Une rue pour le Communard Pierre Bourgeois

Si vous avez lu la série d'article sur la Commune de Paris à l'occasion des 150 ans de l'événement,  vous avez fait la rencontre d'un dolois dont l'histoire personnelle a rejoint la grande Histoire. Pierre Bourgeois, né rue des Commards à Dole le 15 novembre 1848, fusillé le 28 novembre 1871 à Versailles. L'historien amateur qui a exhumé cet enfant du pays a proposé qu'il soit honoré à l'occasion de cette année de commémoration. L'idée de donner son nom à une rue de notre ville a été reprise par certains membres du conseil municipal pour atterrir auprès du maire. Sans réponse officielle après plusieurs sollicitations, la réponse officieuse donnée fut que « dans la liste des personnalités locales à honorer, Pierre Bourgeois est loin derrière ». Et dans 150 ans, peut-être... La commémoration de Pierre Bourgeois ne déposera pas les armes face à l'inertie de l'administration et aux choix politiques. Dimanche 28 novembre 2021, nous invitons les doloises et les dolois à venir honorer sa mémoire et commémorer l'Histoire. Les détails de l'organisation paraîtront dans le prochain numéro de Libres Commères et au fil des jours sur le site internet.

Baron Vingtras et Nicolas Gomet

Biographie succincte de Pierre Bourgeois : Soldat de l'armée du 3ème empire, il a refusé de participer à la répression contre des mineurs grévistes au Creusot (6 morts). Dégradé, emprisonné puis réintégré dans l'armée de la République fraîchement proclamée pour qu'il puisse se battre contre les prussiens dans la guerre qui ravageait une partie de la  France. Il a participé à de nombreux combats, qui lui ont valu une promotion. Mais le gouvernement a finalement renoncé à continuer la guerre et a validé l'occupation de Paris par les prussiens autorisés à loger chez l'habitant et dans les bâtiments publics. Les troupes de l'armée française désœuvrées avaient alors tout le loisir de contempler l'humiliation de leur pays. C'est dans ce contexte que Pierre Bourgeois est incarcéré pour insubordination. Il est libéré une quinzaine de jours plus tard par des parisiens révoltés qui ont décidé de ne pas capituler face aux prussiens. Il a combattu aux côtés de ces « communards » contre les « Versaillais », c'est à dire contre les partisans du gouvernement plus soucieux de mater le peuple en arme que de chasser les armées d'occupation. Un an après les événements du Creusot qui lui ont valu sa disgrâce auprès de l'Empire, Pierre Bourgeois prend à nouveau le parti du peuple. Mais la répression est sanglante et après avoir réussi à fuir les massacres perpétrés par les Versaillais, il est arrêté pour être fusillé le 28 novembre 1871.