COURRIER DES LECTEURS, COURRIEL D’ÉLECTEUR

Mode sombre

Bonjour,

J'ai lu votre article (NDLR: l’édito de novembre) tout en savourant une gaufre chez Mumu, trop bon, je vous recommande, j'ai envoyé un article dans le même esprit à certains médias, sauf que mon agenda 2022 commence en février, et je ne cite aucun candidat, et surtout pas le non-candidat en campagne.

Mes courriers sont parfois publiés, en partie, faute de place, mais ça marche assez bien et ça m'amuse,

Je vous mets ci-dessous le texte juste pour vous le faire lire. Sur celui-là j'ai une touche, mais ça dépend s'il y a d'autres courriers sur le même thème pour faire une page.

Dans l’ambiance de fin d’un monde que nous traversons, ils sont bien pâles les candidats à la Présidentielle. Tous savent s’ils y vont, le reste c’est de la série B. Je ne m’intéresse à aucun d’entre eux, et me suis promis d’attendre février 2022 pour regarder qui est encore en lice.

La question se posera alors pour moi en tant qu’électeur : J’y vais ou pas ? Tant c’est affligeant d’être le jouet du jeu des batailles d’égos sans débats sur notre société, ses institutions, tout ce qu’il faut améliorer ENSEMBLE !!! Personne ne dialogue et personne n’écoute l’autre.

J’ai toujours voté, et l’abstention n’interroge personne. D’ailleurs la culpabilité de l’abstention est portée par l’électeur. Et si, cette fois, la faute d’une abstention massive était portée par les candidats et notre République ? L’injonction « votez » ne suffit pas, notre vote se mérite. Et espérons recevoir les professions de foi des candidats en temps et en heure !

Les sondages ne sont pas une élection et phagocytent l’attention des rédactions.

Les partis traditionnels sont exsangues, Edouard Philippe et François Bayrou annoncent créer chacun le leur, ils prennent le parti d’attendre… 2027.

Notre démocratie va mal, le Parlement ne joue plus aucun rôle, l’Exécutif peut décider seul de tout, la population regarde passer les mesures, l’abondance de candidats finit par ressembler à une comédie amère, notre Constitution est devenue obsolète dans le contexte actuel. Certes, les candidats sont vulnérables face à la mondialisation, à la spéculation financière, au dérèglement climatique, aux flux de migrants, ils devraient rester modestes, mais ils devraient au moins avoir une vision !

Le monde d’après serait celui du pouvoir d’achat, donner au peuple la consommation comme horizon, et toutes sortes de primes comme prix de la paix sociale. Le malaise n’est-il pas d’une autre dimension ? C’est quoi l’école de la vie, grandir et vieillir harmonieusement, partager, s’entraider, l’accès aux services publics, la relation à l’usager ? C’est, normalement, à la portée d’un Président…

Nous sommes devenus des QR codes avec une facilité déconcertante. Ce bracelet électronique de nos sorties nous a-t-il laissé nos facultés d’électeur ?

En tant qu’électeur j’ai une vraie nausée existentielle. Le niveau des enjeux de la campagne 2022 est lamentable. Tout semble en place pour un candidat mal élu, par défaut. Je ne trouve aucune ivresse dans ces campagnes. C’est le combat de leur vie, pas le mien, un abîme nous sépare et les raisons sont anciennes et sournoises. C’est inquiétant quand même.

Comment éviter la mauvaise surprise de la nuit du second tour, d’où surgira une personne qui commencera à se révéler, comme ceux – que des hommes – qui l’ont précédée. L’attention se focalisera sur la photo officielle et sur les noms de la future cour. Rien n’aura changé sur le fond. Cette impuissance est une culpabilité collective à laquelle les candidats (et les médias ?) participent. N’aurions-nous pas droit à des jours heureux, sans parti pris?

Bruno Longchampt

NB : « Ce n’est pas le titre qui honore l’homme mais l’homme qui honore le titre. » Nicolas Machiavel

« Ce n’est pas la profession qui honore l’homme mais l’homme qui honore la profession. » Louis Pasteur

« C’est pas l’homme qui prend la mer, c’est la mer qui prend l’homme. » Renaud

Est-ce le candidat qui honore l’électeur, ou l’électeur qui honore le candidat ? Allez savoir…

 

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