Mode sombre

La décision du Conseil municipal de baptiser une rue de Dole du nom de Gabriel Maire n’a surpris personne. Mieux! Elle en ravit plus d’un. Hervé Prat et Ako Hamdaoui ont exprimé leur approbation. J’ai contacté Élisabeth Lamy au téléphone. Elle est l’une des animatrices de l'association « Les Amis de Gabriel Maire » fondée le 12 mai 1990 à Port-Lesney, quelques mois seulement après l’assassinat du padre à Vitoria au Brésil. Pour le 30ème anniversaire de la mort du père Gabriel, l’association avait fait une demande à la municipalité de Dole. On lui avait répondu qu’il n’y avait rien de dispo pour le moment mais que… et donc voilà. Beau geste de la part de l’équipe de Jean-Baptiste Gagnoux. Je ne vais pas épiloguer sur le sujet ni même sur le père Gabriel. Le blog qui lui est consacré est particulièrement complet et rappelle toutes les vicissitudes d’une enquête bâclée qui se termine sur une prescription judiciaire. En 2014, j’avais écrit un article pour le Progrès et on avait titré sur une possible béatification du père Gabriel. Élisabeth Lamy m’a confirmé que ces choses-là prennent du temps, que la demande doit partir du Brésil où tout le monde n’est pas favorable à l’initiative et où en ce moment, on enterre les morts de l’épidémie que Bolsonaro gère comme un exterminateur. Mais au fond, le procès en béatification, ce n’est pas ça le plus important. Le 30ème anniversaire au Brésil a été l’occasion d’une commémoration vraiment fervente et nous avions reçu une délégation portugaise avec Rachel Lamy à la Bobine. La mémoire du padre reste intacte et son combat pour l’émancipation des humbles et des pauvres n’aura pas été inutile. Élisabeth Lamy m’expliquait comment il vivait dans une favella, au milieu de ceux qui du coup ne l’ont pas oublié. C’est une belle leçon et une lueur d’espoir pour les militants que nous sommes même si ça craint vraiment du côté du Brésil.

Je recommande tout particulièrement cette interview qui décoiffera les grenouilles de bénitier. Gabriel Maire l’a donnée deux jours avant d’être descendu. On entend que le padre ne mâchait pas ses mots dans une langue qui me parle à moi en tous cas.

Sinon, publié par l’Autre Quotidien, un article très long d’une écrivain brésilienne particulièrement alarmiste.

Et pour ne pas oublier Marielle Franco, elle aussi, assassinée sans que les vrais commanditaires soient inquiétés.

 


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À propos de l'auteur(e) :

Christophe Martin

Passionné de sciences humaines mais d'origine bretonne, je mets mes études en anthropologie et mon humour situationniste au service de mon action politique et sociale.


Formateur dans l'industrie et pigiste au Progrès

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