Vaccin : on teste / on déteste !

Christophe et moi avons décidé de parler du vaccin, son article complète et répond au mien, à lire et apprécier dans l'ordre...

J’irai me faire vacciner !

Mise en garde : vous n’avez peut-être pas le même avis que moi sur le vaccin, pour autant, je vous invite à lire tout de même mes arguments, et à me répondre au travers d’un article avec les vôtres, si malgré tout vous n’étiez toujours pas d’accord.

En effet, après avoir bien réfléchi, j’ai décidé d’aller me faire vacciner contre le covid-19, avec quelques conditions évidemment.

D’abord, je considère que le vaccin d’une manière générale est une avancée scientifique et médicale énorme, encore plus en vivante dans la ville de Pasteur. Il peut parfois provoquer des réactions allergiques, parfois il peut être inefficace, mais dans la grande majorité des cas jusqu’à aujourd’hui, il a su sauver des vies. Ce qui est important, ce ne sont pas les dix réactions allergiques qu’il a produites, mais les X milliers d’êtres humains protégés : c’est un équilibre « risques / gains » qui vaut souvent le coup.

Ensuite, personne ne peut nier aujourd’hui que le Covid-19 est un virus mortel, plus mortel que la grippe (Oui ! Oui!) sachant qu’on ne confine pas la France en hiver lors des épidémies de grippe classiques, rendant la comparaison des chiffres du nombre de morts absurde. Bref, ce que je veux dire, c’est que ce virus n’est peut être pas aussi mortel que la peste ou la grippe espagnole (tant mieux!), mais il tue, et un vaccin est donc le bienvenu. 

Quant aux industriels pharmaceutiques faisant leur beurre là-dessus, c’est dégueulasse, mais il y a toujours eu et il y aura toujours des profiteurs de crises, cela ne veut pour moi pas forcément dire qu’ils créent des virus dans des labos dans l’optique de tuer des milliers de personnes et de paralyser l’économie capitaliste pour faire du pognon. Relayer n’importe quoi, sans preuves, parce que cela dessert Macron, ça ne fait pas avancer la lutte, au contraire, cela nous ridiculise aux yeux de l’opinion publique, si essentielle à nos yeux pour renverser ce gouvernement et surtout ce système. 

J’ai lu l’autre jour sur Twitter une femme s’amusant d’un raisonnement qu’elle avait exposé à un « complotiste » : pourquoi, si les gens qui se font vacciner sont des moutons, et que le vaccin est dangereux, le gouvernement voudrait-il se débarrasser des moutons si ceux-ci sont les plus faciles à se faire manipuler ? 

Cependant, je ne fonce pas tête baissée dans le mur non plus, il arrive en effet qu’un vaccin soit mauvais, comme celui contre la grippe d’il y a quelques années : j’attendrais donc les premiers chiffres et les premiers retours d’expérience, scrutant les éventuels effets secondaires, même si je suis confiant. Si c’est effectivement un vaccin qui fonctionne, alors, je n’hésiterai pas une seule seconde à me faire vacciner, pour protéger mes proches, plus ou moins vieux, et pouvoir sortir si possible de ce cycle de confinement et déconfinement qui s’accompagne de règles plus absurdes les unes que les autres...

Lucien Puget

J’accompagnerai un volontaire se faire vacciner

Mise en garde  : vous n’avez peut être pas le même avis que moi sur le vaccin, et c’est tant mieux. Je vous invite à prendre ma place dans la file d’attente et à relire l’article de mon collègue Lucien ci-dessus. Je vous invite également à lire et à écouter le docteur Louis Fouché sur lequel je m’aligne souvent pour ce qui concerne le COVID-19.

Je suis à jour de tous mes vaccins obligatoires. J’ai fait piquer mes trois mômes et j’habite dans la rue où naquit Louis Pasteur à qui je ne voue pas une admiration particulière : d’autres à Dole s’en chargent pour moi et on va en avoir notre dose de rappel très prochainement.

Je trouve ça très bien, les vaccins, et la raclette aussi, mais je n’en abuse pas non plus. Je n’ai donc pas une foi aveugle dans la médecine, je me méfie du capitalisme dans les laboratoires. Pourtant je pense que la plupart des médecins humanistes font ce qu’ils peuvent pour remplir leur mission, mais qu’il y a aussi des mandarins prétentieux et des incapables parmi eux, tout comme il y a des génies et des apprentis-sorciers au sein des chercheurs de chez Pfizer/BioNTech dont je trouve l’idée de vaccin à ARN messager BNT162b contre la COVID-19 vraiment intéressante. Cependant la nature ayant mis des milliers d’années à fabriquer l’extraordinaire usine à gaz que nous sommes, bidouiller avec l’ARN n’est pas un truc à faire à la légère, en quelques semaines… avec une grosse poignée de dollars à la clef.

Je me demande si on a bien expliqué tout ça à Mauricette. D’ailleurs, pour ne pas être pris au dépourvu (note, ami anti-complotiste, que je n’ai pas dit que Mauricette avait été piquée à l’insu de son plein gré mais concède tout de même qu’elle a l’air un rien surprise), je vous recommande d’aller sur le site vidal.fr consulter l’article de Stéphane Korsia-Meffre en date du 10 décembre 2020. C’est du lourd mais c’est assez clair. Et comme pour ce neurobiologiste et pour Louis Fouché, ma conclusion est : je demande à voir, on n’est pas aux pièces et le COVID-19 ne tue quand même pas tout ce qui bouge. Le vaccin ne me fait pas peur mais la précipitation si ! Sans parler du prix des actions des gros labos qui grimpe et du matraquage médiatique, plus proche de l’abus de confiance que de la vulgarisation scientifique. 

Je laisse mon rédacteur en chef responsable de ces dires sur le complotisme antivax : j’estime qu’il fait preuve d’un certain manichéisme. On peut ne pas vouloir se faire vacciner contre une pandémie (épidémie très répandue mais pas obligatoirement létale) sans croire que le virus a été fabriqué par des illuminatis dans les ateliers Pasteur de Dole. On peut ne pas écouter la propagande assourdissante d’un ministère menteur sans pour autant en appeler aux pangolo-reptiliens qui menaceraient notre fertilité.

Et qu’on ne vienne pas me faire la morale au nom de la solidarité avec nos ainés et les plus fragiles. Je fais ma part. J’ai été assigné à domicile comme tout le monde et j’ai déjà perdu plusieurs milliers d’euros grâce à tous ces ministres et administratifs incompétents qui palpent leur salaire quoi qu’il arrive. Je soutiens les soignants et l’hôpital public depuis bien avant la claque de 20h00 parce que la crise a commencé avec les experts-comptables de l’ARS aux commandes du tiroir-caisse. J’ai eu des proches touchés par la maladie: ils vont bien, merci ! La COVID-19 n’est pas une « grippette » certes mais c’est pas non plus la peste noire.

J’accompagnerai donc un vaillant volontaire se faire vacciner. Je lui tiendrai le crachoir pendant l’injection et je prendrai le temps de lui expliquer le sabordage dont est victime notre système sanitaire depuis trente ans, le pourquoi de l’engorgement récurrent des urgences, l’égorgement de la sécurité sociale par un patronat bien remonté (et bien requinqué) depuis l’Épuration de 45 et mille autres petites merveilles héritées des Jours Heureux. Bien sûr que je comprends l’impatience de mon volontaire qui piaffe devant les théâtres et les cinémas fermés et on l’attendra pour défendre notre système de santé, donner son sang et son corps à la science.

J’ai répété en 2020 que le virus avait quelque chose à nous dire et que nous avions malheureusement écouté Macron. Le virus avait un principe vital à nous rappeler: c’est que les humains sont fragiles et mortels, moi comme les autres (et même un peu plus maintenant que j’ai 56 ans), qu’il n’y a pas de vie sans risque (et pour la COVID-19, il ne dépasse pas le seuil de l’insoutenable), qu’il ne faut pas espérer vivre éternellement et que la nature reprend toujours le dessus. Vivre in-définiment, c’est vivre sans savoir quand ça va s’arrêter. Vivre dignement, c’est être souverain dans sa tête, shooté ni par les médicaments ni par la propagande. Il faut bien évidemment donner sa chance à tout le monde de manière équitable, sans non plus s’acharner coûte que coûte contre la mort mais faire avec elle dans le cadre d’un système sanitaire solide qu’on finance même quand il n’y en a pas besoin et pour lequel on cotise surtout quand on est en bonne santé. 

Un jour ou l’autre, chacun est seul face au néant qu’il comble comme il peut mais tant qu’on est vivant, c’est surtout avec la nature, l’intelligence, le sang-froid et la solidarité qu’il faut compter. La panique fait faire n’importe quoi. L’urgence est de ne pas y céder. Ça arrange trop les apprentis-fascistes au pouvoir, les actionnaires des gros labos et les marchands de croyance bon marché.

Aussi quand mon vaillant volontaire aura reçu sa deuxième injection qu’on espère sans effets indésirables ni séquelles parce qu’on n’est pas des sauvages tout de même, eh bien, mon collègue Lucien ira à la piquouze le coeur léger… en attendant le prochain virus. Pour l’heure, je continue les gestes barrières face aux ayatollahs de la bien-pensance.

Christophe Martin