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Si vous êtes Dolois avec une boite à lettres accessible, vous avez sans doute reçu un 4-pages couleurs sur papier recyclé de « Dole, Groupe vert et ouvert ». « Pages vertes et ouvertes », c'est nouveau, ça vient de sortir et le Miradole a donc été à la rencontre de deux des membres du comité de rédaction. Micro...

 

LE MIRADOLE.- Pour nos lecteurs qui auraient manqué les premiers épisodes, quelle est la relation exacte entre le groupe Vert et Ouvert et les Pages Vertes et Ouvertes ?

NICOLAS ROQUES.- Tout a commencé pour les Municipales. Certains dont Hervé Prat voulaient faire une liste verte, ce qui paraissait logique en démocratie avec les problèmes d'environnement... On voulait faire une liste verte mais aussi ouverte, le nom parle de lui-même, avec des gens pas forcément encartés Europe Ecologie Les Verts (EELV) mais des gens encartés d'autres partis politiques verts ou pas du tout encartés dans un parti, une liste où on était prêt à prendre tous les gens de bonne volonté qui se sentaient concernés par la transition écologique.

SOPHIE MONTENOT.- On s'est tous rapproché du vert en fait et au moment des Municipales, il n'y en avait que trois sur la liste à être encartés.

NICOLAS ROQUES.- Moi, je suis Cap 21. Je suis assez militant mais dans d'autres choses. Je suis engagé dans une coopérative d'énergie renouvelable, le projet éolien de Chamole.

SOPHIE MONTENOT.- Moi, j'étais syndiquée quand je travaillais dans les TP (NDLR : travaux publics). J'étais représentante du personnel au CHSCT. Je me suis d'abord plutôt intéressée au bien-être au travail. C'était quelque chose qui m'avait pas mal motivée. Tout ce qui était écologie, c'était plutôt une approche personnelle, des efforts que je faisais à mon niveau. Par contre, mon passé syndiqué m'a plutôt montré que si on veut agir, il faut agir au plus proche de nous. J'ai vu que c'était très difficile de faire bouger les choses dans un grand groupe. C'est pour ça quand s'est proposé d'agir au niveau de la municipalité, je me suis dit que c'était déjà un bon rayon d'action pour essayer de faire avancer les choses.

LE MIRADOLE.- Aujourd'hui, vous avez trois élus et le groupe continue à fonctionner ?

SOPHIE MONTENOT.- C'est le but de cette publication.

NICOLAS ROQUES.- On s'est dit qu'au niveau du groupe, « la mayonnaise avait bien pris » et que ce serait dommage de s'arrêter là. On a fait un score somme toute honorable, même si on n'a que trois élus. Les idées sont toujours là, donc autant essayer de continuer, d'être une force d'opposition constructive pour essayer d'apporter notre pierre à l'édifice pour les six ans qui arrivent.

LE MIRADOLE .- Avant les élections, aviez-vous déjà prévu de publier un 4-pages ?

SOPHIE MONTENOT.- C'est venu naturellement parce qu'on était déjà pris par la campagne, on avait déjà produit un 4-pages pour présenter nos propositions. Il y avait eu des échanges et on était dans cette dynamique-là. Pour se remettre dans le contexte, il faut rappeler que juste après les élections, on a été confiné. On s'est tous retrouvé éloigné les uns des autres et dès qu'on a eu la possibilité de se retrouver, on a remis en route les échanges et on a réfléchi, et on s'est dit qu'il fallait continuer parce que c'est du temps long à faire évoluer les esprits et on ne pouvait pas se permettre d'arrêter comme ça. De là, est venue l'idée de faire vivre la page Facebook, de créer la lettre...

LE MIRADOLE.- On va essayer de prendre les choses dans l'ordre... D'abord dans le comité de rédaction, il n'y a pas toute l'équipe des Municipales. Comment s'est-il formé et comment fonctionne-t-il ?

NICOLAS ROQUES.- C'est informel. On a lancé un mail à tout le monde. Il y en a qui ont le temps et qui sont motivés, d'autres moins. Il y en a pas mal qui ont répondu tout de même.

SOPHIE MONTENOT.- Beaucoup sont venus avec des idées. Certains qui ne sont pas dans la rédaction sont venus pour distribuer.

LE MIRADOLE.- Par rapport à Libres Commères, ça fait un gros comité de rédaction. Vous fonctionnez comment ?

NICOLAS ROQUES.- Par exemple, j'ai écrit, mais pas seul, l'article sur la transition écologique. J'avais un thème à traiter parce que je trouve qu'à la Mairie, et c'est pas nouveau, quand il y a des travaux d'urbanisation, ils n'intègrent pas suffisamment ou même pas du tout l'enjeu écologique. On parle de réduire la consommation d'énergie partout mais j'ai l'impression qu'ils ne sont pas concernés. Alors que si on se renseigne un petit peu, il y a plein de choses qui sont faisables, des fois un peu compliquées, des fois même pas, et ils ne font quasiment rien ou ils font le minimum et je trouve ça choquant.

LE MIRADOLE.- Donc vous trouvez un sujet primordial, vous proposez l'article, vous l'écrivez en collaboration ? Comment ça se passe ?

NICOLAS ROQUES.- J'ai écrit quelque chose et on s'est mis à deux dessus. On est forcément une équipe. L'article a été retoqué plusieurs fois, ce qui est normal.

SOPHIE MONTENOT.- On avait déjà produit une lettre à diffusion restreinte, plutôt à ceux qui nous ont suivis pendant la campagne, pour parler de choses qui nous touchent, qui nous intéressent, avec des propositions. Ça, c'était le premier petit travail. Chacun a des compétences, des goûts, des choses qui nous motivent plus que d'autres. On a tous des thèmes qui nous touchent plus. On se les approprie. On fait le travail d'aller plus loin et d'essayer d'en parler. Au moment du choix des sujets, on s'est retrouvé. Chacun a fait des propositions. On les a validées en groupe. Après on travaille en petits comités. On se retrouve pour faire des lectures communes et puis on avance comme ça.

LE MIRADOLE.- Ça représente vachement de boulot... A Libres Commères, on ne fonctionne pas exactement comme ça, sinon on ne s'en sortirait jamais.

NICOLAS ROQUES.- On écrit au nom du groupe.

LE MIRADOLE.- Cela explique pourquoi les articles ne sont pas signés.

SOPHIE MONTENOT.- Celui qui est concerné par le sujet va des fois émettre des choses un peu revendicatrices, un peu dures, et sachant qu'on va le diffuser au plus grand nombre sur Dole, on ne voulait pas être clivant. On voulait montrer qu'on a beau être dans l'opposition, on peut proposer des choses, amender le débat...

NICOLAS ROQUES.- On veut être dans une position constructive.

SOPHIE MONTENOT.- Ce qui se passe au Conseil municipal reste souvent au Conseil municipal . On milite aussi pour que les gens se réapproprient ce qui se passe dans leur commune.

LE MIRADOLE.- On en arrive donc à la ligne éditoriale. Ça reste consensuel. Mais y a quand même des piques et de l'ironie.

NICOLAS ROQUES.- Oui, parce que si c'est pour rester dans un monde de Bisounours, c'est pas la peine.

SOPHIE MONTENOT.- Mais on a fait attention, tout ce qu'on a écrit, on l'a vérifié et quand on était dans des attaques plus... (NDLR : directes?) parce qu'on a envie de faire bouger les choses dans un débat passionné, on a quand même voulu resté audibles. On s'est rendu compte que les gens n'ont pas forcément envie de ça. Il faut accéder à eux de manière plus douce. Le premier jet est souvent plus... (NDLR : acéré?) et d'ailleurs ça fait du bien. Du coup, on échange et après, on revient à la raison.

NICOLAS ROQUES.- Je trouvais que mon article était soft mais apparemment il ne l'était pas assez.

SOPHIE MONTENOT.- C'est intéressant comme échange. On se rend compte de l'altérité de l'autre. Ce qui peut toucher l'un ou l'autre n'est pas forcément la même chose. C'est un travail qui permet de diffuser nos positions et aussi entre nous de construire notre pensée.

LE MIRADOLE .- Vous êtes limité par l'espace. Qui gère la mise en page ?

SOPHIE MONTENOT.- C'est en interne. Jean-Michel Millotte. On le fait avec peu de moyens.

LE MIRADOLE .- Justement on en arrive aux moyens. C'est financé comment cette histoire ? J'imagine que l'idée n'est pas d'arriver à quelque chose de payant.

SOPHIE MONTENOT.- La publication est diffusée gratuitement, elle restera gratuite, elle est distribuée par le groupe, nous donnons donc notre temps et il y a juste l'impression où là, pour le coup, on est aidé par Europe Ecologie Les Verts.

LE MIRADOLE .- C'est imprimé à Dijon. Et vous tirez à combien ?

NICOLAS ROQUES.- Je ne saurais pas dire exactement. Autour de 5000.

SOPHIE MONTENOT.- Moi, j'en ai distribué plus de 2000 sur le centre-ville.

LE MIRADOLE .- La périodicité ? Vous êtes partis sur un mensuel ?

NICOLAS ROQUES.- Non, pas tous les mois.

SOPHIE MONTENOT.- Le 4-pages, on va être à un ou deux par an. Il y a un coût derrière. Par contre, la lettre qui est sur deux pages et plutôt numérique, on va essayer d'en faire une par trimestre. Ce sera le minimum.

NICOLAS ROQUES.- La lettre est plus pour des gens plus engagés ou plus intéressés par la transition écologique.

SOPHIE MONTENOT.- Le 4-pages est là pour ne pas nous faire oublier.

LE MIRADOLE .- Le 4-pages est donc plus général et la lettre aura un côté un peu plus technique.

NICOLAS ROQUES.- Voilà. Si vous voulez, c'est plus pour les initiés.

LE MIRADOLE .- Est-ce qu'il est encore possible de rejoindre votre groupe ?

NICOLAS ROQUES.- N'importe qui peut s'inscrire pour recevoir la lettre.

SOPHIE MONTENOT.- L'adresse mail est là aussi pour recevoir les observations et on comptait dessus à la première lettre pour que justement on vienne nous chercher pour avoir des sujets aussi. Pour l'instant, on a eu que des demandes de lettres et pas encore de retour sur les articles.

LE MIRADOLE .- Et qui gère votre page FaceBook ?

SOPHIE MONTENOT.- Laetitia Jarrot Mermet et Nicolas Gomet. Si nous, on a des choses à mettre, on leur envoie. C'est pour essayer de garder une ligne et ne pas partir dans tous les sens.

Le premier numéro de « Pages vertes et ouvertes » annonce la venue de Marie Aleth Grard à Dole mais cela ne se fera pas pour des raisons de couvre-feu et maintenant de confinement. Mais c'est partie remise car la présidente d'ATD Quart Monde est aussi membre du Conseil Scientifique COVID-19 et on aimerait qu'elle nous raconte cette expérience de « gestion de crise ». Libres Commères vous tiendra au courant de la suite des opérations, d'autant que la conférence sera retransmise sur Internet.

Pour recevoir la lettre verte :

groupevertetouvert@ecomail.fr

 


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