Politique

La gauche avariée

Publié le 26/06/2020 à 11:46 | Écrit par L'irrévérencieuse | Temps de lecture : 03m18s

Je confonds souvent ma droite et ma gauche à tel point que lorsque je disais à mon fils en voiture : « tourne à gauche », il me demandait : « la vraie gauche ? »

Sur le terrain politique, la problématique est la même et il faut du discernement pour ne pas s’engager dans l’impasse. Sur quels critères s’appuyer pour démêler le caractère réellement de gauche de telle ou telle formation, ou position ?

La gauche est censée défendre le peuple, la justice sociale et la liberté. Il est pourtant des figures dites de « droite » qui sont d’accord avec la lutte contre la misère et pour la liberté... L’abbé Pierre n’était pas de gauche et Toubon, défenseur des droits, non plus... Alors ?

Il faut chercher du côté des « ambitions », du côté des questions de « pouvoir ». Le pouvoir « au peuple, pour le peuple et ... PAR le peuple ».

C’est là que ça pêche ! Si les prétendus de gauche aujourd’hui ou ce qu’il en reste (PS, PC, EELV etc...) veulent s’occuper du bonheur du peuple, ils se posent en « représentants », en personnes « sachant » de quoi le peuple a besoin et agissant pour lui. Pas question que le peuple, cette masse inculte si souvent proche du RN, ne se mêle de décider lui-même de son destin. Ils le consulteront, certes, mais leur confier le pouvoir, faut pas exagérer ! Nous les avons entendus fustiger les Gilets Jaunes de leur mépris. Ils se gargarisent de leur sens des réalités traitant ceux qui veulent des changements radicaux de gauchistes utopistes ou idéalistes.

Mais c’est pourtant bien leur manque d’imagination pour un autre monde qui les a conduits à cautionner celui-ci, à réfléchir et agir bien dans le cadre de ce capitalisme prédateur qu’ils ont l’ambition de corriger de ses excès et qu’ils sont incapables de remettre en cause.

Et cela fait des décennies que ça dure... Mitterrand fracassé contre le mur de l’argent et son tournant de la rigueur, Jospin et ses privatisations à outrance, Hollande et son ennemie la finance qu’il a servie avec zèle en mettant sur orbite le banquier Macron qui sévit aujourd’hui avec une extraordinaire efficacité à détruire nos conquis sociaux.

Et ces « écologistes » de EELV qui prétendent « reverdir » un système qui s’étouffe sous la « croissance » illimitée dans une nature saccagée par cette logique de prédation sans limite ! Ceux-là n’ont pas compris que le capitalisme régulé est une plaisanterie. A quoi servirait de se battre pour sauvegarder une planète juste pour les riches si le combat ne permet pas l’avènement d’une société solidaire, plus juste, plus sûre et débarrassée de l’accumulation maladive capitaliste ?

Ces bourgeois de prétendue gauche que j’appelle les « cachemire et cuir » plébiscitent l’UE parce que c’est « une belle idée » sans voir qu’elle nous empêche de décider ce qui est bon pour nous. On a vu avec Tsipras en Grèce à quelle aune ces soi-disant défenseurs des peuples savent bien le trahir et lui faire manger l’austérité par les deux bouts.

Cette « drauche » est une bourgeoise affublée des habits de la morale bien-pensante et qui nous a servi « la brioche du mariage pour tous en remplacement du pain de l’emploi » (Bégaudeau).

Cette drauche de papier mâchée nous a menés sur la voie de garage de l’antiracisme, de l’anti-RN, des problèmes de genre, de communautarisme pour mieux masquer l’absence abyssale de projet politique s’inscrivant dans le cadre de la lutte des classes.

La population ne s’y est pas trompée, elle les laisse où ils sont : dans le marigot médiatique sachant bien que derrière la langue (de bois), il y a toujours le palais.

Les gueux, eux, veulent renverser les palais et abolir les privilèges.

Deux mondes bien séparés : celui des beaux parleurs qui ne manquent de rien et celui des lutteurs qui manquent de tout. Celui de ceux qui galèrent et celui de ceux qui jacassent.

Cette « drauche » à vocation électorale ne séduit plus, elle est éventée et si parfois je les aime bien quand même, je ne peux guère les prendre au sérieux.

Ils partiront avec l’eau du bain.

 

L’irrévérencieuse 

 

Pour aller plus loin ou plus exactement pour revenir sur les mêmes choses : Usul et le grand retour de la gauche bourgeoise

https://www.youtube.com/watch?v=3p2dQ8CIJ38




À propos de l'auteur(e) :

L'irrévérencieuse

Rombière réfractaire et iconoclaste, sage comme un orage et qui puise ses forces dans la fraternité.


Militante

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