Les interviews du Miradole: Robot Meyrat
Ed End, Tympan, Alexis Kolesnikoff, le Colibri Nécrophile, Yoshiwaku, et aujourd’hui Robot Meyrat, l’animal est difficile à cerner, d’autant plus qu’il n’aime pas être enfermé dans des cases ou estampillé sous une étiquette. Rétif aux formats imposés, ce créateur avait presque plus de questions à poser que le Miradole n’en avait préparer pour cet interview hors norme. Comme d’habitude, on vous retranscrit ici l’intégralité de l’entretien (ou presque). Micro!
LE MIRADOLE.- C’est quoi ton vrai nom?
ROBOT MEYRAT.- Ah, c’est super marrant parce que justement, j’ai un projet qui va sortir dans quelques jours où j’utilise mon identité civile et ce qui est vachement problématique, c’est que je me suis rendu compte que je ne me reconnaissais pas spécialement dedans. J’ai essayé de retourner à mon identité civile avec un échec à la clef. Ça m’a fait réfléchir.
LE MIRADOLE.- Tu vas collaborer à Libres Commères sous quel nom alors?
ROBOT MEYRAT.- Pour les écrits, c’est Robot Meyrat.
LE MIRADOLE.- Bon, ça va pas beaucoup nous aider.
ROBOT MEYRAT.- C’est basé sur les poètes du Grand Jeu. Robert Meyrat est le seul poète des « Phrères Simplistes » à ne pas avoir continué et du coup, il ne devait pas s’appeler Robot mais Robert, et je me suis retrouvé avec ce diminutif pour tout ce qui est écrit quand il y a une petite dimension politique.
LE MIRADOLE.- https://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_Meyrat
ROBOT MEYRAT.- Je l’ai déjà utilisé pour de faux poèmes du Grand Jeu avec entre autres la citation diffusée sur le web: « Quand les lois sont injustes, l’obéissance est un crime. »
LE MIRADOLE.- Et donc, je ne sais toujours pas par quel bout te prendre…
ROBOT MEYRAT.- Pour ce qui est son, il y a ce qui est son en ligne et ce qui est son physique. Pour ce qui est du son en ligne, on vient de sortir Pikadon.
LE MIRADOLE.- Quand tu dit ON, c’est qui?
ROBOT MEYRAT.- Cinq labels. C’est un projet à mon initiative. C’est le remix de trois best of qui couvrent tout ce que j’ai fait sous Yoshiwaku de 2011 à maintenant. Ça fait une bonne quantité de musique. Il y a une quarantaine de personnes qui ont remixé. Parce que c’est plus sympa à faire collectivement, il y a quatre autres netlabels qui se sont associés avec le Colibri Nécrophile pour s’occuper de la diffusion.
LE MIRADOLE.- 6 heures 21 de musique, c’est plutôt long, non?
ROBOT MEYRAT.- C’est un projet qui aurait pu s’étendre beaucoup plus. c’est volontairement qu’on est resté sur cette durée. On a appelé ça remix mais c’est très éloigné des remix, il n’y a pas de pistes séparées, on peut parler de transmutation sonore avec un côté un peu alchimiste du son. A l’avant-dernier épisode de Necktar…
LE MIRADOLE.- Ça, ce sont des compils qui sortaient chaque année?
ROBOT MEYRAT.- Ça s’est arrêté au volume 9. Le 10 était programmé, mais en fait, le 10, c’est les trois derniers qui sont remixés. On avait auparavant commencé à travailler collectivement sur des sons qu’on développait. Pikadon, c’est l’expérience la plus avancée.
LE MIRADOLE.- Pikadon?
ROBOT MEYRAT.- Oui, Pikadon, éclat, lumière, on parle de la bombe atomique.
LE MIRADOLE.- https://lyonelkaufmann.ch/histoire/2017/08/09/9-11-aout-1945-le-pikadon-journal-dhiroshima/
ROBOT MEYRAT.- C’était la dernière étape avant de pouvoir faire ce fameux volume 10.
LE MIRADOLE.- On mettra tout ça en liens dans les annexes.
ROBOT MEYRAT.- Le prochain projet, c’est au niveau K7. The World is Over
LE MIRADOLE.- The word ou the world?
ROBOT MEYRAT.- The world.
LE MIRADOLE.- Le monde est fini alors.
ROBOT MEYRAT.- C’est surtout lié au « bed in peace » de John et Yoko. Il y a un moment où il y a l’image « the war is over ». Ça m’est resté et depuis qu’il y a eu ça, ça n’a en fait jamais arrêté. C’est atroce, quoi! « The World is over », c’est plus sur la problématique actuelle. J’ai demandé à chaque personne de choisir entre soit une bonne raison de continuer l’humanité soit une bonne raison de l’arrêter. Et on va répartir ça sur une face de chaque K7. La particularité, c’est que ça va être juste en interne. On ne va pas diffuser au public, pour l’instant.
LE MIRADOLE.- C’est ballot.
ROBOT MEYRAT.- On va juste faire deux K7 par participant. Une pour garder, une pour donner. Ça va faire des éléments qui vont compléter le volume 10. Pikadon, c’est plus de l’exercice et je ne sais pas encore si ce sera intégré dans le volume 10. Par contre, « The World is over » sera comme un petit complément plus actuel au moment où on relâchera le volume 10.
LE MIRADOLE.- Et ça, c’est de la musique gratuite?
ROBOT MEYRAT.- Ouais. Que de la musique libre!
LE MIRADOLE.- Ça t’es venu depuis quand cette idée de musique libre de droits?
ROBOT MEYRAT.- La raison de base, c’est que j’ai toujours copié de la K7. A la base, je suis en mode mélomane. J’aime bien parler de la musique, mais c’est mieux d’en parler en en faisant. C’est le même topo en musique libre. A partir du moment où moi, je m’autorisais à copier des K7, je ne vois pas pourquoi j’aurais interdit à d’autres personnes de les copier. Ça m’a parut comme une évidence. L’autre aspect, c’est que j’ai pas mal relayé la citation de Captain Beefheart dans les années 70 qui disait: « Ma musique, je veux la propager aux quatre vents. » Les musiques sont inspirées, ce sont des choses qui nous sont offertes. On est passeur, on est médium, on va peut-être mettre sa vison ou transformer le son. Mais ça reste quelque chose qui est donné et vendre quelque chose qui est donné, c’est comme vendre les cadeaux de Noël. Ça se fait sur Internet mais ça parait pas très moral. Et au niveau éthique, ça me parait évident que je ne pouvais pas faire de bizness sur quelque chose qui m’était donné.
LE MIRADOLE.- Et pour la vidéo?
ROBOT MEYRAT.- Juste pour terminer au niveau son, le projet sous mon identité originelle va sortir sous Hamfuggi. Ce n’est pas un des netlabels qui ont participé à Pikadon.
LE MIRADOLE.- Bon, on passe à la vidéo?
ROBOT MEYRAT.- Y a un LP aussi, un remix que j’ai fait pour Nina Kardec, qui va a priori sortir en vinyle avec 22 personnes qui ont remixé ses sons. La particularité, c’était de faire de la voix, ça va être un chouette de projet à découvrir début février.
LE MIRADOLE.- On passe à la vidéo là si tu veux bien…
ROBOT MEYRAT.- Ouais, au niveau son, là, c’est tout bon.
LE MIRADOLE.- Ça fait déjà pas mal.
ROBOT MEYRAT.- Pour la vidéo, je t’avais montré la maquette qui fait un peu penser à « La Jetée »…
LE MIRADOLE.- … de Chris Marker.
ROBOT MEYRAT.- Oui et qui n’était pas terminée. Et là, je dois la terminer urgemment. L’idée avec cette maquette, c’est de voir s’il y a des personnes qui se greffent dessus parce qu’il faudrait quelqu’un qui soit très disponible pour pouvoir faire ça. Et normalement, je suis sensé avoir la musique en pause. Je vais au moins terminer la maquette et commencer à faire les autres épisodes. Et au niveau des textes, je t’ai fait passer « Up » sur le changement climatique et là, j’ai la seconde partie de « Junk DNA ». Au niveau musique encore, en décembre, il y a une version musique qui n’est pas directement liée mais sur Cronenberg qui est sorti en décembre. C’est un peu l’indicateur, quand je replonge sur l’écriture. En fait, j’ai tout qui est écrit mais il faut que je passe un petit peu de temps à harmoniser pour avoir le début qui est fait pour une publication mensuelle.
LE MIRADOLE.- Tu n’arrives pas à te retrouver dans tes identités et au rythme où tu vas, tu ne vas pas tarder à ne plus t’y retrouver dans tes créations parce que là, pour ma part, je suis paumé…
ROBOT MEYRAT.- Je zappe de fois des choses mais j’essaie d’être organisé.
LE MIRADOLE.- Y a pas des choses à toi qui sont en orbite sur le net et que tu as oubliées quelque part?
ROBOT MEYRAT.- Rien qu’au niveau des écrits, il commence à y en avoir un certain paquet et quand je replonge dans d’anciens écrits, ça fait un peu boum des fois… y a certains écrits qui sont assez énormes au niveau de l’effet.
LE MIRADOLE.- Tu vas donc devenir collaborateur de Libres Commères, quels sont les domaines où tu te sens légitime pour écrire?
ROBOT MEYRAT.- Là, ça va être beaucoup plus dur parce que pour l’instant, j’étais bien organisé. En fait, j’ai des questions et des choses que j’ai cernées. Mais pour répondre à ta question…
LE MIRADOLE.- Tu te rappelles que pour le moment, c’est MOi qui pose les questions!
ROBOT MEYRAT.- Je sais bien mais c’est un peu la problématique. Y avait l’interrogation de savoir si ça se diffuserait ailleurs que sur Internet après. Et du coup, il y avait un peu la question de la part du graphisme. J’avais ce projet de vignettes. Quelle serait la part de la vidéo et du son?
LE MIRADOLE.- Je te réponds rapidement. Il va y avoir une version papier. On a un dessinateur qui est intéressé. Il est prévu de faire de la vidéo et du son, au moins avec des liens qui seront possibles à partir du site. Lucien Puget vient tout juste de publier un premier reportage audiovisuel. On est ouvert à plein de choses. Mais au niveau du format, j’aime mieux te prévenir que…
ROBOT MEYRAT.- Ah pour la longueur des textes?
LE MIRADOLE.- Oui, voilà.
ROBOT MEYRAT.- 7-8 minutes de lecture maximum quoi!
LE MIRADOLE.- On n’est pas limité. Pour une interview comme celle-là par exemple. Mais là, on sait déjà que plus personne ne nous lit. D’un autre côté, on est plus tranquille pour dire ce qu’on veut. Toi, tes morceaux, tu es bien conscient que tout le monde ne les écoute pas en entier?
ROBOT MEYRAT.- Oui, oui, pour Pikadon, on a commencé par un morceau très inaccessible parce l’intention, c’est de dire: si vous voulez du pré-mâché, vous allez voir ailleurs. Nous, ce qui nous intéresse, c’est d’inclure toutes les personnes. On ne fait pas d’exclusion. Ça passerait peut-être pas dans une compil commerciale et puis, ils ne la passeraient surtout pas en premier morceau parce que ce serait se tirer une balle dans le pied sauf que nous, on préfère le revendiquer et l’assumer. Au niveau texte, c’est bien d’être lu mais il ne faut pas avoir que ça en tête non plus.
LE MIRADOLE.- L’idée, c’est quand même de se glisser entre Lordon et Paris-Match. Par exemple, si moi, je sais un peu ce que tu fais, tu ne nous as pas encore défini le genre de musique que tu produis. Tu pourrais faire de la variété pour faire plaisir à Sophie Garnier et on ne le saurait même pas dans l’interview.
ROBOT MEYRAT.- Effectivement si je me définis comme hors norme, les gens ne vont pas être beaucoup plus avancés.
LE MIRADOLE.- Dans Vieilles Commères, le format n’est pas défini et on écrit ce qu’on veut.
ROBOT MEYRAT.- Ah ben, justement, là-dessus, j’avais un questionnement. Est-ce qu’il y a une orientation? Est-ce que vous voulez avoir un côté chambre d’écho pour relayer au niveau local? Ou un côté catalyseur pour réunir les énergies? Ou même carrément instigateur pour être carrément un média qui insuffle et qui pourrait être à l’origine de projets au niveau local toujours?
LE MIRADOLE.- Je crois qu’il y a les trois qui vont se goupiller ensemble. On recherche des contributeurs. On incite les gens à publier sur Libres Commères au lieu de se répandre sur Facebook.
ROBOT MEYRAT.- C’est une bonne démarche de sortir des réseaux sociaux.
LE MIRADOLE.- On s’en sert aussi. Sinon pour répondre à une question que tu n’as pas posée, il n’y a pas de ligne éditoriale clairement définie. On n’est pas encarté. On a même des opinions divergentes sur pas mal de points. L’idée, c’est de ne pas s’empêcher de dire pour pouvoir se répondre via le média.
ROBOT MEYRAT.- Pour moi, l’outil le plus génial contre la censure, c’est le droit de réponse. A partir de là, tu peux tout aborder et à la limite, s’il y a des choses qui peuvent poser problème, c’est génial parce que tu fais une étude dessus pour comprendre comment ça fonctionne et donner des pistes pour comprendre. Pour revenir sur ce que je peux apporter, j’avais mis un peu pour blaguer « le grain de sable dans l’oeil des Commères »…
LE MIRADOLE.- Le coup du grain de sable, on l’a déjà casé dans notre présentation…
ROBOT MEYRAT.- Zut! En gros, je voyais quand même deux aspects: le côté fauteur de troubles pour bien chambouler les choses. Il y a aussi le côté voyante extra-lucide, sentir, pressentir…
VOIX OFF.- Ce garçon assume.
ROBOT MEYRAT.- Et j’aimerais bien avoir des facettes multiples. Sur le visuel, les vignettes, ce serait plus quelque chose en mode rendez-vous réguliers, même en relation avec l’actualité, ça serait relativement déconnecté
LE MIRADOLE.- C’est quoi les vignettes? Ce que j’appelle une virgule?
ROBOT MEYRAT.- Non, c’est la reconnaissance faciale avec les cinq portraits de Macron.
(NDLR: suit une description que nous n’avons pas retranscrite par pitié pour toi, lecteur)
LE MIRADOLE.- A partir du moment où je comprends pas trop où tu veux en venir, ça m’intéresse que tu essaies. De toute façon, notre système de fonctionnement est simple. On respecte toutes les clauses du journaliste traditionnel, pas de diffamation, pas d’incitation à la haine raciale, etc. On veut éviter le côté Facebook où les gens se croient chez eux et écrivent n’importe quoi sans se rendre compte que c’est publié et que c’est public. Dans Libres Commères, tu assumes, tu signes et on sait qui tu es. Avec un pseudo ou pas, ça n’a pas tellement d’importance en ce qui te concerne mais on saura où te trouver et tu assumes ce que tu dis. Tout le monde sait que le Miradole, c’est Martin Gore (NDLR: lui).
ROBOT MEYRAT.- Au niveau journalistique, l’exemple de la vignette avec Macron et le visage des personnes mutilées, ça passe à 100%. C’est pas diffamatoire. C’est juste montrer la réalité. Si on parle un peu plus du culturel, parce qu’on passe tant de temps derrière les écrans, j’ai commencé l’année en regardant un film des Brigades Action Cinéma…
LE MIRADOLE.- La BAC.
ROBOT MEYRAT.- J’ai reçu un message aujourd’hui sur un deuxième projet de film sur les grèves. Je leur ai répondu que je trouvais plus intéressant de montrer comment la révolution s’est produite en invitant les personnes qui font la grève à participer à ces films. Je ne sais pas ce qu’ils en penseront.
LE MIRADOLE.- Ça fait penser au projet Lip de Chris Marker.
ROBOT MEYRAT.- Je pensais plutôt à « Evening Land » de Peter Watkins, un film assez costaud sur la grève. C’est un exemple où les gens essaient de faire des diffusions en circuit local, un peu partout en France. Même si, en France, on a l’image d’une production vidéo qui va toujours essayé de ressembler à un tel ou un tel, j’ai apprécié sur l’article de Katalyne (NDLR: https://librescommeres.fr/read/145) de découvrir qu’à la MJC, il y avait l’air d’avoir une belle diversité, une belle liberté de création, même au sein d’un cadre institutionnel, il y a des espace où ça reste intéressant. C’est bien d’entendre qu’il y a une culture underground et vivante malgré l’apparence qu’il pourrait y avoir.
LE MIRADOLE.- Tu te produis parfois dans des espaces institutionnels extérieurs, ça s’appelle des manifs, où tu arrives toujours avec des pancartes improbables.
Politiquement tu te situes où?
ROBOT MEYRAT.- Nulle part.
VOIX OFF.- Anarchisme.
LE MIRADOLE.- Un mot très galvaudé.
ROBOT MEYRAT.- C’est intéressant comme remarque par rapport à l’anarchisme parce qu’il y a différentes sensibilités. Il n’y a pas un anarchisme mais des anarchismes. Il y a ce que j’ai vu à Montréal, ce que que j’ai vu en France. Ça reste aussi clivant que dans d’autres mouvements. Ça peut être aussi déconnecté entre la parole et les actes, c’est tout le problème de la théorisation. J’aime bien rester dans l’expérience. Par exemple avec les Gilets Jaunes, je me suis pris une claque. On s’est vu le matin quand il y a eu la première manif. J’étais avec mon Internet et je voyais plein de chats, sur le côté extrême-droite et tout ça. J’ai pas pu supporter l’idée de ne me baser que sur Internet et j’ai été voir sur place pour « faire expérience »: j’ai trouvé quelque chose qui n’avait rien à voir avec ce qui était sur Internet. Ça m’a fait sacrément flipper sur le niveau de contamination parce que là, justement, les sites indépendants au niveau médias, ils étaient à fond à relayer la propagande gouvernementale sur le mouvement. Concrètement, ça m’a fait vraiment réfléchir sur le niveau qu’on avait atteint à l’époque actuelle. On se met dans notre prison quand on accepte de rester derrière l’écran et de ne pas aller vérifier si dans la vraie vie, ce n’est pas différent de ce qui est présenté.
LE MIRADOLE.- C’est pour ça qu’à Libres Commères, on recherche des gens de terrain. Bon, on a fait à peu près le tour. Tu as bien compris que Libres Commères ne recherche pas le profit. Ça reste associatif, ce qui correspond bien à ce que tu fait.
ROBOT MEYRAT.- Vos textes sont en libre reproduction?
LE MIRADOLE.- https://librescommeres.fr/legal.php J’incite par ailleurs à écouter l’album « VIème république » qui est quand même une petite merveille puisqu’on l’a bidouillé ensemble.
ROBOT MEYRAT.- Le clip d’Obéir Tue est diffusé en même temps que le film un petit peu partout en France. Et les Brigades Action Cinéma sont apparues quant à elles en même temps que les Gilets Jaunes avec des personnes qui en font parfois partie. Sur Pikadon, ce que je mets en avant c’est l’idée de la lutte contre le capitalisme et le consumérisme. L’anticapitalisme, c’est un fourre-tout mais ça résume bien l’esprit du truc. C’est le dénominateur commun.
LE MIRADOLE.- C’est la ligne de fracture.
ROBOT MEYRAT.- Ça évite la consensualité qui fait qu’il y a des choses d’amalgamé…
LE MIRADOLE.- … et qu’on a l’impression de s’entendre alors qu’on n’est pas du tout d’accord. Le tous ensemble, je n’y crois pas trop sans ligne de clivage bien nette.
ROBOT MEYRAT.- Sur Pikadon, je fais des propositions sur comment la culture peut s’organiser, comment on peut faire le vivre ensemble. Je fais le lien avec les communs par exemple.
LE MIRADOLE.- C’est justement ce qu’il y derrière Libres Commères. Un versant critique bien sûr mais aussi une envie de proposer autre chose.
ROBOT MEYRAT.- Et du coup, je mets bien en avant comment nous, on recherche, on expérimente, on crée ensemble, ça se rapproche du vivre ensemble parce qu’on est plutôt dans l’art total. Si on veut réagir face à une société capitaliste qui cherche à écraser, suffit pas de dire qu’on est anticapitaliste, Gilet jaune ou écologiste, donc qu’on ne veut plus du capitalisme: il faut encore se dire qu’on se détache de la culture capitaliste pour avoir notre propre culture et il s’agit de la créer. On peut prendre deux morceaux de musique qui vont être quasiment identiques en apparence mais dans le fond, il y a une personne qui fait tout pour séduire et puis une autre qui crée sans chercher à manipuler. Pour moi, ça change du tout au tout. L’absence de cette culture libre fait que tant qu’on continue de parler et de théoriser sans avoir derrière une culture commune qui n’est pas capitaliste, on va continuer à fonctionner comme de bons petits capitalistes parce qu’on cherchera de la facilité, du confort, de la consommation. J’invite vraiment à lire ce qu’il y a dans le projet Pikadon vu que c’est un petit peu plus détaillé.
LE MIRADOLE.- Okay, on y va tout droit.
Musique:
Pikadon l'expérience de transmutation sonore
http://horsnorme.org/PIKADON/pikadon.html
Pour les dernières sorties du Colibri Nécrophile, elles sont généralement mélangées aux autres musiques libres sur l'audioblog freeradioalbemut h o r s n o r m e
https://radiofreealbemut.tumblr.com/
Deux albums notoires de la fin d'année :
- un hommage à David Cronenberg https://archive.org/details/Ed_End_Junk_DNA_III
- le premier album d'un autre dolois Studio112 https://archive.org/details/A_Piece_Of_Sunlight_And_Other_Stories_Studio112
A Symbiotic Experience sur Hamfuggi https://hamfuggirecords.bandcamp.com/
Participations
Un remix de Nina Kardec où notre invité joue du Khoomei pour la première fois sur un morceau
dimanche, 2 février
Release of [Eg0_225] Nina Kardec & others : Voices of NEMA
Dimanche, 2 févr. 2020 sur https://eg0cide.com/
Origins sur camembert électrique https://camembertelectrique.bandcamp.com/
Avec également un morceau sur leur calendrier de l'avant https://camembertelectrique.bandcamp.com/track/christmass-trees-massacre
Vidéo:
Révolutions par les brigades d'action cinéma
https://mars-infos.org/brigades-d-action-cinema-appel-a-4738
Une captation du concert de France sauvage, deux des membres ont joués avec nous dans le squat du Paradis d'Asie en 2000 à Nantes. Et Arno m’a permis de faire un concert d'Atros Boxon à Rennes en 2009
https://www.youtube.com/watch?v=dskTqkUgdTY )
Maquette de l'épisode 1 de tranSFixion (pas encore sur Netlflix 6 millions d'abo fr )
Junk Dna la seconde partie ça se passera sur
http://www.inlibroveritas.net/edition/28719/la-narrateur
La première partie est compilée
http://www.inlibroveritas.net/oeuvres/33439/junk-dna--premiere-partie-complete-
Atelier musiques intuitives https://ateliernumeriquedesarts.blogspot.com/2019/11/atelier-dexpression-sonore-et-intuitive.html
À propos de l'auteur(e) :
Christophe Martin
Passionné de sciences humaines mais d'origine bretonne, je mets mes études en anthropologie et mon humour situationniste au service de mon action politique et sociale.
Formateur dans l'industrie et pigiste au Progrès
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