent de nous annoncer que le mouvement s’essouffle. Ils n’annoncent pas encore que ce n’est pas la rue qui gouverne et que le chaos est à nos portes : pour ça ils laissent micros et plateaux télé grand ouverts au vert-moisi Bayrou qui nous annonce quasiment la fin de la France si on ne lui accorde pas la confiance.

Pour qui n’aurait pas suivi tous les épisodes, François Joe Bayrouden a annoncé solennellement qu’il demanderait aux parlementaires le 8 septembre de lui voter la confiance conformément à l’article 49 alinéa premier de la décrépite constitution de la cinquième république française – une pratique normale dans un régime parlementaire même modéré mais tombé en désuétude sous le règne du perfide Macron.

Pourquoi ? Officiellement pour savoir si les députés partageaient bien le même diagnostic que lui sur l’état du pays, diagnostic qu’il s’échine laborieusement à expliquer aux mal-comprenants qu’il croit que nous sommes en déclinant une métaphore nullissime de bateau qui prend l’eau et qui va couler et que seul le capitaine peut sauver du naufrage, etc. Quand on pense que ce type est agrégé de lettres classiques…

Bref, en résumé, soit on est d’accord avec son idée de France qui coule et on lui laisse la barre pour continuer à commettre sa politique antisociale, soit il quitte le navire drapé dans le peu de dignité qu’il fait semblant d’avoir. Spoiler alerte : a priori les oppositions sont unanimes pour lui dire bye-bye Bayrou.

Mais pourquoi le 8 septembre, après plus de 8 mois d’exercice lamentable ? Sans nul doute parce qu’avec le squatteur de l’Élysée il pense qu’il pourra faire office de fusible et tuer dans l’œuf le mouvement du 10 annoncé depuis des mois. Mais n’est pas Machiavel qui veut, et cette manœuvre grossière ne suffira pas à arrêter le mouvement. Au contraire, de fait, ça lui offre une première victoire symbolique : avant même d’avoir commencé, on se débarrasse du premier sinistre et de sa clique gouvernementale. C’est loin d’être suffisant, mais c’est toujours ça de pris, et puis ça fait plaisir de se dire qu’on verra moins sa tronche de flan périmé.

Bon, c’est bien beau tout ça, mais revenons à notre 10 septembre.

Certains s’inquiètent de ne pas savoir qui sera présent. On ne sait pas exactement, mais on s’en fout…

Venez comme vous êtes  !

Plus il y aura de diversité, mieux ce sera  ! On se débrouillera pour faire connaissance, échanger nos points de vue et analyses, et nous auto-organiser localement.

Pour le moment, au niveau national, la situation semble nettement plus favorable qu’il y a sept ans au début du mouvement des gilets jaunes. Les syndicats de base ont réussi à mettre suffisamment de pression à leurs représentants nationaux pour qu’ils sortent de leur réserve habituelle quand ils ne sont pas eux-mêmes à l’initiative d’un mouvement social. Des syndicats ont déposé des préavis de grève nationaux qui permettront de couvrir légalement les salariés qui voudraient faire grève. Certaines figures médiatiques ont même déjà commencé à faire circuler un appel à la grève générale. Les partis de gauche ont dit qu’ils soutenaient le mouvement sans pour autant chercher à en prendre le contrôle. La gauche institutionnelle semble cette fois-ci décidée à ne pas regarder passer le train avec dédain comme elle l’a fait avec les gilets jaunes. Et les citoyens semblent plutôt mobilisés si l’on en juge par les plus de deux millions de pétitionnaires contre la loi Duplomb. A priori, on est pas mal…

Je vais éviter de trop étaler ici ma vision des choses ne serait-ce que pour me laisser surprendre par ce qui émergera du mouvement. Néanmoins, je me permets d’exprimer quelques points importants qui me semblent importants. Résumé en quatre mots  : ouverture, intelligence, humilité, honnêteté.

Ouverture. On l’a dit, les origines et les cultures politiques seront probablement assez diverses. Il faudra en faire une force, et ne surtout pas partir sur des bases sectaires en mode western : “Cette mobilisation n’est pas assez grande pour nous deux : soit tu pars, soit c’est moi qui pars.” On a forcément des points communs. Au moins celui de tous parler français. Alors utilisons notre langue commune pour construire ensemble une tour de Babel sociale désirable plutôt que pour nous insulter.

Intelligence. On sait que la bourgeoisie ne nous fera pas de cadeau et qu’elle et ses larbins ne manqueront pas une occasion de nous tendre des pièges, de nous pousser à la faute et à la division. À nous de les anticiper et de les déjouer. De plus, la situation dans laquelle nous nous trouvons actuellement est compliquée, et il faudra que l’on soit capable de produire de l’intelligence collective pour trouver des solutions pour nous extraire de ce bourbier.

Humilité. Les habitués des mobilisations sociales doivent bien reconnaître qu’ils n’ont toujours pas trouvé la martingale pour gagner. Et les autres peuvent bien les critiquer, ils n’en ont pas pour autant la recette miracle pour changer les choses. Alors évitons de ne nous montrer prétentieux, de trop vite dénigrer les idées des autres et acceptons les critiques constructives nous permettant de réviser les nôtres.

Honnêteté. Nous aurons sans doute des intérêts individuels ou corporatifs divergents les uns des autres, et cela nous compliquera la tâche pour trouver des points d’accord. Mais assumons-les ouvertement, posons-les sur la table, plutôt que de faire croire que l’on se bat en toute abnégation pour le bien commun tout en ayant des arrières-pensées égoïstes.

Une dernière chose avant de vous laisser vous échauffer pour le mouvement du 10/09. Libres Commères est né dans la foulée du mouvement des Gilets jaunes. Le but était de permettre à tout un chacun de s’exprimer pour “lire et écrire ce qui ne se lit pas dans l’autre presse”. Alors n’hésitez pas à nous envoyer vos articles, vos infos, vos témoignages, vos analyses, voire vos coups de gueule.

Au plaisir de vous lire.

Uhm.



À propos de l'auteur(e) :

Uhm

Noir comme la liberté des anarchistes. Rouge comme l’égalité des communistes. Vert comme la fraternité des humanistes. Énervé comme un homme de gauche dans un monde ravagé par le capitalisme. Misanthrope de désespoir.

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