Le conseil municipal des juniors est en piste!
En ma qualité de reporter… pouf, pouf… on va la refaire! Je suis pigiste pour la PQR, il faut bien vivre et je suis allé couvrir le conseil municipal des Enfants, le premier d’un nouveau mandat. Les moutards de CM1-CM2 élisent leurs représentants tous les deux ans. Le vote a eu lieu en octobre dernier dans les classes mais ce n’est que ce mercredi que s’est tenue la première séance plénière. A l’instar des stars du conseil municipal pas pour de rire, ils se sont retrouvés dans le hall de la Commanderie, un peu comme dans un centre d’examens, alors que de l’autre côté de la cloison, on vaccine à tours de bras mais ça c’est une autre histoire et un autre article. Et nous voilà donc dans ce grand espace, là même où le maire sortant (mais pas vraiment en fait) Jean-Baptiste Gagnoux avait lancé sa campagne il y a un peu moins d’un an pour une marche triomphale vers son bureau.
Les 58 conseillers ont écouté le commentaire très pédagogique du règlement intérieur. Jean-Baptiste Gagnoux a un passé d’enseignant et on voit que ce genre de job peut toujours servir à un moment ou à l’autre. Je vous passe les détails du mode de fonctionnement. Je ne suis pas particulièrement favorable à ce type d’initiation à la démocratie représentative, n’étant pas plus favorable que ça au système actuel. Or c’est bien de cela qu’il s’agit : faire adhérer les gamins à un mode de représentation déjà en vigueur et très Vème république. Les conseillers juniors sont élus pour deux ans et à moins de sécher trois fois de suite les séances plénières ou les réunions en commission, ils ne peuvent pas être révoqués. De toutes façons, la révocation ne peut venir que du dessus, pas de la base qui, j’imagine, doit s’en foutre un peu. Avec 5000 euros de budget pour tous les enfants de Dole, y a pas de quoi changer la vie non plus. Reste que ça peut être une expérience sympa pour les jeunes délégués, d’autant qu’il y avait du public. Eh oui, quand on a entre 9 et 11 ans, c’est pas toujours facile de se déplacer tout seul et j’ai compté presqu’autant d’accompagnants que d’enfants. C’est du taf parent d’élu ! Presqu’une vocation.
Le règlement intérieur a été voté à l’unanimité : personne n’a encore tenté de fomenter un complot pour changer les règles. Est venu ensuite le temps des questions et y en a eu à la pelle : quel âge avez-vous monsieur le maire? Pourquoi y a pas plus de micros? Est-ce que les conseils municipaux des enfants existent partout dans le monde? Qu’est-ce que je fais si j’ai pas encore pu m’inscrire dans une commission? Est-ce qu'on va voyager avec vous? Est-ce qu’on pourra changer de commission en cours de mandat? Est-ce qu’on peut encore donner des idées pour la piscine? Et pour le skate park? Et surtout depuis quand y a-t-il un conseil municipal des enfants à Dole? Et là, Jean-Baptiste Gagnoux a hésité… 10 ans, je crois… quelqu’un a soufflé 8, le député Sermier, présent à ses côtés, ne lui a pas porté secours et pourtant souvenez-vous monsieur le maire, vous étiez encore dans l’opposition municipale et si ma mémoire est bonne, je dirai octobre 2012, sous la municipalité teintée PS et l’équipe qui a pris la relève de celle de Jean-Claude Wambst et dont vous faisiez partie a eu l’excellente idée (ce n’est pas mon avis mais c’est le vôtre) de pérenniser cette initiative, comme vous l’avez fait avec Cirque et Fanfares. Voilà pour le côté mémoire : les enfants ont le droit de savoir!
Bon… assez déconné. Le conseil des juniors est en place. On vous souhaite bon vent. Tâchez simplement de ne pas nous pondre des idées à la con comme les blasons à chewing gums qui ont coûté bonbon pour des prunes!
Sinon, je suis plus déterminé que jamais à assister au conseil des grands pour voir si monsieur le maire sera aussi disposé à répondre aux questions qu'en ce mercredi des enfants.
À propos de l'auteur(e) :
Christophe Martin
Passionné de sciences humaines mais d'origine bretonne, je mets mes études en anthropologie et mon humour situationniste au service de mon action politique et sociale.
Formateur dans l'industrie et pigiste au Progrès
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